Test : Caligula

Caligula, le nanar hypnotique et branque de Tinto Brass, réputé pour être le film de tous les excès, est de retour dans trois nouvelles éditions sur le marché français. Une édition simple en DVD, qui ne proposera que la version « courte » du film (ne comportant pas les inserts pornos signés Bob Guccione et Giancarlo Lui), une édition collector DVD, qui proposera quant à elle les deux versions du film accompagnées d'une flopée de bonus (bonne nouvelle pour les complétistes, puisque l'édition collector éditée il y a huit ans par Metropolitan déjà ne proposait que la version longue), et enfin l'édition Blu-ray qui nous intéressera ici.

Accédez à la galerie en cliquant sur la capture ci-dessous :

Pour commencer, on constatera d'emblée que le Blu-ray ne comporte que la version longue du film : dommage pour ceux qui préfèrent la vision de Tinto Brass, mais on entend déjà d'ici les cris de joie de notre rédac'chef Laurent Pécha, qui préfère je cite « les grosses quéquettes », et, afin de retranscrire ses termes le plus précisément possible, « quand on y voit bien les poils ». Encodé en 1080/24p, le transfert Blu-ray permettra au cinéphile déviant d'enfin profiter du film dans son expérience « cinéma » optimale. A côté de cela, que dire du Blu-ray édité par M6 Vidéo ? Hé bien si on est loin des standards du format genre Transformers 2, le moins que l'on puisse dire est que l'éditeur a fait un joli travail et propose là un transfert rendant parfaitement honneur à la photo et aux textures du film : tout est certes extrêmement granuleux, doux et manquant de piqué, mais c'était là la volonté du directeur photo Silvano Ippoliti, qui nous servait une photo à la David Hamilton très en vogue à l'époque, notamment dans les magazines de charme... et le film était produit par Guccione et Penthouse. Pour l'anecdote, Newsweek avait déclaré à la sortie du film qu'il « semblait avoir été filmé à travers un tube de vaseline ». Bref, la définition n'est pas le point fort de la galette (un peu de bruit vidéo, piqué très inégal, défauts de pellicule...), mais le rendu est tout à fait satisfaisant, et la colorimétrie a vraiment été améliorée : fini les teintes roses du DVD, place au rouge vif ! Pour ceux qui en douteraient, on vous renvoie vers le comparatif DVD/Blu-ray fait pour l'occasion, et disponible sur notre beau forum : cliquez sur l'image ci-dessous ! Coté son, l'éditeur nous propose deux mixages en DTS-HD Master Audio 5.1, principalement frontaux, à l'exception des passages musicaux, qui s'en sortent un peu mieux.

Au rayon des suppléments, la quasi-intégralité des bonus déjà disponibles sur le DVD collector de 2003 ont fait le voyage. On retrouve donc le très intéressant making of du film, ainsi qu'une interview de Tinto Brass, en français et plutôt amusante. Du côté des bonus inédits, on aura droit à une série d'interviews très intéressantes et sans la moindre langue de bois : Tinto Brass balance sans ménagement sur la production qui lui mettait la pression et a imposé des changements de casting, la très charnelle Lori Wagner (alerte cougar, alerte cougar !) évoque la fameuse scène où elle dut se laisser aller à pisser sur un comédien pour je cite « avoir son moment de gloire » [à noter un petit son parasite dans les enceintes durant cette interview], et le comédien John Steiner évoque sans ambages son expérience exécrable sur le film, sur le tournage duquel il détestait tout le monde hormis le réalisateur, seul personne qui trouve grâce à ses yeux. Ces entretiens s'avèrent à la fois captivants et souvent très, très drôles. Parallèlement à cela, on trouvera également une version rallongée de la mort de Marco : inutile mais fun. Le seul supplément de l'édition Metropolitan à ne pas avoir fait le voyage est le diaporama de photos de Penthouse commenté par François Cognard... Mais oui allez, on peut le dire, ça nous fera un jeu de mot de plus, on s'en cogne ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Comme il est bon de partir sur un éclat de rire.

Apport HD : Un bon Blu-ray, reprenant la quasi-intégralité des bonus de l'édition précédente tout en proposant un correct upgrade du film et une flopée de suppléments inédits.