24 heures chrono - Saison 3

Jonathan Deladerriere | 8 juin 2007
Jonathan Deladerriere | 8 juin 2007

« Cette année, la terreur est contagieuse. Pour arrêter une arme qui n'a pas d'antidote, il faut un homme qui ne connaît pas de limite. »

 

Telle est l'accroche de cette nouvelle saison de 24 heures chrono qui, depuis le début de sa diffusion n'a cessé d'élargir son public ralliant à sa cause les sceptiques et les intrigués n'ayant encore franchi le pas. Nouveau scénario catastrophe donc pour cette nouvelle journée infernale qui débutera à 13h et verra, force est de le constater, le premier essoufflement de la série en termes scénaristiques.

 

 

David palmer prépare son prochain meeting dans la ville de Los Angeles lorsqu'un cadavre, porteur d'un effroyable virus est découvert. Les « négociations » débutent alors. Soit les exigences des détenteurs du virus sont respectées, soit celui-ci sera répandu sur tout le territoire américain. Par ailleurs, certains membres de la cellule anti-terroriste ont découvert la menace et tentent, par des moyens peu conventionnels et prenant des libertés avec la loi, de résoudre l'enquête.

Jack, Tony et un nouvel agent : Gaël Ortega se lancent alors à la poursuite des terroristes : les frères Salazar, trafiquants de drogue mexicains, et le vendeur d'armes ukrainien Micheal Amador. Ceux ci tentent de faire libérer le leader de l'organisation criminelle mexicaine.

C'est alors que l'agent spécial Bauer fait face à un cruel dilemme car s'il veut éviter à son pays une contamination bactériologique, celui-ci doit passer outre certaines lois et impératifs auxquels  tout citoyen et surtout ceux ayant pour objectifs la défense des libertés, doivent se soumettre.

C'est ici que les détracteurs de 24 s'en donnent à cœur joie la taxant tantôt d'être réactionnaire, étayant leur thèse en soulignant que la chaîne qui la diffuse est connue pour la sympathie qu'elle porte au mouvement conservateur, tantôt de justifier certains actes de violence ou de torture sous couvert de sécurité nationale : le parallèle avec le Patriot-Act imposé après les attentats du 11 septembre ou les conditions de détention de Guantanamo est ici plus que flagrant.

 

Ces querelles intestines entre téléspectateurs pro ou anti-24 mises à part, qu'en est-il du show  à proprement parler ?

 

La série créée par Joel Surnow et Robert Cochran connaît pour la première fois depuis sa création une baisse de rythme, qualitativement parlant lors de la première partie de la saison. On sent ici des scénaristes peu inspirés multipliant les twists, coups fourrés, retournements de situations certes marques de fabrique de la série mais masquant surtout ici une certaine difficulté à se renouveler et peu enclin à la remise en question.

En effet, l'unité de temps, la réalisation avant-gardiste ou des acteurs impliqués ne suffisent plus au spectateur lambda une fois l'effet de surprise des deux premières saisons passé.

Le show aussi bon soit-il se doit de remettre en question : si ce n'est son concept, tout au moins son approche de l'intrigue et le développement du suspens. Ici, on ne fait que remplacer le péril nucléaire par la menace bactériologique.

 

 

Ceci étant tout n'est pas condamnable dans cette troisième saison de 24 heures chrono. On apprécie toujours autant la réalisation hardboiled, un Kiefer Sutherland au sommet de son art ou l'arrivée de pas moins de quinze nouveaux personnages majeurs. La seconde partie du show se révèle également magistrale (on se demande même parfois si les scénaristes n'ont pas changé en cours de route) et on replonge avec délectation dans les aventures de Jack Bauer, notamment lors de l'épisode 18, point d'orgue de la saison et peut être même sommet de tension de la série toute entière. On continue donc à apprécier 24 pour ce qu'elle est : à savoir une série haletante au suspens rondement mené, doté d'une réalisation énergique et de personnages travaillés mais le soufflet commence à retomber et la lassitude pointe le bout de son nez.

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