Castlevania Saison 3 : critique qui aime la violence, les monstres et le sexe sur Netflix

Elliot Amor | 12 mars 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Elliot Amor | 12 mars 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après deux saisons un peu bancalesCastlevania revient sur Netflix avec une troisième saison de dix épisodes (un record pour la série). Les aventures de Trevor Belmont et compagnie continuent donc avec plus d'action, plus de monstres, plus d'intrigues et toujours autant de Richard Armitage. Alors, que vaut cette troisième partie de l'americanime made in Netflix ? Attention, SPOILERS.

CURSE OF DARKNESS

Comme les fans pouvaient s'en douter, cette saison 3 de Castlevania adapte une partie de Castlevania : Curse of Darkness, sorti chez nous en 2006 sur PS2 et Xbox. L'histoire se divise en quatre intrigues. On commence par celle d'Alucard qui s'ennuie dans son château et on se rend compte qu'il a une notion du temps peu banale pour le commun des immortels. On retrouve ensuite Trevor Belmont et Sypha Belnades, en couple, mais pas trop, qui tuent des monstres partout où ils passent. On remarque que Trevor se vêt des couleurs des Dracula. Et les voilà dans la ville de Lindenfeld (qui existe en Roumanie, oui oui) où ils passeront le reste de la saison. Le scénario s'intéresse également à deux personnages de la saison 2 : les forgerons maléfiques Hector et Isaac.

Le premier, Hector, va passer les dix épisodes en Styrie, dans le château de la terrible Carmilla. Cette dernière a maintenant pour but, avec ses trois sœurs, de transformer l'Europe centrale en gigantesque enclos pour humains. Ainsi, le pauvre Hector sera obligé de créer une armée de démons pour les quatre sœurs vampires. Et comme il est le protagoniste d'un des jeux, on s'attend à ce que son importance devienne capitale.

 

On n'est pas tout seulLe « On n'est pas tout seul » des enfers.

 

Enfin, il y a le voyage d'Isaac, le dernier fidèle de Dracula. La plus intéressante des quatre intrigues suit son parcours entre le Sahara et la Styrie, où il se rend pour tuer Hector et Carmilla. Bien sûr, il ne s'attend pas à y être accueilli à bras ouverts, c'est pour ça qu'il entreprend de bâtir une armée de démons (à partir de cadavres humains). Isaac est un personnage très solitaire, et c'est pourtant durant son voyage que les questions les plus philosophiques seront posées dans la série. Il se demande notamment quelle peut être la frontière entre le bien et le mal, sont-ils deux faces de la même pièce ?

Alors oui, cette saison 3 est globalement très réussie, l'intrigue des personnages principaux, Trevor et Sypha, est celle qui rend le meilleur hommage aux jeux vidéo. Les dialogues sont super bien écrits, l'humour est présent juste comme il faut, quelques petits twists font plaisir à voir. Mais le principal problème de ce scénario est... qu'il n'est pas fini. Le même effet a pu se produire à la fin de la première saison, mais sincèrement, lorsque l'épisode 10 se termine, on se demande où est le 11. Il y a si peu d'objectifs atteints qu'on reste sur notre faim (ou soif) et on regretterait presque de ne pas avoir attendu la saison 4 pour pouvoir tout se regarder d'un coup.

 

photoGeler la bière de ton chéri quand il fait une remarque de beauf, la punition ultime.

 

Bien sûr, si le final peut s'avérer frustrant, il n'en est pas moins spectaculaire et cinématographiquement très intéressant. Toujours divisé en quatre intrigues, le dernier épisode nous propose deux scènes de castagne bien huilées. Dans la première, Sypha et son "serviteur simplet" doivent fermer le Couloir Infini (qui ouvre littéralement une infinité de portes vers des mondes à explorer pour les prochaines saisons, y compris ceux de Aria of Sorrow) et ainsi empêcher la résurrection de Dracula par une sorte d'Antéchrist et ses prêtres noirs. Dans la deuxième, Isaac affronte un magicien surpuissant et son armée de pauvres villageois zombifiés. Ces deux scènes sont extrêmement cools et laissent s'échapper quelques éléments qui serviront pour plus tard. Le léger souci, c'est qu'elles paraissent n'être rien de plus que des péripéties dans les aventures des personnages.

Les deux autres scènes montées en parallèle sont à caractère sexuel. Toutes deux commencent comme des scènes d'amour sensuelles et plutôt touchantes. Elles se terminent en trahisons fourbes et déprimantes. Alucard est ému que ses deux nouveaux meilleurs amis venus du Japon se glissent dans ses draps au milieu de la nuit pour faire un triolisme. L'Anti-Dracula a l'impression de retrouver une famille (chacun a sa conception de la famille, ne le jugez pas) jusqu'à ce que Sumi et Taka tentent de le tuer. Et c'est là qu'on se rend compte que l'intrigue d'Alucard ne servait à rien, à part peut-être à rendre le personnage plus déprimé et déprimant. De son côté, Hector, toujours dans sa cellule, couche avec la troisième sœur de Carmilla, Lenore, dont il est tombé amoureux. Le hic, c'est que la vampire aussi séduisante que mortelle a tout prévu et fait de lui son esclave durant le coït (absolument PERSONNE ne s'y attendait).

 

Party hardParty hard

 

INTO THE VAMPIRE-VERSE

Depuis la première saison, un des gros points forts de Castlevania est son doublage. Les voix de Richard Armitage, James Callis et Alejandra Reynoso, notre trio favori, sont toujours aussi efficaces. On ressent à quel point l'équipe est investie et c'est super agréable, Sypha est d'ailleurs plus badass que jamais. Et bien sûr, les personnages secondaires bénéficient également d'un très bon doublage, on retient notamment Saint Germain, doublé par Bill Nighy (et présent dans Curse of Darkness), le Juge, doublé par Jason Isaacs, le Capitaine, interprété par Lance Reddick et Lenore, jouée par Jessica Brown Findlay.

Notons que les quatre personnages qu'on vient de citer sont ceux qui atteignent réellement leurs objectifs. Saint Germain parvient à entrer dans le Couloir Infini pour rejoindre on ne sait qui dans le Château Inversé qu'on aimerait voir de plus près. Pour ce qui est du Capitaine, du Juge de Lindenfeld et de la Vampire "diplomate" Lenore, on peut dire que les scénaristes nous ont créé des personnages bien ambigus. En particulier Lenore et le Juge qui cachent plutôt bien leurs jeux. Lenore a d'ailleurs provoqué une vague d'enthousiasme chez les fans sur les réseaux sociaux et on trouve que c'est amplement mérité.

 

Hector et LenoreHector & Lenore... Ça reste une meilleure histoire d'amour que Twilight.

 

Bien entendu, les monstres sont des personnages à part entière. On peut se réjouir d'en voir une grande variété jusqu'au dernier épisode, qu'il s'agisse de l'armée d'Isaac ou des créatures présentes sous l'église de Lindenfeld. Bien sûr, les artistes de la série s'inspirent des jeux de Konami, mais ils vont aussi piocher dans des univers comme ceux de Lovecraft, de Berserk ou encore de Hunter X Hunter. Et certaines de ces abominations peuvent s'exprimer, surtout celui avec qui Isaac converse. À lui seul, ce monstre donne de la profondeur à tous les autres rien qu'en parlant de son passé de philosophe athénien. Quand on vous dit que l'intrigue d'Isaac est la plus intéressante, on le pense vraiment.

Et dans la team des monstres, on peut compter les humains corrompus par l'Anthéchrist, surtout ce taré de Sala, le moine devenu prêtre noir (une référence à Zead dans Curse of Darkness et Shaft dans Rondo of Blood). Son timbre de voix super calme et son regard vide font de lui un antagoniste vraiment inquiétant. Alors que bon, ce n’est pas le bonhomme le plus difficile à vaincre, il meurt en tombant dans un trou. Et on doit ça à ce brave Juge de Lindenfeld, qui avait pour passe-temps de tuer quelques habitants de son village ; ce twist fort intéressant fait de lui un des personnages les plus monstrueux de la saison.

 

photoNous avions rendez-vous ?

 

FULLMETAL VAMPIRE SLAYER

Pas de doute, les créateurs de la série aiment l'animation japonaise. Et quand on voit certaines scènes de baston, on sent que les animateurs ont passé des heures à visionner des œuvres de Shinichirô Watanabe telles que Cowboy Bebop ou Samurai Champloo. Dans cette troisième saison, il est difficile de trouver les scènes d'action mollassonnes. Impossible d'oublier le moment où Trevor se sert de ses fouets enflammés pour vaincre le boss final, le coup fatal est si puissant qu'il efface les couleurs le temps de quelques images. C'est beau.

Les animateurs ont parfois recours à la 3D et c'est de manière générale pas trop moche, sauf lors du traveling de l'épisode 9 qui nous plonge dans différents paysages des enfers. Avec ce traveling, on voit qu'ils n'ont pas trop eu le temps de travailler sur les détails et ça fait un peu mal aux yeux (surtout qu'on nous l'inflige une deuxième fois dans l'épisode 10). Mais il s'agit de la première apparition de l'Enfer dans la série, la dissonance peut tout à fait se justifier. Mais l'utilisation de la 3D devient vraiment intéressante lorsqu'elle est au service du miroir à distance d'Isaac, ce n'est pas grand-chose, mais c'est assez joli pour le souligner.

 

Fight GIFEncore mieux que dans Super Smash Bros. Ultimate

 

La direction artistique a toujours été belle dans Castlevania, mais cette saison nous permet d'en profiter encore plus grâce à une plus grande variété de décors ; les quatre différentes intrigues servent aussi à ça. Bien que l'univers soit assez fidèle aux jeux, on ne peut s'empêcher de penser à Berserk et Fullmetal Alchemist, deux animes et mangas que les artistes connaissent sans doute par cœur.

On regrette que les couleurs soient parfois un peu ternes, c'est bien évidemment justifié par l'ambiance globale de la série, mais on aurait souhaité que certains décors soient un peu plus hauts en couleur. On pense notamment au château de Carmilla ou à certaines villes où se rend Isaac comme Tunis ou Gênes. Cela n'empêche pas certaines séquences d'être super psychédéliques, le "rêve" de Saint Germain où il explore le Couloir Infini dans l'épisode 6 fait mal aux yeux (dans le bon sens du terme). La toute première séquence du premier épisode, elle, témoigne d'un minutieux travail sur la lumière plutôt admirable.

La saison 3 de Castlevania est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 5 mars 2020. Les saisons 1 et 2 sont également disponibles sur la plateforme.

 

Poster saison 3

Résumé

La troisième saison de Castlevania rattrape largement les erreurs de la seconde. Le fait de se concentrer sur d'autres aventures que celles de Trevor Belmont n'est pas pour nous déplaire, même si au moins une de ces intrigues semble vaine. Ce n'est pas si grave, le doublage, l'animation, les dialogues et la direction artistique sont au top et c'est très plaisant de voir ça chez Netflix. En revanche, difficile d'oublier ce sentiment d'avoir visionné une « saison 3, partie 1 », mais ça a au moins le mérite de faire monter la hype pour une saison 4 dont on espère avoir des nouvelles dans peu de temps.

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commentaires

29/11/2020 à 19:15

Cette série est vraiment magnifique et bouleversant et ses palpitant cet eserie là , mais il y a des très gros problèmes comme le manquent de respect de deux grand personnages mythiques de la saga.


Pour commencer il y a une très grosse différence entre le Hector des jeux et le Hector de la série, comme exemple Hector ceux fait victimiser par des petit vempire de seconde zone qui n'ont même pas la puissance de ceux dernier il ses fait défoncer par des petit vempire qui n'ont même pas le niveau de la mort et de Dracula... non mais oh Hector et capable de détruire toute une armée à lui tout seul et pourtant il ceux fait victimiser par cette gamine qui légale même pas en force , et encore comparé au traitement de alucard ceux n'est rien ça parce que maintenant alucard fait presque violer par des petit bouffons ignorants sans explication et en plus il couche avec un homme alors que il est pas gays !!!

l’indien
29/07/2020 à 02:17

Je suis complètement hors sujet j’ai jamais joué au jeux vidéo n’y connais l’histoire original mais j’aurais aimé qu’il ne face pas mourrir Sumi et Taka ayant vu la bande annonce je me suis dit qu’ils seraient des nouveux personnages en Duo intéressant à développer aux côté d’hallucare j’ai etais bien déçu de leur trahison

Shanoa
23/06/2020 à 03:21

Franchement je pense qu’aucun fan de la licence qui se respecte ne peux réellement apprécier l’anime , ceux qui regarde sans y avoir jouer peut-être mais quand on connaît bien la licence on ne peux s’empêcher de souligné les incohérences , le manque de respect envers certains perso (HECTOR, ALUCARD) ou encore l’évolution de l’histoire assez dérangeante , par contre je suis d’accord pour dire que « la partie » Isaac est de loin la plus intéressante même si encore une fois je vois peu de ressemblance avec LE Isaac de Konami pour finir j’avoue que j’adore l’esthétique de l’anime !

Yob
26/04/2020 à 16:42

@ Ju: Petite correction, Alucard dans la série n'a absolument pas vécu plusieurs siècles puisqu'il est née d'une mère mortelle encore en vie au début de la saison 1 (elle meurt 1 an avant le reste des évènements). Il a à peu près le même âge que Sypha et Trevor.
J'ai vérifié sur un wiki castlevania: Dans la série Alucard n'a que 26 ans.

Perso j'ai bien aimé les saisons 1&2, j'ai trouvé la 3 sympa mais trop longue à s'installer, la faute aux scènes avec Carmilla&co/Lenore/Hector qui sont assez inintéressantes et aux scènes d'expositions à Lindenfeld qui prennent trop de temps avant de rentrer dans le vif du sujet.
Par contre absolument TOUTES les scènes d'Isaac sont vraiment excellentes ainsi que le combat final de Trevor/Sypha/StGermain, même si c'est dommage que le rythme du combat soit cassé par le montage en parallèle des 2 scènes de sexe qui auraient très bien pu être expédiées juste avant (en gardant l'idée du montage en parallèle mais uniquement entre ces 2 scènes), tout en gardant tout de même la scène finale d'Alucard pour la fin de saison.

Ju
15/03/2020 à 19:11

Je viens de boucler cette saison... encore plus déçu que sur les premières.

La saison, comme depuis le début de la série, souffre d'un énorme manque de dynamisme. On se fait chier même pendant les scènes d'action, qui sont pourtant très bien chorégraphiées, à cause d'un découpage archi lent et d'un doublage horriblement plat, on ne ressent absolument aucune émotion. Un comble pour une série tirée d'un jeu d'action, qui blablate a 95% du temps et qui au final ne raconte presque rien.
Même les bonnes idées réussissent à s'auto-gacher, le couble lesbien parmis les vampires était intéressant mais devient beaucoup trop forcée lorsqu'on fait d'Alucard un bi sexuel (ce qui n'était en plus aucunement utile ni nécessaire au scénario. D'autant que ca aurait pu faire largement écho à la stratégie de départ, la fille au corps à corps et le gars qui surveille ses arrières dans l'ombre).
Ou le secret du Juge qui était génial mais gâché par les 50 explications et flashbacks derrière (les 3 pommes près du trou était suffisante et très bien mise en avant).
Ajoutons à ça une notion du temps archi mal foutue, Alucard, être immortel de son état, ayant vécu plusieurs siècles... qui perd la boule après 1 mois de solitude.. Ou Hector qui sait parfaitement que Lenore le manipule mais tombe amoureux en 1 semaine au cachot... bref.
Mention spéciale au personnage d'Isaac qui sauve la saison à lui seul, comme lors de la saison 2.

Octo
14/03/2020 à 13:27

La saison 3 était vraiment bizzare l'animation faisait des vagues (nulle parfois à très bien ou bizzare)

L'intrigue je ne l'ai pas du tout aimé

En général la série a des gros problèmes (je me rappelle d'un épisode ou les personnages n'avais même pas les bonnes voix pendant une scène )

Marika
14/03/2020 à 02:17

J'aime beaucoup la série dans la globalité, très belle animation, très bon doublages et très beau graphisme. J'ai aussi beaucoup accroché sur l'histoire, l'humours, avec des moments touchants, questions existentielles philosophiques... aux rendez-vous !!! Bref, j'ai hâte de voir la prochaine saison !!! Oui oui oui hâte !!! Car je reste sur ma faim !!!

prof west
13/03/2020 à 07:37

La meilleur saison des 3 la seule qui ma convaincu vraiment

Deny
12/03/2020 à 23:54

Pas aimé la saison 1, donc pas envie de voir le reste

Walter C Dorneaz
12/03/2020 à 22:45

Les saisons 1 et 2 n'étaient déjà pas très denses, sans vraie tension, avec des personnages assez caricaturaux et finalement une intrigue assez mince, et cette saison 3 est loin de rehausser le niveau de la série. Elle manque de rythme, est très prévisible et les différentes intrigues sont vraiment inégales, dans leur traitement et leur intérêt.
Je trouve la critique d’Écran Large assez sympa, parce qu'au final, la série n'est ni horrifique, ni d'action, ni de suspense, elle est juste longue et plate. Si le doublage est d'un excellent niveau, le reste n'est pas à sa hauteur. Je veux bien que le studio fasse des références et des clins d'oeil à Hunter X hunter, Berserk, Vowboy Bebop, Samourai Champloo, Full Metal Alchemist ou Lovecraft, mais ça n'apporte rien de vraiment palpitant à la série.
Question vampires, créatures fantastiques et extinction de la race humaine, Castlevania est très très loin derrière Hellsing Ultimate

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