Too Old to Die Young : Amazon a voulu tuer la série selon Nicolas Winding Refn

Mathis Bailleul | 11 janvier 2023 - MAJ : 11/01/2023 16:37
Mathis Bailleul | 11 janvier 2023 - MAJ : 11/01/2023 16:37

Alors que Copenhagen Cowboy est sortie sur Netflix, Nicolas Winding Refn est revenu sur sa précédente série, Too Old to Die Young, sabotée selon lui par Amazon.

Depuis The Neon Demon sorti en 2016, Nicolas Winding Refn n'a plus fait de film. Le monsieur n'a pas chômé pour autant et c'est auprès des plateformes qu'on l’a retrouvée pour s'essayer au format sériel avec son premier fait d'armes Too Old to Die Young sur Amazon Prime Video, annulée seulement après une première saison longue de dix épisodes d'environ 1h30 (un gros bébé quoi).

Il est revenu début 2023 avec une deuxième proposition plus digeste, ramassée en 6 chapitres de moins d'une heure, la sublime Copenhagen Cowboy, cette fois-ci chez la concurrence, la firme au N rouge. Si le réalisateur a semblé faire peau neuve et avoir appris de ses erreurs entre les deux projets, il n'en est rien puisque selon lui, Amazon a tué sa première série.

 

Too Old to Die Young : Photo Miles TellerAmazon a pressé la détente...

 

Au micro de Vulture, le cinéaste a accusé le service de streaming d'être responsable du destin de Too Old to Die Young :

« Ils m'ont retiré tout mon argent pour le marketing parce qu'ils avaient peur que la série ait une mauvaise image sur Amazon. Ils me l'ont dit directement. Ils étaient tellement choqués par ça. Je leur ai demandé : "Qu'est-ce qui est si choquant ?" Ils ont dit : "Ça va nous donner une mauvaise image." Et j'ai dit, "Mais je ne pense pas que quelqu'un va regarder du tout." Certaines parties d'Hollywood sont si égocentriques qu'elles se croient au centre de l'univers. Le règne de la peur est très dangereux. Amazon a sorti la série, mais ils ont dit, "Nous allons vous enterrer." Et c'est ce qu'ils ont fait. Cependant, vous ne pouvez pas enterrer un diamant. »

 

Copenhagen Cowboy : Photo Angela BundalovicMais il en faut plus pour descendre Nicolas et il est de retour, en quête de vengeance

 

Le cinéaste s'est mis à dos le géant à cause du trop-plein de violence au sein de son récit. Et par conséquent, Amazon n'en aurait pas fait la promotion, assurant l'entreprise de passer inaperçu. Un argument à peine recevable étant donné qu'à l'exception de Drive, ses longs-métrages n'ont jamais rameuté les foules en salles. Il est donc difficile de penser que la radicalité de Too Old to Die Young intéressait vraiment du monde hormis les néophytes.

Par ailleurs, il faut quand même rappeler que la série a essentiellement reçu des retours très mitigés. Difficile donc de tirer une véritable conclusion autour de cette attaque envers Amazon et franchement, vu le tempérament de NWR, on peut largement penser que son ego prend le dessus sur la réalité de cette mini-polémique. Rien n'empêche en tout cas de toujours se lancer dans Too Old to Die Young disponible sur Amazon ou de découvrir désormais Copenhagen Cowboy sur Netflix depuis le 5 janvier 2023.

Tout savoir sur Too Old to Die Young

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commentaires
C.Kalanda
13/01/2023 à 00:50

@Kyle

Merci pour la ref ;)

J0N
12/01/2023 à 16:52

@ Kyle Reese

Intéressant d'aborder The raid 1 et 2. J'ai beaucoup apprécier le premier que j'ai trouvé tendu dans sa structure très resserrée, là où le deuxième m'a impressionné par ses toujours efficaces scènes d'action autant qu'il m'a ennuyé, trop dilué et lourd, avec ses personnages too much et sa parodie d'intrigue. Même problème avec Gangs of London, Gareth Evans cherche à iconiser ses personnages mais la tonalité totalement artificielle me parait très immature. J'ai l'impression de voir les vampires d'Underworld, avec leur idée de la classe toute adolescente. "Si je ne bouge pas, que je contracte outrageusement les muscles masséter et prend l'air d'avoir toute la gravité du monde en moi, j'en imposerai tellement", ça va pète un coup Edward, tu seras plus crédible. Il confond sérieux et sentencieux. Après, vu que ça te dérange moins que moi, sache que la suite de la série baigne dans une violence plus proche de celle des The raid que de la torture de la première exécution (dans mes souvenirs). En tout cas elle vaut le visionnage (je me suis arrêté à l'avant dernier épisode) pour son épisode 5, monumental.

Kyle Reese
12/01/2023 à 16:21

@J0N

De rien. Tient en parlant de Gangs of London, j'ai voulu tenté il y a peu car j'aime bien Gareth Evans, 'j'avais bcq apprécié les The Raid 1&2, dont la violence des combats tendent vers une certaines abstractions et sa mise en scène est à a fois fluide et impactante. Mais j'ai été rebuté dés la toute première scène du premier épisode avec ce meurtre hyper violent par le feu. Je me suis dit, est-ce que j'ai vraiment envie de voir ce niveau de violence tout du long d'une série ... ben non. Du coup j'ai laissé tombé.

Et je comprend tout à fait que l'on soit plus réceptif comme tu l'es à l’honnêteté, au sentiment de vie et de spontanéité. Ca m'arrive aussi d'apprécier cette façon de filmer les histoires, mais c'est vrai que les propositions plus radical m'attirent plus. ;)

J0N
12/01/2023 à 15:19

Gans of London dont je n'ai*

Ouch...

J0N
12/01/2023 à 15:18

@Kyle Reese

C'est vrai qu'il faut souligner que, quoique l'on puisse penser de sa proposition, c'est celle d'un auteur. En cela je respecte son travail, car en matière d'art, j'apprécie la radicalité. Et tant mieux s'il s'est trouvé et que son public l'attend. De mon coté je suis très réceptif à l’honnêteté, au sentiment de vie et de spontanéité, et le maniérisme de certains cinéaste me rebute, comme un artifice ostentatoire. Ce qui, là où cela te fait plonger, me crie : Hé, tout ça, c'est fake ! Je pense également à Gangs of London, dont je n'est apprécié que le découpage et l'explosivité des scènes d'action. Je te remercie pour tes éclaircissements et finalement t'envie quelque peu pour l'immersion absolue dont tu peux profiter.

J0N
12/01/2023 à 15:04

@Kyle Reese

C'est vrai qu'il faut souligner que, quoique l'on puisse penser de sa proposition, c'est celle d'un auteur. En cela je respecte son travail, car en matière d'art, j'apprécie la

Kyle Reese
12/01/2023 à 13:59

@J0N

En fait je ne suis pas du tout un spécialiste de NWR dans le sens ou je n'analyse pas vraiment ses films, certaines choses me viennent à l'esprit sur le coup et après coup mais sur le moment je profite juste du coté sensitif et immersif de ses œuvres. Donc les symboliques, lourdes ou pas, je les ressens (ou pas d'ailleurs, je peux passer à coté) plus qu'autre chose et elles ne me gênent absolument pas car je n'y apporte pas vraiment de poids intellectuel. J'absorbe les images, l'ambiance, et me laisse emporter par le voyage. Je suis très sensible à l'esthétisme au cinéma. NWR a des proposition très fortes, graphiques en ce sens. Alors grossier, peut être, mais c'est pas grave, artificiel aussi mais ça sert complètement son type de narration particulière et crée une ambiance forte qui souvent hypnotise et me fait décoller. De toute façon maintenant je sais à quoi m'attendre. Alors rien que pour ça je trouve que ça vaut le coup. Certains lui reproche son coté léché, arty, comme avec une pub de luxe, mais oui c'est tout à fait ça sauf que ce n'est pas de la pub, c'est au service d'une histoire, et je trouve chez lui aussi un coté punk, il ne suit pas les codes, il crée les siens propres, qui m'aime me suive et basta. Avant j'étais sensible à la pub esthétique, classe, plus maintenant car ça ne sert que la marque et le produit, aucun intérêt je n'y prête plus aucune attention. Chez lui ça sert son imaginaire, son monde, et j'aime m'y laisser prendre. Un autre monde, dans le monde, un peu comme Lynch d'ailleurs. Et je suis d’accord avec toi sur le fait que si ça ne marche pas sur qqun ça peut paraitre alors totalement artificiel, prétentieux au possible, creux etc. Plus jeune je n'aurai sans doute jamais pu apprécier son cinéma. Par ailleurs je ne me souviens plus trop de Only God Forgive et de la scène dont tu parle, donc peut pas t'en dire plus. Mais oui la symbolique est souvent frontale, rarement subtile chez lui, mais ça ne me dérange pas, ça fait parti du deal. Sinon niveau bon gout ... je pense qu'on ne choisit pas vraiment ce qu'on aime, il y a trop de paramètres qu'on ne contrôle pas (du déterminisme en gros) on aime et c'est tout. Mais je pense que la curiosité fait tout et on peut aiguiser ce goût c'est comme avec le vin.

J0N
12/01/2023 à 13:35

@Kyle Reese
Je rajouterais que la comparaison avec le travail de Lynch est intéressante, elle permet de souligner la différence de traitement : si les deux convoitent un cinéma sensoriel NWR est engoncé dans sa forme là où la forme libère la folie de Lynch. Cependant les deux semblent pouvoir (selon le réceptivité de chacun) embarquer le spectateur dans un trip quasi onirique. Personnellement, je trouve le cinéma de Lynch pesant plus que lourd et bien plus surprenant, enrichissant, personnel.

Kyle Reese
12/01/2023 à 13:29

@C.Kalanda

ok thanks je comprend mieux ton point. mais j'avoue fibalement ne pas trop bien cerner ce qu'est le virilisme, même en regardant les multiples définitions que j'ai pu lire. C'est un peu confus, contrairement à "viril". Bref concernant les combats de Miu, je suis d'accord mais en fait NWR traite Miu comme une figure mythologique "autre", je ne vais pas rentrer dans le détail ici pour éviter les spoils, mais c'est finalement assez évident au fur et à mesure de la progression de la série et de ses actions. Je te renvoie à une critique très intéressante à ce sujet https://www.courte-focale.fr/cinema/critiques/copenhagen-cowboy-nicolas-winding-refn-2022/

Et là tout s'est éclairé pour moi, car je n'avais pas cherché à analyser quoique ce soit pendant mon visionnage, juste me laisser porter par ce que je voyais.

J0N
12/01/2023 à 13:13

@Kyle Reese

C'est pas la première fois que je constate ton appétence pour l’œuvre de NWR dans l'espace commentaire des articles lui étant dédiés et comme tu as l'air de bien connaitre le travail du bonhomme, je voulais te demander : Ne le trouves-tu pas grossier dans ses réalisations ? Personnellement, si je leur trouve d’évidentes qualités plastiques, je constate une lourdeur pataude dans leurs propos. Le visionnage de Only God Forgives à été particulièrement difficile à terminer pour moi (et ce fut ma dernière tentative Vinding Refniène). Je trouve qu'il y à un gros problème d'équilibre dans sa formule, le ton employé est extrêmement lourd et appuyé, que ce soit par l'image ou le rythme et lors des scènes comme "SPOILER SPOILER SPOILER" la découverte du corps de sa mère par Julian, la symbolique phallique est tellement appuyée qu'elle annihile chez moi toute portée émotionnelle (souvenirs très lointains qui peut être me trompent). Je trouve que la prétention de NWR est constamment visible dans ses films et je ne m’étonnes pas de son amitié avec Kojima. En définitive j'ai l'impression qu'il s'agit d'un cinéma sensoriel mais profondément artificiel et que si le pendule ne fait pas effet sur le spectateur il ne reste pas grand chose à quoi s'accrocher. Je ne suis pas la brigade du bon gout et je ne vient pas juger la pertinence de l'appréciation de telle ou telle proposition (absurde), je me questionne sincèrement et cherche à mieux comprendre la diversité des regards.

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