Après Kaleidoscope sur Netflix, les cinq films et séries à voir absolument

Kaleidoscope est le nouveau petit délire sériel de Netflix, l'occasion de recommander cinq autres films ou séries du même genre à voir absolument. 

Il fallait bien une série pour lancer l'année sur Netflix et quoi de mieux qu'une série à concept pour ameuter un maximum de curieux. Ainsi a débarqué l'intrigante Kaléidoscope le 1er janvier 2023 pour plonger les spectateurs dans la première série (dixit Netflix) qui se regarde dans n'importe quel ordre. La plateforme a d'ailleurs poussé le délire un peu plus loin puisque les abonnés n'ont pas toujours reçu les épisodes dans le même ordre, afin que l'expérience soit, a priori, optimisée en fonction des goûts de chacun (l'algorithme, toujours l'algorithme).

Bref, avec huit épisodes au compteur, ça donne quand même 5040 possibilités différentes de visionner ce braquage classique d'une banque se déroulant sur près de 25 ans. Mais si vous n'en avez pas assez, la rédaction vous recommande cinq autres films ou séries du même genre pour prendre votre mal en patience et vous retourner le cerveau.

"Voilà ce qui nous attend maintenant"

usual suspects

Sortie : 1995 - Durée : 1h46

Les cadavres ne portent pas de costard

Sorti en salles en 1995, le film de Bryan Singer a fait toute sa réputation sur le puzzle de sa narration et la manière dont elle concocte le twist final. Avec un panel d’acteurs bien virils comme Gabriel Byrne ou Benicio Del Toro, le film remplit son quota d’interrogatoires musclés, de pains dans la figure et d’exécutions sommaires par des silhouettes mystérieuses. Notamment la silhouette de Keyser Söze, un génie du crime légendaire et impitoyable au seul nom duquel tout bon truand se met à trembler des genoux. 

C’est le fameux Söze qui, semble-t-il, est responsable d’un carnage survenu dans le port de San Pedro faisant 27 morts, dont les malfaiteurs qui étaient à sa solde. Autour d’un interrogatoire mené par Chazz Palminteri en commissaire perspicace sur la personne de Kevin Spacey en bandit de pacotille, les flashbacks reconstituent petit à petit l’histoire du massacre. Keyser Söze sera-t-il enfin identifié ? Rien n’est moins sûr : alors que le récit du suspect le dépeint comme le diable incarné, l’existence même de Söze est remise en question. 

Par le pari de sa narration non linéaire pleine de suspens et la performance de son casting quatre étoiles (d'une époque où Kevin Spacey n’était en garde à vue que dans les films), Usual Suspects est devenu une référence du genre dont le twist fait encore aujourd’hui autorité en la matière. 

la casa de papel

Sortie : 2017 à 2021 - Durée : 48 épisodes d'environ 50 min

Du cash-cash

Ce fut le phénomène sériel espagnol de Netflix pendant près de cinq ans et il est donc devenu difficile de ne pas évoquer La Casa de papel lorsqu'on parle de série de braquage. Et en vérité, c'est peut-être l'oeuvre récente qui correspond le plus à Kaléidoscope à tous les niveaux, et ça n'a rien de spécialement étonnant puisque l'idée de Netflix est sûrement née en conséquence du succès espagnol. Car, si le casse de Kaléidoscope avec ses retours en arrière ou ses sauts en avant vous a convaincu, vous retrouvez une ribambelle de flashbacks et de narration non linéaire dans La casa de papel pour multiplier les rebondissements.

Et puis au-delà des simples twists, c'est évidemment une série de casse, d'abord dans la Fabrique nationale de la monnaie puis dans la Banque d'Espagne. Autant dire que pour s'y infiltrer, les personnages vont devoir utiliser la ruse, et que derrière les coffres-forts blindés se trouve un pactole plus qu'alléchant. On vous laissera en revanche décider si la série méritait vraiment autant de buzz.

Notre critique de la saison 1 de La Casa de papel

ocean's eleven (et même la trilogie)

Sortie : 2002, 2004 et 2007 - Durée : 1h57, 2h05 et 2h02

«Moi, personne ne me volera, je le garantis»

Si Steven Soderbergh ne révolutionne pas les codes bien établis du film de casse avec Ocean's Eleven (remake du long-métrage de Lewis Milestone, L’Inconnu de Las Vegas), Ocean’s Twelve et Ocean’s Thirteen, il applique en revanche avec brio les principes enseignés par John Huston (Quand la ville dort...) et Stanley Kubrick (L’Ultime Razzia).

Avec sa trilogie, le cinéaste confirme son talent de narrateur, notamment quand il déconstruit à froid tous les éléments d’un plan élaboré à la perfection, mais dont l’exécution rime généralement avec accroc. Car, comme à l’accoutumée chez Steven Soderbergh, les protagonistes font preuve de maladresse et sont frappés par la malchance, devenant de fait des perdants pathétiques (et non pas magnifiques).

Les catastrophes s’enchaînent donnant lieu à quelques moments savoureux tandis que le vrai cerveau de l’opération ressort toujours victorieux… comme le metteur en scène. Ce dernier, parfait quand il dirige ses interprètes, sublime la distribution impressionnante qui traversera les différents opus de sa saga (de Matt Damon à Julia Roberts) en passant par Brad Pitt ou Al Pacino), notamment un George Clooney alors au sommet de son art. 

black mirror : bandersnatch

Sortie : 2018 - Durée : 1h30 (environ)

Team Frosties ici

Vous avez aimé Kaléidoscope pour son simple concept, à savoir l'idée que la série peut se regarder dans n'importe quel ordre ? Vous pourriez donc être intéressé par Black Mirror : Bandersnatch. Épisode spécial de la série culte de science-fiction, Bandersnatch est en fait un épisode interactif. Le spectateur est ainsi amené à faire des choix qui influenceront le parcours du jeune programmeur de jeux vidéo incarné par Fionn Whitehead en cliquant sur l'écran en fonction des propositions faites par le film.

Et si dans un premier temps, les décisions sont assez basiques (entre le choix de céréales ou d'une chanson), elles vont progressivement devenir de plus en plus importantes au fil des séquences, déformant les trajectoires du personnage durablement. La série Black Mirror continue ainsi à nous confronter à nos propres rapports à la technologie, et plus encore, à la manière dont elle s'amuse à nous laisser penser qu'on a le contrôle. Une petite sucrerie amusante sur notre libre arbitre et qui changera un peu des soirées habituelles sur Netflix.

Notre critique de Black Mirror : Bandersnatch

Inside Man

Sortie : 2006 - Durée : 2h09

Tomber le gilet pare-balles

En s'essayant au film de braquage, Spike Lee (Do the Right Thing, BlacKkKlansman) n'en a pas pour autant oublié sa hargne socio-politique. Alors qu'un flic afro-américain (génial Denzel Washington) se retrouve aux prises avec des braqueurs ultra-organisés, c'est tout un microcosme cosmopolite qui se dessine, avec à sa tête une Amérique blanche et conservatrice prête à tout pour cacher ses sales petits secrets.

C'est d'autant plus passionnant qu'Inside Man détourne nos attentes sur le genre en reposant moins le suspense sur le déroulé du braquage que sur ses raisons, qui restent mystérieuses pendant une bonne partie du long-métrage. En résulte un film à tiroirs particulièrement efficace, qui pousse à rester attentif, comme le promulgue d'ailleurs son protagoniste principal. Une belle manière de se faire retourner le cerveau après Kaleidoscope, d'autant que le film est porté par un casting cinq étoiles (Clive Owen, Jodie Foster. Christopher Plummer ou encore Willem Dafoe).