CRISE DE FOI
La première partie de Désenchantée, l’année dernière, nous avait laissés dans un état plus que perplexe : pas franchement convaincus par ce que nous venions de voir, on restait néanmoins sur un cliffhanger assez prenant qui laissait augurer du meilleur. Entre-temps, on a pu comprendre que la série était très populaire auprès du public, ce qui nous laissait encore plus dans l’interrogation concernant notre avis bien tiède.
Nous serions-nous trompés ? Étions-nous passés à côté d’une série géniale ? Il fallait bien d’autres épisodes pour le savoir.
Un an plus tard, donc, Désenchantée est de retour pour 10 nouveaux épisodes qui viennent compléter la première saison alors même qu’une seconde est déjà commandée par Netflix. Dix épisodes pour vraiment nous présenter le Royaume de Dreamland et nous raconter une vraie histoire. Dix épisodes pour nous prouver que cette série est un véritable bijou.
Ne faisons pas durer le suspense inutilement, ce n’est pas le cas à nos yeux. Si cette seconde moitié part sur d’excellentes bases avec la prise de conscience de Beane sur la nature réelle de sa mère Dragmar, la volonté d’aller en Enfer pour sauver Elfo et la nécessité de sauver Dreamland, la série retombe très rapidement dans les fâcheux travers que nous lui avions déjà reprochés il y a un an.
ET BIS REPETITA
Certes, les personnages connaissent un gros développement pour certains, les enjeux bougent considérablement, mais cela ne concerne que les premiers et les derniers épisodes. Au milieu, la série retrouve son immobilisme. Il est fort dommage de constater que les pistes les plus passionnantes de l’histoire (le passage en Enfer, le monde steampunk) ne sont jamais abordées en profondeur, ne sont que survolées, alors qu’elles auraient mérité plusieurs épisodes pour vraiment en profiter.
On pourrait se dire que cette rapidité de traitement n’est là que parce que le scénario est extrêmement dense alors qu’en fait pas du tout. La série égraine quelques indices sur un prétendu mystère, qu’elle traite durant un épisode avant de le laisser en plan jusque dans les ultimes secondes de la saison avec un amateurisme assez effarant. Comme si cette ligne narrative n’intéressait pas les scénaristes au fond.
Comment souvent, l’enfer est pavé de bonnes intentions
Et c’est bien ce que l’on peut reprocher à Désenchantée, ce manque de rigueur, ce manque d’ambition et ce désintérêt total pour les grands moments qu’il convoque. Ou alors, il y avait trop d’épisodes et il fallait bien les combler. Oui, l’univers de Dreamland bouge, mais tout cela parait bien inconséquent lorsque Luci et Elfo se voient relégués au second plan avec plus grand-chose à faire au bout de trois épisodes.
Plus grave, l’humour incisif et cruel typique de Matt Groening qui semble ici tourner en boucle et perdre totalement de sa substance. Il n’est plus lié naturellement à la dramaturgie, mais coupe l’action brutalement pour exister, ce qui en flingue complètement le rythme. Quand, en plus, il n’est plus vraiment ciblé sur nos travers actuels, on se demande bien à quoi il peut encore servir dans ces conditions. Heureusement, quelques passages imparables font réellement mouche et rehaussent le niveau, même si, dans leur grande majorité ils ne sont que des clins d’oeil savoureux aux Simpson et à Futurama.
HAPPILY EVER AFTER ?
Si une ambiance de fin de règne imprègne cette nouvelle fournée d’épisodes, il ne faudrait pas tout voir en noir puisque Désenchantée révèle quand même de bons moments et de beaux dialogues. Le personnage de Beane est toujours surprenant et plus profond qu’il n’y parait, tout autant que les concepts alléchants qui ne sont, malheureusement, jamais totalement exploités.
Il y a énormément de choses à faire dans cet univers et c’est rageant de constater qu’il n’a pas encore pris son destin en main, qu’il traine la patte pour essayer de contenter tout le monde, emprisonné dans une économie de moyens évidente (décors basiques et sans reliefs, modèles 3D limites à certains moments) tout autant qu’il peine à trouver son tempo et à insuffler du rythme dans ses histoires.
En fait, on se retrouve exactement dans la même position que l’année dernière, et ce n’est pas la sensation la plus agréable qui soit.
Au niveau écriture, l’absence de David X. Cohen au générique pourrait expliquer beaucoup de choses
J’avais défendu la première partie, mais la c’est vraiment lent. Je ne sais même plus à quel épisode je suis, j’ai du m’endormir quel dommage.
Pour ma part cette série reste bonne, elle fais rire, le dessin est marrant, les perso attachant et c’est le genre de série qui nous fais mettre notre cerveau de côté et passer un bon moment.
Alors au lieu de chercher son moindre défaut, profitez de la série comme elle est, une série comique qui ne ce prend pas au sérieux
Assez d’accord avec votre critique, j’ajouterai également que je trouve les doublages en français horribles!! Une intonation qui souvent ne colle pas du tout avec le contexte ce qui rends les dialogues encore plus plat qu’ils le sont déjà…
je partage hélas votre sentiment … je me console en me disant que le tout début des Simpson ramait un peu avant de se trouver mais j’y crois pas trop.