Episodes Saison Scream Saison 2 - Episode 8 : Le carnaval des âmes

Arrivé à son épisode 8, Scream n'a plus d'autre choix que de plonger de plein pied dans son intrigue et de nous livrer enfin ce que l'on attend tous. Pourtant, on a l'impression qu'elle hésite beaucoup à le faire. Attention, SPOILERS.

Les choses commencent à prendre une sale tournure à Lakewood. Après l'incendie de la maison témoin où se trouvait Emma et Eli, la police y découvre les restes de deux corps carbonisés dont l'un se révèle évidemment être le professeur Branson. Audrey se réveille pour constater avec horreur que quelqu'un s'est introduit dans sa chambre pendant son sommeil et qu'il y a marqué des menaces assez claires en lettres de sang au plafond et sur le miroir. Faisant part de ses peur à Noah, elle se décide enfin à dire toute la vérité sur Piper à Emma, tout en craignant sa réaction.

Le shériff récupère les affaires du professeur Lang, toujours entre la vie et la mort, et y découvre des enregistrements audio de son fils, Stavo, dans le cadre de l'enquête sur Brandon James. Après une rapide écoute, il en vient à le soupçonner d'être le responsable de cette nouvelle vague de meurtres et le confronte sans succès. Mais l'heure n'est pas aux larmes puisque Lakewood accueille la fête foraine et célèbre son centenaire de vie parfaite avec l'élection de la Lady of the Lake. Un événement qui n'enchante pas vraiment nos amis qui y voient surtout de l'hypocrisie face à la dure réalité.

Emma se livre à la police pour parler de l'incendie et apprend en retour qu'Eli est beaucoup moins clair qu'il ne le dit puisqu'il est déjà sous le coup d'une restriction judiciaire, suite à une mésaventure avec une fille à Atlanta qu'il collait d'un peu trop près. Ce qui met le doute à l'adolescente. Des propos confirmés par Kieran qui explose cependant quand elle lui raconte qu'Eli lui a parlé de la mort de ses parents et du traumatisme que cela a engendré chez lui.

En pleine fête foraine, Kieran se jette sur Eli et l'assomme de coups. Cet événement empêche Audrey de révéler son secret à son amie. De son côté, Brooke craque complètement. Elle se saoule avec une fiole d'alcool laissée par Zoé et part en vrille devant la ville entière en proclamant un discours de miss désespéré où elle avoue toute sa détresse et sa tristesse suite à la mort de Jake. Pas le temps de reposer cependant puisque Kieran donne rendez-vous à Emma dans la Funhouse. Kieran l'appelle et c'est la voix du tueur que l'on entend, le jeune homme est à sa merci. Emma s'engouffre dans l'attraction mais ne le trouve pas. Le policier chargé de la surveiller lui emboite le pas mais se fait tuer. La police arrive. Le tueur sort de l'attraction, paniqué, poursuivi par une Emma armée. Le sheriff calme les choses, le tueur est démasqué, il s'agit de Kieran baillonné.

Audrey prend enfin son courage à deux mains. Elle se rend chez Emma pour tout lui dire mais il est trop tard : sa confession à Noah récupérée par Zoé a été mise en ligne et son amie est en train de l'écouter.

COMME UN AIR DE BILLY LOOMIS.

Il serait peut-être temps de commencer sérieusement à s'y mettre là. Le dernier virage est emprunté et on s'étonne d'en être toujours quasiment au même point. Scream ne veut apparemment pas prendre son sujet à bras le corps et cela commence à se voir. En multipliant les fausses pistes, en sacrifiant des personnages présentés comme importants mais n'ayant au final aucune incidence sur l'intrigue, la série est en train de tomber dans le piège classique de l'intrigue qui ne sait pas vraiment où elle va, ou plutôt qui ne sait pas comment y aller.

Il est assez dommage d'ailleurs de constater que depuis le début de la saison, la série fasse aussi peu preuve d'ambition quant à la belle histoire qu'elle annonçait. Si la trajectoire des personnages ne semble aller nulle part pour la plupart des héros (Audrey se demande quand même depuis au moins 3 épisodes si elle doit parler de Piper, Emma fait les gros yeux depuis le début), on lui reconnaitra par contre le mérite de faire de Brooke le pivot de l'histoire, ainsi que rétrospectivement la véritable héroïne de cette deuxième saison. C'est en effet son histoire que l'on suit depuis le début, sa descente aux enfers, sa perte de repères, sa perdition totale suite à la mort de Jake et il est évident que l'issue ne sera pas heureuse à moins qu'elle ne trouve la force de remonter la pente et d'enfin se battre. Un aspect passionnant du show, qui mérite que l'on persévère, mais qui malheureusement pâtit du manque d'ambition et de sérieux du reste.

On se demandait depuis quelques épisodes quel était le vrai problème de cette saison sans pour autant parvenir à mettre le doigt dessus. Le mérite de cet épisode est d'enfin nous faire comprendre ce qui ne va pas : le tueur n'existe pas. Pas en tant que personnage attention, mais en tant que menace. Il n'a plus aucun charisme, parce qu'il n'est jamais mis en valeur et que son champ d'action parait bien irréel tant il semble être partout à la fois et doté de capacités hors du commun puisqu'il faut être quand même sacrément balèze pour s'introduire chez quelqu'un dans son sommeil pour peindre son plafond avec du sang sans se faire gauler. Nous sommes à la limite de la caricature des slashers des années 2000 et cela fait de la peine.

L'autre souci, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'enquête ou de mystère et que cette menace ne semble peser sur les personnages que par intermittence puisqu'ils vivent leur petite vie comme si de rien n'était entre deux meurtres alors qu'à la base ils sont quand même censés être traumatisés par la saison 1 et se battre contre leurs démons. En revenant au drama adolescent façon Dawson, Scream commet peut-être l'erreur qui lui sera fatale.

Quant aux soupçons sur l'identité du tueur, trop d'informations contradictoires se font jour à chaque nouvel épisode et la série ne joue plus avec ses personnages mais avec son spectateur, ce qui n'est jamais bon signe pour la cohésion globale. Si Kiearan apparait comme le suspect idéal, on y reconnait là la logique propre de Billy Loomis à se faire passer pour une victime afin d'être dégagé de la liste et on se dit que, malheureusement pour le coup, on se désintéresse un peu de savoir qui se cache sous le masque parce que rien n'est entrepris pour vraiment susciter notre curiosité.

Scream s'enlise dans son confort, sa facilité, son drama adolescent lourdaud et son manque d'ambition de vraiment se lancer. Le désintérêt s'installe peu à peu, l'intrigue perd de plus en plus de son sens et de sa vraisemblance. Bref, l'état d'urgence est déclaré.