La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre : critique qui lève le coude sur Netflix
La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre tente et se risque à l'exercice du pastiche, et rien que pour ça, la série Netflix menée par l'irrésistible Kristen Bell mérite le coup d'oeil. Il faut dire que son programme est plus périlleux qu'il n'y paraît, les 8 épisodes s'attaquant à un sous-genre aux airs de piège.
GILLIAN FLEMME
Pour de nombreux spectateurs, la découverte des romans à succès de Gillian Flynn remonte au visionnage de Gone Girl, thriller redoutable de David Fincher, qui devait le premier, donner une grammaire visuelle aux récits embrumés d'alcool, de pluies tièdes, de quadragénaires dépressifs et de voyeurisme suburbain typiques de l'autrice.
Dans sa foulée, les écrans auront accueilli d'autres transpositions telles que Dark Places, ou encore Sharp Objects, avant d'attirer à eux des décalques parfois grossiers, à l'image de La Fille du train ou encore La Femme à la fenêtre. C'est cette mouvance que se propose de moquer gentiment La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre, au risque de se tendre un piège redoutable.
En effet, s'il existe bien un canon esthétique propre à ce sous-genre, fait de romances expéditives, de mines déconfites et de peignoirs tâchés de Merlot tiède, rien n'indique aujourd'hui que ces ingrédients aient été identifiés comme rattachés à un univers particulier (au moins en France). Et pour cause, ces éléments, s'ils surnagent dans ces thrillers, sont loin d'en être constitutifs et peuvent se retrouver dans d'innombrables drames post-bovariens, enquêtes mollassonnes ou chroniques dépressives. C'est la première difficulté de La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre : partager et rendre palpable le détournement d'une équation dont on n'est pas sûr d'avoir grand-chose à faire.
Kristen Bell et une porte
Et pour cause, ces intérieurs faussement bordéliques comme leurs propriétaires pas si torturées pourraient tout aussi bien correspondre aux canons des productions de plateformes, pensées et usinées pour une diffusion numérique d'ampleur. C'est tout le drame d'une série qui voudrait souligner la dimension caricaturale, voire non-sensique, de la mode qu'elle pointe du doigt, quand ces mêmes identités remarquables entrent directement en résonnance avec une autre grammaire visuelle, plébiscitée par un très large public. Par conséquent, la série souffre initialement de ce grand écart, qui lui met quantité de bâtons dans les roues.
Son format épisodique est un autre piège à mâchoires qui se retourne sur ses bonnes intentions. Son premier effet est de dilater inutilement un récit qui aurait grandement bénéficié d'un format de long-métrage classique, en effet, les retournements et twists à répétition que mise en scène et dialogues moquent copieusement sont, dans ce format, bien trop nombreux pour provoquer l'effet espéré, à savoir une hilarité engendrée par leur répétition dans un momentum restreint.
Au cours de huit épisodes, ils sont à la fois trop abondants et trop espacés pour que le vertige de l'outrance divertisse sincèrement le spectateur. C'est toute la fonction parodique de l'ensemble qui manque par conséquent de s'écrouler, à la manière d'un caméo final, pourtant très bien pensé, mais qui intervient à l'issue d'une narration si boursoufflée que rien ne peut plus l'alléger dans sa dernière ligne droite.
Une héroïne bouchonnée
LA BELL ET LES BÊTES
Pour autant, on aurait tort de conclure que La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre constitue un ratage intégral. Premièrement, au fil des épisodes, la tonalité de l'ensemble laisse une place de plus en plus ténue à ses ambitions de pastiche, pour s'aventurer du côté du pur absurde, qu'empruntèrent les ZAZ avec le cultissime Y a-t-il un pilote dans l'avion ? ou encore Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?.
Un registre qui fait souvent mouche, et autorise les personnages à s'aventurer plus franchement sur les rivages du grand n'importe quoi. Les innombrables suspects trouvent dans cette veine une démesure appréciable, que tous leurs interlocuteurs démultiplient, au gré de dialogues ou de situations dont le degré de dinguerie va crescendo.
Il faut dire qu'avec un trio de créateurs (Rachel Ramras, Hugh Davidson et Larry Dorf) passés entre autres par Robot Chicken ou encore les Looney Tunes, l'inspiration en matière de délire est bien présente. Et c'est le plus souvent avec les corps de leurs personnages que les trois compères s'amusent. Peu importe qu'ils échouent souvent à porter le thriller Flynnien à incandescence, il leur suffit de verres de pinard ridiculement pleins, d'une scène de sexe plus acrobatique qu'un apéro avec l'équipe du Cirque du Soleil, ou d'un tablier de cuisine masquant de justesse les parties d'un amant pas bien sous tous rapports pour réussir à amuser.
Kristen Bell et des bouteilles
Mais ce qui permet en définitive à cette histoire de meurtre, de paranoïa et de rires gras de gagner la sympathie du spectateur, c'est son irrésistible effet spécial. Il s'agit, sans surprise, de Kristen Bell, jamais meilleure que quand elle peut retourner comme un gant un cliché, y greffer un peu de sa personnalité pour mieux en dévoiler les coutures. Avec une énergie sans cesse renouvelée, elle est de chaque scène, récupérant ici un gag aux dialogues trop épais, là une situation manquant tragiquement de comique. Elle accomplit parfois le tour de force de créer une forme de suspense humoristique,
Plus intéressante, elle réussit à injecter dans cette histoire ubuesque de deuil, meurtre, paranoïa et gueule de bois, un soupçon d'émotion. Contre toute attente, c'est très sincèrement qu'on s'attache à cette femme qui boit trop et qu'absolument tout dépasse ou percute. Et pour le coup, c'est précisément ce qui manquait à la plupart des productions que la série étrille : une sincère empathie, qui vienne nous surprendre, brouiller un peu les pistes, et assurer notre investissement dans le récit.
La Femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 28 janvier 2022
22/04/2024 à 14:08
Malgré une mort étonnante de sa fille sur le lieu de travail du père qui la laisse en présence d'un serial killer, j'ai aimé regarder la série.
Je n'ai pas trouvé les acteurs si nuls que ça et kristen a été bonne actrice pour moi...
Plusieurs choses mont néanmoins intriguées : les épitaphes de la tombe qui changent, Glen clause à la fin et aussi le fait que dans tel d'Anna son (ex)mari est parfois nommé Douglas, parfois psychologue... ☺️
Enfin... je ne regrette pas d'avoir vu cette série, c'était un bon moment intriguant .
08/02/2022 à 22:05
Et bien perso, j'ai bien aimé. On se pose des questions tout du long et c'est plus intriguant et bien ficelé. Je trouve que ça change un peu de ces séries pour ado. Après chacun ses goûts aussi, compliqué de débattre là dessus, on aime ou on aime pas.
07/02/2022 à 11:37
..[spoil] déjà.. un truc très très tordu dans le scénario, le mec qui travaille comme profiler au FBI, il emmène sa fillette à la journée "emmenez votre gosse au travail".. voir un prisonnier.. "dangereux!" [/spoil] complètement fou.
06/02/2022 à 23:14
Critique laborieuse comme la série et longue, longue, comme le titre....
06/02/2022 à 17:59
Super série et super actrice merci Kristen
06/02/2022 à 15:05
Je n'ai jamais vu une fin de saison aussi nulle, ridicule et sans aucune logique que celle proposée par Netflix avec cette série. Ma copine regardait et je me suis lancé là-dedans avec elle, à fond jusqu'aux deux derniers épisodes. Une fin vraiment à chier, sans aucune logique avec le reste de la saison. J'espère qu'ils vont pas nous pondre une deuxième saison
06/02/2022 à 10:35
On à adoré sauf le dernier épisode qui gâche tout..
05/02/2022 à 18:48
La bande annonce est catastrophique est au vue des commentaires la série semble être su même acabit. De toute manière Kristent Bell ( une actrice de seconde zone ) est has been, elle devrait prendre sa retraite. En tout cas , Netflix ne perd pas une occasion de produire des daubes , ça la médiocrité ils savent faire.
05/02/2022 à 16:41
Irresistible
05/02/2022 à 15:38
Des épitaphes différentes sur la tombe de sa fille, c'est voulu ?