Episodes Saison Miss Marvel saison 1 épisode 5 : l'épisode à explorer le temps

Après un détour par Karachi moins exaltant qu'attendu, Miss Marvel apprend de nouveaux secrets sur ses origines et prépare sa fin de saison dans un cinquième épisode qui confirme à demi-mot qu'il ne faut plus rien attendre de la dernière série du MCU sur Disney+.

Arrête, il n'y a plus rien à faire

RETOUR VERS LE FUTUR

D'emblée, Miss Marvel est apparue comme une proposition singulière, mais a aussi rapidement montré des défauts inhérents aux productions de Marvel Studios. Désormais, il est clair qu'elle se moque de renouveler les codes du MCU ou de tenter d'être un tant soit peu originale.

Si elle essaie de faire évoluer la représentation du super-héros à l'écran et d'aborder des sujets autour de la religion, de la famille ou de l'adolescence, en revanche, la série est bel et bien incapable de développer l'histoire de son héroïne sans avoir recours à des facilités béantes ou des effets spéciaux qui piquent les yeux, que ce soit pour ses pouvoirs, son bracelet magique ou ses origines interdimensionnelles.

Lors de sa confrontation avec Najma (Nimra Bucha) à la fin du quatrième épisode, Kamala (Iman Vellani) se retrouvait propulsée dans le passé, durant la Partition des Indes, mais le récit revient encore plus loin en arrière, dans un long flashback consacré à son arrière-grand-mère Aïsha (Mehwish Hayat).

Love Story

Contre toute attente, et contrairement aux traditionnelles introductions rétrospectives de Marvel, ce retour en arrière dure pendant près de la moitié de l'épisode, permettant ainsi de suivre Aïsha, sa rencontre avec le futur arrière-grand-père de Kamala, Hasan (Fawad Khan) ou encore la naissance de Sana. Encore une fois, la série fait preuve d'audace et d'ambition en choisissant de délaisser son héroïne pour se plonger dans l'histoire indo-pakistanaise à travers les yeux de cette femme qui se réfugie dans un village isolé pour fuir ceux qui la traquent.

Cependant, même s'il profite d'une direction artistique impeccable et qu'il permet d'illustrer la violence et les fractures identitaires, religieuses, sociales et politiques qu'ont entrainées la colonisation britannique et la partition des Indes, ce voyage dans le temps sert d'abord à boucler la boucle en donnant vie aux histoires racontées par la famille de Kamala au fil des épisodes.

Tout est déjà écrit d'avance, et hormis la romance entre Hasan et Aïsha, cette incursion dans le passé n'est qu'un prétexte pour relier les différentes intrigues entre elles avec un retournement de situation schématique récupéré d'Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban qui prouve que les scénaristes de Marvel Studios se fichent de la cohérence ou des règles de voyages dans le temps.

Oh, que c'est moche

PRÉDESTINATION

Une fois qu'elle a accompli sa mission, Kamala retourne dans le présent pour découvrir que le Voile entre la réalité et la Dimension Noor a commencé à se lever. Dès lors, tout s'enchaîne à un rythme absolument délirant, toujours sans aucune logique. Alors qu'elle a tué Aïsha et attendu de mettre la main sur le bracelet pendant des décennies, Najma décide finalement de se sacrifier pour refermer le Voile et redonner une raison d'exister à son fils Kamran, qui gagne des pouvoirs à son tour.

Après avoir été introduits à la hâte comme un groupe de méchants caricaturaux de moindre importance pour remplacer les Inhumains, puis élevés au rang de menace universelle, les Clandestins disparaissent donc aussi rapidement qu'ils sont arrivés, dans l'indifférence générale et un déluge d'effets visuels immondes. Même s'il reste encore un épisode et un minuscule espoir, la réinterprétation des capacités de Miss Marvel ou de ses origines inhumaines est encore un peu plus ratée et semble seulement destinée à rapprocher les pouvoirs de l'adolescente de ceux de Carol Danvers.

Adieu, méchante générique pas si méchante

Au même moment, Sana et Muneeba retrouvent Kamala et Dague Rouge au beau milieu de Karachi en à peine cinq minutes et découvrent (enfin) la double identité de l'héroïne. Malheureusement, même cette révélation et les retrouvailles entre ces trois générations de femmes ne sont pas aussi touchantes ou impactantes que le flashback ou les séquences familiales des précédents épisodes.

Faute de temps, le récit se dépêche de passer aussitôt à autre chose, et comme dans les autres séries du MCU, le scénario finit par être bancal, paresseux et frustrant en raison d'un format de six épisodes qui n'est visiblement pas adapté à tout ce qui veut être raconté. La fin de l'épisode est tellement brutale et inattendue qu'elle donne l'impression que la scène d'action a été recoupée pour devenir un énième cliffhanger sans surprise.

Alors qu'elle doit se terminer la semaine prochaine, Miss Marvel ne semble toujours pas savoir où aller ou comment conclure son histoire avant que l'héroïne rejoigne le MCU et Captain Marvel. Le dernier épisode devrait mettre l'accent sur l'aspect super-héroïque en ramenant Kamala à Jersey City pour aller affronter le Damage Control et protéger ses amis, mais même si la série peut encore réserver quelques surprises, le charme des débuts a totalement disparu.

Miss Marvel a débuté le 8 juin sur Disney+, avec un nouvel épisode diffusé chaque mercredi