Malgré le succès de The Boys, le créateur de la série Amazon, Eric Kripke, est terrifié à l’idée de ce que sa série pourrait devenir.
Après le succès des deux premières saisons, The Boys a continué à prendre ses aises sur Prime Video avec un premier spin-off, une anthologie animée baptisée The Boys présentent : Les Diaboliques, rapidement suivie d’une autre série dérivée, Gen V, cette fois en prise de vues réelles. Désormais, la série créée par Eric Kripke en 2019 compte quatre saisons, bientôt cinq, tandis que Vought Rising, un autre spin-off et prequel sur Soldier Boy, Stormfront et les débuts de l’entreprise, a été annoncé en juillet dernier. Et qui sait ce qu’Amazon prévoit encore pour exploiter l’univers de super-trouduc de Garth Ennis et Darick Robertson.
À peu de chose près, The Boys devient donc presque un autre univers étendu super-héroïque, ou a minima une marque sur laquelle il convient de capitaliser. Et c’est bien ça qui préoccupe le showrunner de la série Amazon.
SAUVE QUI PEUT
Si The Boys est avant tout une satire de la société américaine, mettant en lumière ses paradoxes, ses paniques morales et de la starification de ses figures politiques, une des cibles annexes de l’oeuvre est l’industrie cinématographique, tout particulièrement l’imagerie clinquante des super-héros Marvel et DC.
Entre les parodies de la D23, de la Phase 4 du MCU, de Kevin Feige et du Comic-Con, la série a pris plaisir à se moquer du business model et des impératifs commerciaux derrière chaque production. Sauf que la différence entre le modèle de Disney et celui de Kripke s’estompe un peu plus à chaque spin-off et renouvellement, ce qui inquiète le créateur, comme il l’a expliqué au micro de Collider.
« On va étudier toutes les possibilités qui s’offrent à nous. Je vis dans la terreur absolue de devenir ce dont on a fait la satire pendant cinq ans. The Boys, c’est du punk rock et ça fait très mal quand les punks rockers se vendent. Je m’efforce de ne pas le faire. On fait toutes ces séries parce qu’elles nous tiennent vraiment à coeur, elles nous passionnent et nous permettent de raconter de nouvelles histoires, celles qu’on ne pouvait pas raconter dans The Boys.
Il ne faut pas se contenter d’un développement rapide, mais rester prudents et attentifs aux choix qu’on fait en étant capable de défendre les raisons pour lesquelles ont le fait. Je m’inquiète à ce propos chaque jour. Je veux juste que les gens se disent que c’est peut-être pour eux, ou peut-être pas, mais qu’ils reconnaissent qu’on maintient un niveau constant de qualité.«
Jusqu’ici, on pourrait rétorquer que The Boys donne déjà l’impression de tourner en rond et de tirer plus que nécessaire sur la corde. À voir si la saison 5 sera effectivement la saison de trop, ou si le récit retombera habilement sur ses pattes après la petite dégringolade de la saison 4. Cette dernière fournée (principale) n’a pas encore de date de sortie mais ne devrait pas revenir sur Prime Video avant 2026.