Penny Dreadful Saison 1 Episode 1 : Avis

Christophe Foltzer | 20 mai 2014
Christophe Foltzer | 20 mai 2014

Avec la fin de certaines de ses séries phares, Showtime avait un besoin impérial de renouveler son catalogue et de frapper un grand coup. Elle tente le pari du récit fantastique avec Penny Dreadful, série de 8 épisodes au casting de premier ordre et conçue par les papas des nouveaux James Bond, Sam Mendes et John Logan. Pari réussi ?

 ATTENTIONS SPOILERS

 

Avis.

L'ombre d'Alan Moore plane sur la série dès les premiers plans. Un Londres sale, chaotique, pauvre et impitoyable, tout pour nous donner l'impression d'être dans une itération de son célèbre From Hell. Si la séquence d'ouverture est efficace en termes de trouille mais plutôt téléphonée, la suite décevra quelque peu tant son approche didactique et son manque d'originalité la plombent. 

Installer une ambiance et des enjeux intelligemment et de façon originale n'est pas chose aisée et de ce point de vue, John Logan n'a pas remporté son pari. Rythme irrégulier, développement laborieux, avec une impression désagréable qu'on se retrouve encore devant un show faussement hardcore, faussement dark, à l'image des autres séries de Showtime.

Pourtant, l'épisode se laisse voir avec un certain plaisir, ne serait-ce que parce qu'il est formellement très abouti car réalisé par J.A. Bayona. La distribution est à ce titre, exemplaire. Josh Hartnett est parfait dans son rôle de comédien décadent bouffi par les excès (une composition, vraiment ?) Timothy Dalton apporte tout son flegme et sa prestance au personnage de Sir Malcolm et montre une fois de plus quel excellent acteur il peut être. Eva Green, enfin, est parfaite comme d'habitude, modifiant quelque peu son rôle habituel de femme fatale vénéneuse et mystérieuse et arrivant à un équilibre intéressant qu'on espère voir évoluer dans le bon sens.

Après, il faut être honnête, Penny Dreadful n'est pas à la hauteur de sa campagne marketing envoûtante. Plus l'épisode avance et plus on flirte dangereusement avec La Ligue des Gentlemen Extraordinaire (Alan Moore, on vous dit), et lorsqu'arrive Victor Frankenstein, on ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en se disant qu'on s'est bien fait avoir et que ce twist n'avait rien à faire là. Mais nous verrons bien la suite, on espère que le second épisode sera meilleur.

Si effectivement la série plonge dans La Ligue, on espère par contre que le modèle est bien la bande-dessinée et non le pitoyable film avec Sean Connery.

 


 

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