Star Wars : Tales of the Empire – critique Force rouge sur Disney+

Antoine Desrues | 5 mai 2024
Antoine Desrues | 5 mai 2024

Pour l’habituel Star Wars Day (May the 4th Be With You), Lucasfilm inonde une nouvelle fois Disney+ d’une petite série de courts-métrages animés dans la galaxie lointaine, très lointaine. Après la sympathique Tales of the JediDave Filoni et ses équipes se penchent vers le côté obscur de la Force avec Star Wars : Tales of the Empire. Une petite pastille mineure, mais pas déplaisante.

Le côté obscur du côté obscur

Le final très émouvant de The Bad Batch l’a une nouvelle fois confirmé : l’expansion de Star Wars trouve ses plus belles idées du côté de l’animation. Peut-être est-ce dû à l’héritage puissant de The Clone Wars ou aux contingences moins nombreuses par rapport aux séries en live-action. Quoi qu’il en soit, la méthode Dave Filoni, si elle est loin d’être parfaite, a encore de belles cartes dans sa manche.

On pourrait lui reprocher son fan-service très (trop ?) pointu, mais sa manière de développer l’univers de George Lucas au travers de ses propres personnages lui offre toujours plus de possibilités, surtout lorsqu’il s’agit d’explorer des destins tragiques au moment de l’avènement de l’Empire.

 

Star Wars : Tales of the Empire : photoOn ne savait pas qu'on voulait en savoir plus sur Morgan Elsbeth, mais en fait si

 

The Clone Wars, Rebels et The Bad Batch étaient déjà empreints d’une certaine noirceur, parfois étonnante pour un programme avant tout réservé au jeune public. En réalité, les nouvelles productions de Disney+ savent qu’elles visent en priorité une niche de fans. C’est ce qui peut à la fois agacer et réjouir sur Tales of the Empire, dont les 6 petits épisodes se divisent en deux parties distinctes.

Pour cette peinture du côté obscur, les trois premiers “contes” se concentrent sur l’ascension au pouvoir de Morgan Elsbeth (la Soeur de la nuit et antagoniste de la série Ahsoka), tandis que les trois suivants ramènent sur le devant de la scène Barriss Offee, Jedi traîtresse de The Clone Wars qui a amené Ahsoka Tano à quitter l’Ordre à la fin de la saison 5. Emprisonnée par la République après ses actes, elle se voit offrir l’opportunité de devenir une Inquisitrice.

 

Star Wars : Tales of the Empire : photo"Vous vous demandez sans doute comment je suis arrivée là"

 

Peur, colère, haine

Si vous n’avez rien compris, ou que Disney+ vous semble racler les fonds de tiroir, c'est normal. Tales of the Empire n’a pas d’autres ambitions que celle d’un petit bonbon sur les rares interstices encore vierges de la franchise. En soi, il est vrai que la démarche sert avant tout à compléter des fiches Wookiepédia et à alimenter le catalogue de la plateforme de streaming. Néanmoins, ce mercantilisme évident n’exploite-t-il pas, au fond, ce qu’on a toujours aimé avec Star Wars ?

En particulier depuis la prélogie, la mise en scène de George Lucas s’est tournée vers le fourmillement de détails, vers le raccord pouvant s’attarder pendant une poignée de secondes sur quelque chose d’a priori anodin. Les images de Lucas appellent un hors-champ à combler, et des cadres dans lesquels il faut aimer plonger, ici servis par une qualité d’animation encore plus impressionnante qu’auparavant.

 

Star Wars : Tales of the Empire : photoQuelques têtes familières viennent dire bonjour

 

Plus que jamais, les épisodes de la mini-série s’attardent sur de petits instants de vie, donnant eux-mêmes à voir entre chaque chapitre l’évolution de ses personnages. Certes, les protagonistes choisis ne sont pas les plus passionnants sur le papier (surtout comparés à ceux de Tales of the Jedi), mais leur appartenance au côté obscur renforce une écriture qui s’inspire directement du conte moral, avec toute la dimension tragique que cela suppose.

Si le parcours de Barriss Offee n’esquive pas une rédemption un peu facile, Tales of the Empire traite d’un déni de l’horreur on ne peut plus contemporain, et d’un besoin de donner sens à la souffrance, quitte pour cela à embrasser le Mal. On retiendra majoritairement sa première moitié, qui donne à Morgan Elsbeth une origin story des plus fascinantes, forgée par la douleur du génocide de son espèce. Comme souvent avec les séries animées Star Wars, c’est dans la noirceur et les cauchemars qu’elles trouvent leurs meilleurs moments.

Star Wars : Tales of the Empire est disponibles en intégralité sur Disney+ depuis le 4 mai 2024

 

Star Wars : Tales of the Empire : Affiche officielle

Résumé

C’est toujours dispensable, mais Tales of the Empire a le mérite de son humilité, et de son approche mythologique portée par une jolie noirceur.

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commentaires
JRJR
07/05/2024 à 18:15

C'est une histoire de méchant, ben il on raté la moitié des épisode.

Loh
06/05/2024 à 23:38

Vu et j’ai trouvé cela très bon.
C’est destiné aux fans certes mais c’est vraiment bien si on aime s’intéresser aux personnages secondaires

decu
06/05/2024 à 00:44

déçu aucune utilité

Fabio30
05/05/2024 à 16:14

D'accord avec toi Xenalien. J'adore ce personnage !

Xe
05/05/2024 à 14:32

Un jour peut-être qu'ils comprendront qu'il nous faut une série sur le général grievous.

Xen
05/05/2024 à 13:46

Peut-être qu'un jour ils comprendront qu'il nous faut une série sur le général grievous.

Xenalien
05/05/2024 à 13:45

Peut-être qu'ils comprendront un jour qu'il nous faut une série sur le général grievous.

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