Watchmen : Damon Lindelof explique pourquoi il n'y aura sûrement pas de saison 2

Déborah Lechner | 10 mars 2020
Déborah Lechner | 10 mars 2020

HBO nous a laissé sans voix avec la première saison de son adaptation du comics Watchmen, mais aussi par sa volonté de ne pas forcément continuer l'aventure. 

La première saison de Watchmen n'a clairement pas laissé indifférent le public de HBO qui compte bien la faire concourir aux prochains Emmy Awards pour rafler quelques récompenses, comme à son habitude. C'est pour cette occasion que la chaîne américaine a récemment reclassifié sa série en minisérie par choix stratégique, tout en laissant la porte ouverte à d'autres projets tirés de l'univers d'Alan Moore et Dave Gibbons.

Une suite n'est donc pas officiellement en discussion, et même pour des projets annexes, Damon Lindelof semble avoir puisé tout ce qu'il y avait de plus important et intéressant dans l'oeuvre originale, ce qui ne laisserait pas suffisamment de matière pour une deuxième saison anthologique sur d'autres personnages de l'univers. 

 

photo, Watchmen, Regina KingRegina King est Angela Abar dans Watchmen

 

C'est d'ailleurs bien ce qui embête le scénariste et producteur exécutif de The Leftovers et Lost, les disparus, qui a confié à Collider qu'il serait visiblement ravi de remettre le couvert, mais cherche encore la bonne idée à adapter, ou plutôt celle qu'il n'a pas déjà eue pour la première saison :

« J'aimerais avoir une idée pour la saison 2 de Watchmen et j'aimerais vraiment qu'il y ait une saison 2, mais on a tout donné dans la saison 1. À chaque fois que nous avions une idée géniale, je me disais : "Et si nous mettions ça dans la saison 1" plutôt que de se dire que nous laissons ça de côté pour plus tard. Personnellement, j'espère qu'il y en aura une deuxième saison, mais je ne pense pas qu'elle devrait exister simplement parce que les gens ont aimé la première.

Cette décision va bien au-delà de toute rémunération. Quand nous sommes allés présenter la série à HBO, nous leur avons dit : "Nous allons faire une seule saison et ensuite nous verrons où nous en sommes. Et juste pour que vous le sachiez, c'est plus un modèle type Fargo ou True Detective où, s'il y avait une autre saison, elle remettrait les compteurs à zéro. Ce n'est pas la suite des aventures de ces personnages".

 

photo, WatchmenWatchmen sans le Dr Manhattan ? Non

 

Et ils étaient cool avec ça. Quand la série s'est terminée, ils m'ont posé la question et je leur ai dit : "Je n'ai pas d'idées", et ils m'ont répondu : "Oh, alors vous étiez sincère". Je pense que parce qu'il n'y en aura qu'une seule, il est plus approprié de parler de mini-série que de série dramatique. Mais encore une fois, je suis consulté sur ces décisions, mais je ne les prends pas. »

Il semble donc que Damon Lindelof n'est pas l'envie de se relancer dans l'aventure sans une sérieuse idée qui en vaille la peine, et on le remercie. La possibilité même d'une suite fait encore débat chez les fans, dont certains aimeraient avoir des nouvelles d'Angela Abar et d'autres souhaitent garder mystérieuse et libre aux interprétations la dernière image de la série.

Damon Lindelof s'est entre temps occupé du scénario du film The Hunt qui sortira finalement en salles le 22 avril après plusieurs polémiques. En attendant d'en savoir plus sur Watchmen, notre critique de la série est par ici et notre dossier sur le film éponyme de Zack Snyder est juste là.

 

Affiche

Tout savoir sur Watchmen

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commentaires
Simon Riaux
12/03/2020 à 13:10

@Goofy Goober

Je ne crois pas m'être inventé une cause (et n'ai pas la plus petite envie d'en défendre aucune), mais avoir répondu à votre commentaire, qui me semblait relever d'une lecture erronée de la série, comme je l'ai détaillé quelques commentaires plus loin.

"Le comble de l'ironie quand on est soi-même adepte de l'entre-soi n'est-ce pas ?"
Assurément, mais du coup, vous pouvez me dire de quel entre-soi vous causez ?

Goofy Goober
12/03/2020 à 13:00

Simon Riaux merci d’être si réactif, toujours prompt à l'ironie et la condescendance des qu'il s'agit de s'inventer une cause bien-pensante et facile à défendre.
Le comble de l'ironie quand on est soi-même adepte de l'entre-soi n'est-ce pas ?

Cis
11/03/2020 à 15:43

Il faut revenir au comics, le comédien (superhéro? blanc) est un des plus sales types que l'on puisse imaginer : violeur, réactionnaire, psychopathe. Le justicier avait des penchants nazis. Bref, le plus de watchmen par rapport à d'autres comics et qui est montré -il me semble- dans la série c'est que personne n'est innocent. Tout le monde a ses zones d'ombre plus ou moins foncé.... a commencer par le dr Manhattan.

THX
11/03/2020 à 02:25

@Midnight

BRAVO !
Franchement, cela méritait d'être dit et lu ! :)

Midnight
10/03/2020 à 19:48

Simplement, intellectuellement, prendre un détail et le faire passer pour l'ensemble, ou ce qui qualifie l'ensemble, c'est discutable, et ça ne fait pas beaucoup avancer la discussion.


Justement je l ai pas fait, j ai precisé que c etait une lecture EN PLUS des autre proposé autour de la serie, car la serie se prete justement a plusieur lecture, et le sous texte critique contre l homme blanc peut aussi se lire car il est prégnant dans beaucoup d autre œuvre mainstream important
c est juste seulement ça mon propops

"on connait le topo" >>>>> si vous parlez du topo qui vise à mettre en face l'une de l'autre deux situations qui n'ont pas le même sens, pas le même impact symbolique et qui n'ont pas été proposées, établies par les mêmes personnes ou groupe, pour les faire passer pour équivalentes, oui, on connaît bien bien ce topo.

Et j ai pas ramené d equivalence ici, a aucun moment, je fais ça
je ne fais juste qu observer qu'on utilise des situations et faits non debattable ( denoncer le racisme / le kkk etc) pour amener un processus pour imposer un discours / position politique à travers des œuvre de fiction, Ce discours = progressisme avec postulat de rapport de domination raciale par les blancs


« Vos commentaires (et les nombreux qui vont dans ce sens sur EL) prouvent bien qu'il n'y a pas de consensus en la matière. En revanche, affirmer qu'il y a actuellement un mouvement de représentation négative des hommes blancs au cinéma, ou dans le cinéma hollywoodien, c'est au minimum très exagéré. « 

oui, selon vous , ça doit pas etre discuter
car ces memes commentaire qui justement sont balayé d un revers de main dedaigneux « reac fragile », le montre bien



"Plusieurs périodes ont été bien plus critiques envers leurs "mâles blancs".
Le Nouvel Hollywood, dans les années 70, la Beat generation un peu plus tôt et en littérature (ou Mai 68 en France) ont été des remises en cause beaucoup plus profondes, radicales et ambitieuses de la masculinité. Personnellement, j'ai surtout l'impression d'assister à l'essor d'un discours victimaire blanc, qui se vit comme mis en minorité et opprimé. Ce qu'il n'est nulle part. ""

Justement les periodes que vous citez sont clairement legitime pour connaître une critique radical de la place de l'homme blanc au vu de l histoire, (colonialisme, imperialiste occidental, poid hegemonique des blanc) mais aujourd hui , le climat politique et culturel est autre, ça n a pas de sens au vu de la mondialisation et de l ere multiculturaliste et liberal dans lequel baignent les occidendaux
avant la critique radical contre l homme blanc etait marginal, car c etait la contre culture
aujourd hui le discours mainstream le reprend, ça devient juste incoherent, et on fait comme si c etait encore des rapport de violence social toleré, alors que la doxa dominant PARTOUT denonce cela
Le plus ironique c est que vous faite une inversion accusatoire avec ce vocable « discours victimaire blanc », et chercher au passage des discours politique de domination racialisé des rapport humain
comme si il y avait un esprit d apartheid dans les pays occidentaux, je vois ce discours surtout tenu par des blancs , dans une posture d auto flagellation fascinant
y a que chez vous, pour info je suis pas blanc je suis né sur un autre continent, que je vois ce discours a descendre la figure de la representation dominante qui fait deja allegance a plus d inclusivité, d ouverture
c est les meme personne qui detourne du regard quand ils voient comment sont traité les noirs au Maghreb ou les caste inferieur en inde , ou les gays en afrique noir
vos visions occidentalo centré sont fascinant

Simon Riaux
10/03/2020 à 18:32

@Midnight

Je ne vous dis pas que vous ne pouvez pas ou ne devez pas analyser une oeuvre comme vous l'entendez. Vous avez toute latitude pour le faire, et l'écrire.

Simplement, intellectuellement, prendre un détail et le faire passer pour l'ensemble, ou ce qui qualifie l'ensemble, c'est discutable, et ça ne fait pas beaucoup avancer la discussion.

"on connait le topo" >>>>> si vous parlez du topo qui vise à mettre en face l'une de l'autre deux situations qui n'ont pas le même sens, pas le même impact symbolique et qui n'ont pas été proposées, établies par les mêmes personnes ou groupe, pour les faire passer pour équivalentes, oui, on connaît bien bien ce topo.

"oui mais on voit bien qu'une nouvelle doctrine culturel/ideologique, d une represensation negative des hommes blancs dans la fiction mainsteam emergeant avec une sorte de consensus general etrange"
>>>>> Vos commentaires (et les nombreux qui vont dans ce sens sur EL) prouvent bien qu'il n'y a pas de consensus en la matière. En revanche, affirmer qu'il y a actuellement un mouvement de représentation négative des hommes blancs au cinéma, ou dans le cinéma hollywoodien, c'est au minimum très exagéré.
Plusieurs périodes ont été bien plus critiques envers leurs "mâles blancs".
Le Nouvel Hollywood, dans les années 70, la Beat generation un peu plus tôt et en littérature (ou Mai 68 en France) ont été des remises en cause beaucoup plus profondes, radicales et ambitieuses de la masculinité. Personnellement, j'ai surtout l'impression d'assister à l'essor d'un discours victimaire blanc, qui se vit comme mis en minorité et opprimé. Ce qu'il n'est nulle part.

Midnight
10/03/2020 à 17:55

@laredac

"Sauf que se focaliser sur des éléments secondaires, présentés comme secondaires, que vous extrayez de leur contexte culturel américain, pour essayer d'en tirer du sens, ça ne tient pas."

une oeuvre qu on loue pour ses multiple lecture, et sens devient tout à coup plus du tout analysable dans un sens parce que moi ou d autre "reac fragile" nous nous focalisons sur des element dit ou jugé secondaire unilatéralement, et qu'on trouve signifiant, ok pourquoi pas

le contexte culturel americain est lié a son imperialisme culturel et son soft power dans la façon dont son depeint les perso dans une de leur serie a vocation a parler a tous , avec ses sous texte meme secondaire, tout est important mais bon (ex changer le sex d un perso blanc pour un racisé c est signifiant posifif, mais bizarrement un perso blanc joue un perso lgbt, de cité (coucou vincent cassel) c est signifiant negatif..) on connait le topo

bref c est pas grave, y a pas de soucis
bonne continuation

"Tout comme prétendre que l'idéologie serait une nouveauté au sein des séries et films hollywoodiens est absurde. Le cinéma est politique depuis ses origines. Que telle ou telle orientation vous déplaise, c'est une chose, mais de l'idéologie, on en trouve tout le temps et partout sur les écrans."
oui mais on voit bien qu'une nouvelle doctrine culturel/ideologique, d une represensation negative des hommes blancs dans la fiction mainsteam emergeabt avec une sorte de consensus general etrange
ce n est pas une question que ça me deplaise ou non mais c est la posture de certain a nier sa presence ou de denigrer avec condescendance ceux qui observent cela

Cis
10/03/2020 à 17:27

Faut pas deconner, il y a plein de pistes dans watchmen. La création des minutemen, le personnage du comédien, la seconde génération, moloch etc. A mon avis il y a vraiment de quoi faire.

Simon Riaux
10/03/2020 à 16:33

@Midnight

Sauf que se focaliser sur des éléments secondaires, présentés comme secondaires, que vous extrayez de leur contexte culturel américain, pour essayer d'en tirer du sens, ça ne tient pas.

Tout comme prétendre que l'idéologie serait une nouveauté au sein des séries et films hollywoodiens est absurde. Le cinéma est politique depuis ses origines. Que telle ou telle orientation vous déplaise, c'est une chose, mais de l'idéologie, on en trouve tout le temps et partout sur les écrans.

Midnight
10/03/2020 à 16:16

@la redac

c est une lecture possible de la serie
cependant l histoire se deroulant sur plusieur temporalité, on voit la thematique de la critique du suprématisme blanc dans le passé via le kkk,et c est dans la continuité par les "elites" du present, se concentrer que sur la partie du present c est un parti pris
l histoire est sois disant sous une ere progressiste avec la presidence redford, mais il est absent et un sois disant groupe "marginalisé" qui est mis en avant à coté de personnage racisé ou de femme en antagoniste
la serie ouvre multiple lecture certe, la lecture en tract anti blanc est possible
à l ere de metre de l ideologie dans les programmme tv et ciné (les recent blockbuster superheroique en sont les exemple) c est un peu facile de mettre sous le tapis aussi rapidement une lecture critique possible "du male blanc",
ce n est pas la seule lecture certe, mais il y est, au vu que de ce que ça raconte vis a vis de l histoire américaine avec le drame qu a connu le personnage gosset jr, on peut voir le message pour le public americain racisé, minorité

au passage la patrone sensé etre la mastermind est mu par une ideologie , l objectivisme une philosophie extreme associé dans l imaginaire a l ultra liberalisme qu on rapproche a la nouvelle extreme droite (alt right) , blanche
donc bon joué sur ethnicité pour camoufler cette idée, sachant qu elle a des gene issu d un type prototype de l aryen egotique et tourné au ridicule
voyez comment une lecture orienté peut etre vu
dans une oeuvre

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