The God of High School saison 1 : critique des Super Saiyans coréens

Elliot Amor | 10 octobre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Elliot Amor | 10 octobre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Ça y est, l'animation japonaise commence à adapter des manhwas, autrement dit des bandes dessinées coréennes. L'année 2020 sera en partie marquée par les diffusions de Tower of GodThe God of High School ou Noblesse, des séries japonaises distribuées par Crunchyroll qui trouvent leurs origines sur le site Webtoon, la référence coréenne de la lecture en ligne. The God of High School est un anime du studio MAPPA, à qui on doit notamment Kids on the slopeDororo et Dorohedoro.

divine comédie

Bon, résumer The God of High School ne devrait pas être difficile. Un tournoi de grosse bagarre, le GOH, est organisé en Corée du Sud. Les participants, principalement des jeunes, se frittent pour savoir qui est le plus fort (non, ça ne rappelle pas du tout Dragon Ball Z). Les phases mondiales du tournoi se font en équipes de trois, ce qui réunit les protagonistes Jin Mori, Yoo Mira et Han Daewi dans le même trio. L'entreprise douteuse qui organise le tournoi promet au gagnant de réaliser le vœu de son choix, et ce, sans avoir à réunir les sept boules de cristal. Et si Jin Mori, le personnage principal participe, c'est parce qu'il aime se battre contre de gens forts (et parce qu'il veut retrouver son grand-père).

Évidemment, toute l'intrigue ne se résume pas à ça. Des personnages plutôt énigmatiques tirent les ficelles du tournoi tout en faisant face à une secte appelée Nox qui vénère un (ou plusieurs) dieu destructeur. La saison 1 n'éclaircit pas grand-chose, parmi les personnages secondaires, on a encore du mal à savoir qui est gentil pour de vrai, méchant ou très méchant. En revanche, on a bien compris que les dieux existent (ou ont existé) dans l'univers de la série. Tous les « pouvoirs d'emprunt » utilisés par les combattants sont à l'origine des pouvoirs appartenant à des dieux. Et il y en a beaucoup.

 

photoMori vs Daewi

 

Ces pouvoirs d'emprunt ne sont pas sans rappeler les stands de JoJo's Bizarre Adventure ou les fantômes de Shaman King. On retrouve d'ailleurs l'esprit de l'anime JoJo dans The God of High School avec des combats qui démarrent au quart de tour, des tas de muscles qui se comportent de façons excessives, la profonde méchanceté gratuite des antagonistes, les lycéens ont des têtes d'adultes, etc. Le rythme effréné de la série peut se justifier par le fait qu'un épisode adapte deux à quatre chapitres du manhwa, on est loin de Boruto. Avec cette accélération volontaire, certains détails du produit d'origine passent à la trappe.

Au-delà du tournoi et de la mythologie, The God of High School raconte les histoires de jeunes personnages qui en ont bavé. Et malgré les combats spectaculaires qu'elle fournit à chaque épisode, la série prend le temps de nous raconter ce qu'ils ont vécu et comment tout ça les rapproche. Oui, ça fait de The God of High School un shonen de la trempe de One pieceNaruto et Fairy Tail. La nouvelle génération semble être entre de bonnes mains.

 

photoQuelques heures avant le drame

 

gardien à neuf queues

Un des problèmes avec le fait que la série accélère l'intrigue du manhwa, c'est que l'importance de certains personnages secondaires s'oublie vite, tant on se concentre sur le parcours des héros et sur la secte qui veut tout faire capoter. On est par exemple surpris de voir Jegal, qui nous paraissait certes méchant, mais pas si important, devenir le principal antagoniste de la saison. Mais cela a aussi du bon, car on ne s'attend pas à ce que Park Illpyo se transforme en Naruto et devienne presque l'adjuvant principal.

En parlant d'adjuvant, l'intrigue parvient à nous faire apprécier Daewi et Mira, ainsi que leur relation avec Mori. Yoo Mira veut remporter le tournoi pour redorer l'image de l'école d'arts martiaux de sa famille. La jeune femme est même prête à épouser un arriviste pour quand elle comprend que ça va être compliquée de remporter le tournoi. Han Daewi, lui, veut guérir son meilleur ami, mais le souci c'est que ce dernier meurt bien avant la finale, Daewi se transforme alors en Sasuke le temps d'un épisode.

 

photoMille ans de souffrance

 

On sent que la scénariste Kiyoko Yoshimura s'est donné du mal à intégrer de nombreux personnages dans seulement treize épisodes. Et il faut avouer que la série nous gâte, les adversaires des héros sont tous très différents (qu'il s'agisse de leurs vêtements ou de leurs styles de combats), les méchants sont inquiétants et variés, il en va de même pour les organisateurs du GOH et les mecs super badass et mystérieux qui leur viennent en aide quand Nox les attaque.

De plus, la série respecte cette hiérarchie très chère aux mangas et animes qui fait que plus un personnage est haut placé (dans un groupe, une société ou une organisation), plus il est puissant. Dans l'épisode 13, on commence d'ailleurs à comprendre d'où vient la force du personnage principal.

On regrette un peu que le design des personnages adopte un style (très coréen) avec lequel les oreilles, les nez et les articulations des personnages sont roses, voire rouges. Ça fait quelques années qu'on voit ça dans l'animation japonaise et on finit bien sûr par s'y faire au bout de quelques épisodes. Certains visages sont même beaux ! Les statures des personnages sont en revanche très réussies, qu'il s'agisse de corps minces ou très musclés.

 

photoJoJo's Bizarre Adventure

 

LA fureur du dragon

Le studio MAPPA est créé en 2011 par Masao Maruyama, le co-fondateur de Madhouse (TrigunPerfect BlueHunter x Hunter). Par le passé MAPPA a produit des animes de Shinichirô Watanabe (le créateur de Cowboy Bebop et Samurai Champloo) et a collaboré avec Tezuka Production. Et en 2020, le studio vit une de ses meilleures années (y en a qui ont de la chance), car après le succès de Dorohedoro sur Netflix (critique juste ici), le studio se charge des adaptations de The God of High School et Jujutsu Kaisen (qui a démarré cette semaine et dont on parlait ici). Mais surtout, MAPPA produit la saison 4 de L'Attaque des Titans et on a grandement hâte de voir ce que ça va donner.

Quand on regarde GoHS, on n'a aucune envie de s'inquiéter pour la saison 4 de L'Attaque des Titans. Tout d'abord, l'animation est fluide, les équipes ont parfois recours à de la motion capture chez le studio Sola (tristement célèbre pour Ghost in the Shell : SAC_2045), et même sans cette méthode, les personnages se déplacent comme des danseurs, tant les animateurs fournissent un travail soigné. La 3D est bien exploitée, c'est assez rare pour le relever. Certains pouvoirs d'emprunt sont représentés avec des graphismes qui évoquent la peinture traditionnelle coréenne.

 

photoLe D, l'ennemi naturel des dieux

 

C'est vrai que la plupart des décors ne sont pas hyper plaisants à regarder, ils sont souvent un peu fades et ternes. Les artistes comptent plus sur les personnages et leurs pouvoirs pour que l'anime soit haut en couleur. Évidemment, cela concerne surtout les personnages secondaires, GoHS reste un anime avant tout. Parmi tous ces personnages, on retrouve des références à Dragon BallGintamaHunter x HunterNarutoParasiteRave et on ne peut pas vraiment tout citer. 

La compositrice Arisa Okehazama qui, comme le réalisateur Seong-hoo Park, s'occupe également des musiques de Jujutsu Kaisen, nous livre une bande originale électronique, digne de ce qu'on entend lors d'un grand événement sportif. Car en dehors de ses références aux folklores coréens, chinois et japonais, The God of High School est dans un premier temps un anime sur le sport et la compétition. Et même si les derniers épisodes escaladent dans le spectaculaire, les personnages conservent leur envie de devenir plus fort et de pouvoir compter sur le reste du groupe.

 

photoLa rage de vaincre qui se matérialise

 

Ça n'a pas dû être évident pour Crunchyroll et MAPPA de sortir du lot avec un anime dans lequel le héros aux cheveux en pétard veut se battre, se faire des amis et retrouver un membre de sa famille. Eh bien c'est pourtant réussi. The God of High School a tout pour s'inscrire dans la nouvelle génération d'animes démarrés dans les années 2010 qui resteront cultes pour beaucoup d'entre nous. On attend la suite avec grande impatience.

La saison 1 de The God of High School est disponible dans son intégralité sur la plateforme Crunchyroll depuis le 28 septembre 2020.

 

Affiche officielle

Résumé

Alors voilà, si vous aimez DBZ, la K-Pop, l'amitié entre le Japon et la Corée du Sud, The God of High School est un anime fait pour vous. Son rythme effréné saura vous tenir en haleine tandis que certains personnages sauront vous attendrir.

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Lecteurs

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commentaires
Nesse
12/10/2020 à 06:54

Un bon shonen .
Mais pourquoi ont ils tous le nez rouge?

Yolo
11/10/2020 à 20:58

Pas du tt d’accord avec Disagree y’a très peu de fan service même voir aucun. Et comme ceux qui l’on dit en haut la suite est INSANE a voir absolument.

Castheal
10/10/2020 à 20:57

Disagree t'es fort salé sur cette anime qui devrait sans soucis etre mieux que Jojo, snk etc. Certe le rush fait qu'on se perd sur l'histoire etc. Mais va lire les scans tu sera impatient de voir la suite

Mr. T
10/10/2020 à 20:10

Ca fait plusieurs années que j'attend une version anime de TGOHS, pas décu, la rémais j'attendais mieux. Seulement 13 épisodes pour le premier arc c'est beaucoup trop court.
Comme dit Mushy : manhwa à lire absolument.

Kay1
10/10/2020 à 15:55

@Mushy Même avis ! J’ai lu le manhwa en même temps que l’anime , et si la première partie de la saison est très bonne , c’est complètement rushé , expédié voir transformé comme si Mappa était saoulé de produire la série . Il manque énormément d’éléments nécessaires à la compréhension, ce qui rend la série rapidement banale. Je doute de l’arrivée d’une saison 2 .

Mushy
10/10/2020 à 12:34

Même si j'ai bien aimé l'anime .
Lisez plutôt le manhwa . L'animé a taillé à la hache le scénario.
Il manque des combats , des personnages et même le scénario a été modifié pour rusher la fin.

Disagree
10/10/2020 à 11:47

Animé banal rempli à foison de fan service

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