She-Hulk, ou l'éternel problème de la super-héroïne (trop) sexy

Déborah Lechner | 20 août 2022
Déborah Lechner | 20 août 2022

She-Hulk : Avocate, Wonder Woman, Captain Marvel, Thor : Love and Thunder... Marvel et autres repères de super-héros donnent peut-être plus de visibilité aux super-héroïnes, mais les normes physiques auxquelles elles sont soumises restent problématiques.

Depuis que les blockbusters Wonder Woman (2017) et Captain Marvel (2019) ont prouvé que les super-héroïnes pouvaient rapporter aussi gros que leurs homologues masculins, le plafond de verre se brise petit à petit. Les héroïnes de Marvel et DC (les deux principaux QG d’Hollywood) gagnent progressivement en visibilité, et s'éloignent des rôles de faire-valoir et des sempiternelles histoires d'amour censées les caractériser.

Elles se détachent également de l'hypersexualisation héritée des comics, avec des tenues plus adéquates à la baston ou au climat new-yorkais, et des poses moins suggestives - et improbables - que Catwoman, Elektra ou Black Widow à ses débuts. Tout n'est pas encore acquis, la preuve dans Thor : Love and Thunder et Doctor Strange in the Multiverse of Madness, mais de prochains films ou séries comme Batgirl, Black Panther : Wakanda Forever, The Marvels ou Ironheart devraient continuer de rééquilibrer la balance.

Il reste cependant une digue qui ne semble pas prête de sauter : les personnages féminins peuvent être forts, et même très forts, mais doivent toujours rester beaux, sexy ou, a minima, bien proportionnés. Si les exemples en live action ne manquent pas, le cas plus récent de She-Hulk : Avocate a remis en avant cette double injonction, en s'imposant comme un énorme rendez-vous manqué. 

 

Iron Man 2 : : Scarlett Johansson Black Widow, Black WidowBlack Widow ou Catwoman ?

 

SOIS BELLE ET BATS-TOI

Tous les super-héros présentés à l'écran ne sont pas forcément taillés comme des frigos américains, mais tous ceux qui le sont sont des hommes. C'est une règle : à force égale ou équivalente, un super-héros sera toujours BEAUCOUP plus baraqué qu'une super-héroïne, peu importe que la logique l'exige ou non.

Superman a besoin d'un Henry Cavill ou d'un Tyler Hoechlin avec 15 kilos de muscles dans chaque bras pour montrer qu'il est surpuissant. Pareil pour le Thor de Chris Hemsworth ou le Captain America de Chris Evans. 

 

Chris Hemsworth : Thor : Love and ThunderDémonstration de force 

 

De l’autre côté, la Wonder Woman de Gal Gadot est tout au plus athlétique, sans plastique herculéenne ou muscles saillants, alors qu’elle a aussi une force surhumaine. De même pour la Supergirl de Melissa Benoist, la Captain Marvel de Brie Larson ou la Valkyrie de Tessa Thompson, qui comptent plus sur leurs poses et leurs froncements de sourcils pour sous-entendre qu'elles sont très fortes. 

S’il n’y qu’à voir Jason Momoa et Dwayne Johnson pour comprendre qu'Aquaman et Black Adam plient des arbres en deux, la force physique d’une super-héroïne ne peut jamais se mesurer à son tour de bras ou de mollet. Ce qui fait que les femmes ont globalement le même physique, indifféremment de leur puissance ou de leur nature (humaines, demi-déesses, extraterrestres ou autres). 

 

Batman v Superman : L’Aube de la justice : photoDeux poids, deux mesures 

 

Même si certains héros prouvent que la puissance n'est pas qu'une question de gros gabarit comme le Doctor Strange de Benedict Cumberbatch, le Flash d’Ezra Miller ou le Loki de Tom Hiddleston, la plupart des personnages masculins sont également soumis à un standard : celui de la démesure musculaire, qui renvoie à un idéal tout aussi irréaliste. 

De même, le fait que les costumes rembourrés ou renforcés (pour augmenter la musculature ou la dessiner davantage) soient légion dans le genre est symptomatique de l’importance des gros bras, des gros pecs et des abdos dans l’iconographie super-héroïque ; et, par extension, l’imaginaire collectif. 

Si les femmes minces dominent le genre, les hommes aux mensurations hors-normes sont donc surreprésentés, et élargissent un peu plus le fossé dans les choix de casting (Hollywood débordant d’acteurs bodybuildés, mais pas forcément d'actrices haltérophiles aussi bankables). 

 

Chris Pratt : photo"J'ai pas encore été cité dans l'article"

 

MONSTRES ET COMPAGNIE

Par rapport à d'autres super-héroïnes, Mighty Thor a gagné en muscles, et l’incarnation de Natalie Portman sous protéines et prothèses est plutôt badass. Mais le fait que le brushing et le maquillage soient inclus dans sa transformation physique rend le tout plus superficiel (ça, et le second degré permanent du film, mais c'est un autre débat).

Ses biceps, ses 15 cm de plus et sa beauté traduisent sa puissance, et au fond, ce n’est pas un drame. Les super-héroïnes et super-vilaines peuvent être belles et sexy sans obligatoirement véhiculer de préjugés sexistes et misogynes. Mais le problème, c’est qu’elles n’ont vraisemblablement pas le droit d’être autre chose. Et ça, c'est plutôt sexiste. 

 

Thor : Love and Thunder : photo, Natalie PortmanNouveau look pour une fin de vie

  

Même les personnages féminins qui ne sont humains, et qui ne devraient donc logiquement être soumis à aucun standard de beauté classique, sont concernés : Gamora, Nebula et Mantis des Gardiens de la Galaxie sont coloriés ou accessoirisés pour afficher un peu de singularité, tout en restant à échelle humaine avec un physique avantageux, semblable à celui de toutes les autres. 

 

 

Même si les corps des super-héros sont tout aussi codifiés (avec une recherche de virilité), le catalogue reste tout de même plus varié en termes de corpulence ou d’apparence. On a ainsi tout un panel de personnages avec des caractéristiques monstrueuses, titanesques ou bestiales : Swamp Thing, King Shark, Weasel et Killer Croc chez DC  ; ou Hulk, Thanos, Venom, Le Fauve, Abomination, Groot et La Chose chez Marvel. Ce type de personnages répugnants, anthropomorphes et difformes, qui n'ont pas pour but d'être attirants, est masculin par défaut.

Mais les pendants féminins qui s’en rapprochent le plus, comme Cheetah, She-Venom ou She-Hulk, gardent des proportions humaines (et très flatteuses, surtout au niveau de la poitrine), malgré la nature de leurs pouvoirs. 

 

Venom : Let There Be Carnage : photoShe-Venom ou la version sexy de Venom
 

LE CAS SHE-HULK

Avec She-Hulk, pourtant, toutes les étoiles semblaient alignées pour changer la donne : le personnage principal est une héroïne plutôt connue et populaire, et la série est écrite par une femme, Jessica Gao. Comme pour son cousin, le pouvoir de Jennifer Walters repose en premier lieu sur sa force. Par conséquent, la représenter avec excessivement de muscles avait du sens, peu importe le physique de l'actrice Tatiana Maslany. 

La She-Hulk du MCU maîtrise mieux ses émotions que Hulk, notamment sa peur et sa colère, et parvient à garder un certain contrôle. Grossièrement, elle serait donc l'équivalent du Professeur Hulk qui est apparu dans le MCU depuis Avengers : Endgame. Cette nouvelle version du héros est un peu moins imposante qu’elle ne l’était auparavant, mais conserve malgré tout des dimensions totalement disproportionnées par rapport à celles de Mark Ruffalo, ou de n'importe quel être humain (sauf peut-être Dwayne Johnson).

 

She-Hulk : Avocate : photoBruce Banner vs Jennifer Walters

 

Sans être un tank attardé, She-Hulk aurait quand même pu être taillée comme un parpaing et rivaliser avec certains gros héros masculins de l’univers de Marvel. Mais le studio a choisi d’en faire une femme moins hors-norme

D’après Sean Ruecroft, un spécialiste des effets visuels qui a notamment travaillé sur Moon Knight et dans la boîte chargée de la série She-Hulk, l'héroïne était apparemment beaucoup plus grande au départ. Mais la consigne de Marvel aurait été de la faire plus petite. Dans une récente interview chez Screen Rant, la réalisatrice Kat Coiro a confirmé que le but était bien de rendre She-Hulk moins massive :

"C’est une femme moderne qui a des rendez-vous, travaille dans un bureau, voit ses amis et dîne avec sa famille, nous devions donc nous assurer qu'elle ait des proportions humaines. […] Pour ce qui est de la musculature, nous voulions qu’elle ait son propre look plutôt que d'être une Hulk en version miniature. Nous l'avons conçu sur le modèle d’athlètes olympiques, de Misty Copeland [ndlr : une danseuse classique], et de toutes ces femmes qui ont une puissance incroyable sans être nécessairement des culturistes."

 

She-Hulk : Avocate : photo, Mark RuffaloDifficile de ne pas faire de comparaison quand les deux personnages sont dans le même cadre

Résultat à l’écran : une grande femme verte élancée avec la taille fine et un super cul (c'est la bande-annonce qui le dit), soit le même type de personnage féminin qu'on voit depuis toujours, à quelques centimètres près. Et si la volonté d’en faire une She-Hulk aux dimensions plus réalistes a une bonne excuse scénaristique (sans ironie), il est plus difficile d’expliquer pourquoi sa transformation lui donne deux bonnets de soutien-gorge en plus, et rend ses cheveux plus longs et lisses, aussi parfaits que dans les pubs de shampoing.

Sans avoir besoin de montrer She-Hulk en action, la série aurait très bien pu nous parler de ses dates Tinder, de sa libido, de ses galères d'avocate, de ses soirées entre amies ou de ses problèmes de famille, tout en lui filant un physique à faire pâlir Chris Pratt. La production aurait pu véhiculer l'image d'une femme très musclée et sexy (car les deux ne sont pas opposés), ou affirmer qu'une super-héroïne n'a pas à être canon ou à plaire physiquement pour avoir de la valeur. 

 

She-Hulk : photoSans même avoir besoin d'aller jusque là, il n'y avait vraiment pas d'entre-deux possible ?

 

LA FAUSSE BONNE EXCUSE

Mais le male gaze (la manière dont le corps féminin est représenté à travers le regard masculin) est tenace, et s'annonçait dès la première affiche : un plan serré sur la jambe fine de Jennifer, en escarpins et jupe crayon légèrement fendue. Par curiosité, a-t-on déjà vu une affiche promotionnelle ou une couverture sur la cuisse galbée de Hulk, Thor ou Superman ? 

Au-delà du bon sens, la fidélité envers les comics est un prétexte qui ressort souvent, mais l’hommage au matériau d’origine n’excuse pas tout. Adapter, c’est aussi trahir, essayer d’améliorer ou moderniser, encore plus quand les représentations des personnages sont datées (pour ne pas dire dépassées).

D’autant que des versions plus récentes ont bouleversé les codes, comme celle écrite par la scénariste Mariko Tamaki, avec une She-Hulk plus grande et plus massive (un changement expliqué par le traumatisme de la mort de Bruce Banner et le fait qu’elle se sente mal dans sa peau, mais quand même). Quant aux explications pour justifier l'énorme différence de corpulence, elles sont peut-être nombreuses et tout à fait logiques dans les comics, mais elles n'ont de toute façon pas lieu d'être dans la série, puisque tous ces éléments narratifs n'ont jamais été introduits dans le MCU

 

She-Hulk : Affiche officielleLa paire de talons qui doit être en vibranium 

 

Tout ça pour dire qu'une super-héroïne n’est pas forcément inintéressante si elle n'est pas musclée. De même, une super-héroïne peu ou pas musclée peut très bien être surpuissante, et mettre des patates de gorille à n'importe quel Captain America. Le problème, c'est le manque de diversité, et le fait que Marvel soit visiblement passé à côté de l'occasion d’exploser les normes à coups de poings.

Parce que concrètement, si She-Hulk ne peut pas être exagérément musclée, quelle super-héroïne le sera un jour ? 

Tout savoir sur She-Hulk : Avocate

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commentaires
Kay1
31/08/2022 à 12:40

@Virginie Mais pourquoi regardez vous la série alors ? C’est une critique constructive ? Vous regardez la série pour voir une interprétation fidèle, ou pour regarder seulement l’actrice.

Bon déjà Miss Hulk a toujours fait 2m dans les comics . Donc si elle fait 2m50 vous devriez être contente. Ensuite d’aussi loin que je me souvienne a toujours été présentée comme sexy , donc il faut arrêter les critiques inutiles. Quand comprendrez vous que les représentations de super-héros sont calquées sur les anciennes mythologiques? Clairement si Superman faisait 50kg, personne n’y voit le film, moi le premier.

Ou alors certaines femmes aimeraient être représentées par des femmes laides pour se sentir représenter. Mais flash info, hormis si un film base son propos la dessus, vous n’aurez aucune chance de voir cela arriver.
Car même quand on prend les séries ou autres films, les moches sont souvent joués par des femmes belles.

Vous êtes aussi superficielle que ce que vous dénoncez. J’ai pas encore regardé She Hulk, mais je m’aperçois qu’ici, le physique importe plus que ce que raconte le personnage.

Bref au vu de votre commentaire, vous ne valez pas mieux que ceux que vous visez, et cela , ça doit être pénible.

Virginie
28/08/2022 à 21:36

Merci Déborah pour cet article.
Je me réjouissais de voir cette série, notamment pour son actrice principale Tatiana Maslany qui est phénoménale.
Mais franchement She-Hulk qui se transforme en une Pamela Anderson de 2 mètres 50 teinte en verte...Pfffff.
Ya encore du chemin. Et vu les commentaires, c'est pas gagné...

Mokuren
25/08/2022 à 23:36

@Kay1 : Ce que vous dites sur l'absence totale d'écriture des personnages féminins dans ce type de film est juste. Je ne peux qu'aller dans votre sens et c'est pourquoi j'évite au maximum ce type de films depuis quelques années, depuis que le genre est devenu une bouillie d'effets spéciaux sans âme et un concentré d'égo surdimensionné d'acteurs vieillissants.

En revanche, vous faites un mauvais procès à Ecran Large en critiquant cet article de cette manière. Relisez le titre et l'intro : il ne s'agit pas d'une critique de la série à proprement parler, mais d'un article sur un sujet bien précis. En l'occurrence, le sujet est celui des normes physiques associées aux superhéroïnes dans ce type de film, et donc par extension la représentation visuelle des femmes. Il ne s'agit pas de commenter l'écriture des personnages. Votre reproche n'a donc pas lieu d'être.

Il me semble qu'Ecran Large a par ailleurs fourni des critiques des deux premiers épisodes, donc le job est fait de ce côté-là.

Après, le choix du sujet peut ne pas vous plaire ou vous intéresser, mais il intéressera d'autres personnes - moi, par exemple. Et il est absolument naturel, dans un journal, de ne pas être intéressé par l'intégralité des articles publiés. Contester la légitimité de l'article relève donc du caprice de lecteur. Et je trouve qu'il y a beaucoup de capricieux qui sont venu geindre sous cet article.

Kay1
25/08/2022 à 13:08

@Mokuren Le problème de votre histoire de mâle gaze, c’est que vous prenez cette réflexion en compte pour justifier l’article qui selon vous est pertinent.
Le problème n’est pas le regard porté par les hommes envers les femmes, mais bien comment sont écrits les personnages féminins et ce phénomène n’est pas propre aux hommes.

Prenons Captain Marvel, le film a été réalisé par un homme et une femme. Bien qu’il y ait une tentative de rendre Carol Danvers badass, à aucun moment on ne sent de dangers pour elle tant le personnage est déjà trop fort au début du film et devient imbattable à la fin. Le problème étant qu’en voulant absolument montrer le film comme féministe, cela dessert Le personnage de Captain Marvel. Soit le film aurait du assumer d’être féministe, soit il aurait dû se concentrer sur de meilleures caractérisations du personnage. Hors le film navigue entre deux eaux.

Prenons maintenant Sarah Connor. Dans le premier film, elle est caractérisée comme une femme malchanceuse, certes jolie , mais un peu coincée et dépassée par les événements. Elle semble juste être une femme en détresse. Pourtant à la fin du film, elle prend son courage à deux mains afin de survivre et finit par écraser le T-800. Puis le personnage revient dans le 2 et on comprend comment elle en est arrivée à devenir Badass car on a vu son évolution. Comme quoi, un homme peut réaliser des films sans sexualiser la femme.

Le problème n’est pas de savoir si une heroine doit être sexy ou non, le problème est de savoir comment écrire un personnage féminin intéressant.

Bref qu’elle est plus grave ? Que les femmes soit toujours filmées de manière sexy ( ce qui a tout de même bien changé depuis les années 2000) où le problème n’est il pas plutôt le manque de caractérisation des femmes au cinéma ?

Bref une majorité dans les commentaires estiment l’article inutile. J’ai trouvé Écran Large hypocrite vis à vis de la majorité s’étant exprimée ici. Je suis parti vérifier sur Facebook, et la publication de commentaires à été bloquée sur cet article, preuve que cet article a été mal reçu. La rédaction a le droit de sortir ce qu’elle veut, tout comme les lecteurs sont en droits de trouver l’article hors de propos et de l’exprimer. On a peut être tort, mais dans ce cas, votre raisonnement est peut être aussi mauvais que le nôtre.

Maintenant à vous d’accepter ou non les codes de l’univers super héroïque. Personnellement ça ne me pose pas de problème qu’un personnage féminin soit ultra sexualisée tant qu’il est bien écrit ( coucou Catwoman de Michelle Pfeiffer ).

Mokuren
25/08/2022 à 10:05

@Rastan999 : vous évoquez un épisode de Thor que je n'ai pas vu, mais je crois comprendre que cela plaisante pas mal sur le physique du personnage et la taille de son sexe (ça m'a l'air d'être la classe internationale, dites donc). Mais si je me réfère à ce que j'ai vu dans d'autres films hollywoodiens, vous noterez une chose : le regard posé sur le corps de l'homme, quand il y en a un, se focalise toujours sur les éléments symbolisant la force, la puissance masculine, à savoir les muscles. Les commentaires sur la taille du sexe viennent en ajouter une couche : l'homme est supra puissant, c'est un mâle dominant.
Bref, c'est peut-être un tout petit changement, mais on reste dans la relation de pouvoir. Cela ne contredit donc pas du tout l'article, avec sa référence au "male gaze". A la limite on pourrait dire qu'il y a dans le cinéma actuel aussi un male gaze posé sur les hommes, consistant à flatter votre égo, messieurs. ;)

Mokuren
25/08/2022 à 09:32

Bravo pour ce dossier très bien argumenté, avec un sujet bien délimité. Je partage entièrement votre position sur cette représentation hollywoodienne des superhéroïnes, que l'on pourrait étendre aux héroïnes d'action hollywoodiennes en général, et je vous soutiens face à ces commentaires misogynes!

Une petite explication complémentaire concernant le "male gaze", à l'attention des forumeurs qui associent cela au néoféminisme actuel. Le "male gaze" est une notion théorisée en 1975 par la critique Laura Mulvey dans son article "Visual Pleasure and Narrative Cinema". On ne peut donc pas l'inclure dans la mouvance idéologique actuelle d'un certain féminisme, qui tend à se réapproprier ce type de concept pour en général les déformer.
Grosso modo, l'idée est que les personnages féminins nous sont toujours introduits et appréhendés à travers un regard masculin. Un exemple : une femme arrive dans une pièce, la caméra balaye le corps de l'actrice de bas en haut, en filmant bien ses jambes. Cette caméra adopte ainsi le regard de l'homme qui va tenter de conquérir la femme en question.
En contrepartie, il est important de noter que le regard porté sur les hommes n'est pas érotisé. Ce déséquilibre, ce monopole du regard érotisé détenu par les hommes, donne un rôle actif à l'homme et passif à la femme.
Rappelons que cette théorie date de 1975, le cinéma a un peu évolué depuis (mais pas tant que ça).
L'article va beaucoup plus loin (il mêle des notions psychanalytiques, sociologiques et idéologiques), mais je fais de la vulgarisation. A la journaliste de compléter un jour dans un article si elle en ressent l'envie (et le courage, vu les réactions odieuses de certains...).
En tout cas, pour ceux que cela intéresse et qui lisent l'anglais, l'article est accessible gratuitement sur Internet. Il suffit de taper le titre. Donc avant de flinguer la notion du "male gaze", la moindre des choses est de le lire.

Mont
24/08/2022 à 00:48

J'avais de base écris un long monologue pour exprimer mon mécontentement (et je pèse mes mots) concernant cet "article". Comme de plus en plus souvent par ici on est dans un délire complet. Au lieu de chialer sur le physique (arrêtons de juger sur le physique d'ailleurs on va finir par faire complexer les gens) on pourrait peut être faire un article sur pourquoi après toutes ses années de films de Super héros au cinéma on se retrouve avec des personnages féminins toujours aussi mal écrit. Peut être que le physique attirant de ses super héroïnes vient tristement et maladroitement camoufler une bouillie immonde d'écriture ? Le personnage de she-hulk ni déroge pas et votre seul commentaire est "ils ont osé la sexualiser comme ils le font avec 100% des super héros, hommes et femmes confondu".
Un peu plus de critique constructive sur le fond et un peu moins de ouin ouin pseudo social, merci.

Zabock
23/08/2022 à 20:11

oui c'est vrai : "les normes physiques auxquelles elles sont soumises restent problématiques". Vivement Wonderwoman avec une bonne paire de balloches, She-hulk avec un zgeg de superman, et un Batman avec des nichons, et un Captain IEL , parcequ'au finaltant qu'on ne verra pas ça à l'écran rien n'ira bien...

Ibrah 91
23/08/2022 à 06:42

Je suis certain que l’article est écrit par une femme, pk vous avis que le physique a la bouche sérieux vous voulez l’égalité bah les film font les mêmes chiffres vous voulez quoi de plus que les héroïne soit dès body buildeuse pour rivaliser avec les mec mdr pour vous faire taire sachez que sauf exceptions le physique de super héros se rapproche du physique de base des acteurs donc bon et si on prend des femmes plus musclé y’aura moins de choix au casting okk bon arrêtez les débats inutile mtn

RobinDesBois
22/08/2022 à 15:26

Le plus navrant et je le redis c'est qu'elle est musclée la She-Hulk. En tout cas dans les images et les extraits que j'ai vu de cette série elle a l'air barraquée quand elle est transformée. Il aurait fallu qu'elle ai exactement le même physique que son cousin ? A part avoir l'air ridicule ça aurait apporté quoi ?

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