Interview Saïd Taghmaoui (CoD: Modern Warfare 2)

Flavien Bellevue | 10 novembre 2009
Flavien Bellevue | 10 novembre 2009

La nouvelle cuvée Call of Duty est enfin arrivée ! Avec son immersion réaliste, ses combats intenses, ses graphismes sublimes, sa jouabilité fluide, ses scénarios à rebondissements et sa musique hollywoodienne, le succès de la franchise d'Activision, développée ici par Infinity Ward, attire forcément le monde du cinéma. Pour ce Call of Duty : Modern Warfare 2, Activision a donc fait appel au soldat G.I. Joe français Saïd Taghmaoui pour le parrainer et le lancer à la Fnac des Champs-Elysées le lundi 9 novembre 2009. Sa rencontre nous permet évidemment de parler du jeu mais aussi des jeux vidéo au sens large, du rapport de ces derniers avec le cinéma. Action !

 


 

Comment es tu venu aux jeux vidéo ?

Depuis que je suis môme, j'ai eu une console de jeu ; la première était une Commodore 64 ensuite j'ai eu une Atari. Il y avait aussi une salle de jeux d'arcade dans mon quartier qui est devenue très vite un lieu de rendez-vous avec mes potes. J'avais une affinité très forte avec les jeux et plus que mes potes d'ailleurs. J'étais très curieux à l'époque et je me procurais tout ce qui se faisait autour des jeux, les gadgets notamment. Et puis, j'ai eu une période creuse où je m'en suis désintéressé et un jour j'y suis revenu. Quand la première Playstation est sortie et que les jeux vidéo avaient passé une étape supérieure en termes de gameplay et de graphismes, j'y ai repris goût. Et d'ailleurs, pendant cette période, j'avais fait un film sur les jeux vidéo qui s'appelle Gamer [de Patrick Levy - ndlr] ; j'ai donc toujours joué aux jeux vidéo en fait.

 

Comment es tu devenu alors le parrain de Call of Duty Modern Warfare 2 ?

Call of Duty 4 : Modern Warfare est mon jeu fétiche. J'avais commencé avec la série des Medal of Honor et tous ces types de FPS de guerre mais un jour Call of Duty 4 est arrivé et il est devenu mon jeu de prédilection. Activision m'a demandé si je serais intéressé de faire un parrainage du jeu et j'ai répondu favorablement en fonction de mon emploi du temps. Mais, il s'agit plus d'un parrainage symbolique plus qu'autre chose ; c'est Saïd Taghmaoui le fan qui parle plus que l'acteur.

 

 

Qu'est-ce qui t'intéresse le plus dans ce jeu ?

La conception du jeu. Ce n'est pas le fond mais la forme qui m'intéresse ici avant tout. La façon dont tu es investi, la gestion de la vue à la première personne, cette simulation à la fois réaliste et sublimée comme au cinéma, les possibilités de jouer à plusieurs en ligne, rendent le jeu super prenant. Il y a un côté très réaliste mais surtout très cinématographique ; il n'y a plus qu'une mince frontière entre cela et un grand film. Qu'est-ce qui constitue un bon film ? C'est d'abord une bonne histoire ensuite un bon metteur en scène, un bon casting, de beaux décors, des beaux costumes, une belle lumière etc. etc. Tous ces éléments essentiels à un bon film, on les retrouve dans ce jeu vidéo ; voilà pourquoi Call of Duty : Modern Warfare 2 m'intéresse. C'est aussi les raisons pour lesquelles je trouve que la frontière entre cinéma et jeu vidéo se réduit de plus en plus. Dans les années à venir, on verra davantage d'adaptation de jeu vidéo au cinéma ; d'ailleurs l'an prochain, vous verrez  Prince of Persia que j'aurai dû faire... Plus que jamais, on se retrouve alors avec des jeux vidéo adapté de films et inversement. Le rapport devient de plus en plus incestueux, je dirais ; on se dirige vers l'orgie.

 

As-tu vu justement Ultimate Game (Gamer en anglais) qui anticipe une grave dérive du jeu vidéo ?

Non, il faut absolument que je le vois. Mais rappelle toi, il y avait déjà dans cette voie Running man, Le jeu de la vérité [de Robert Hossein], c'est presque du « Snuff movie ».Comme je le disais, on va vers l'orgie où le cinéma et le jeu vidéo ne feront plus qu'un. Regarde James Cameron, le cinéaste le plus attendu de l'année avec Avatar, les graphismes pour créer les effets spéciaux de son film sont plus ou moins basés sur les même que ceux des jeux vidéo. Ce film sera, à mon avis, le symbole de cette rencontre.

 

 

Tu as fait partie d'un film adapté d'un comic book tout aussi connu en jouets, G.I. Joe, est-ce que le cinéma doit se renouveler en allant dans ces domaines ?

Oui tout à fait ; cela dépend des époques et des diversités. Tu ne ré-existes qu'en te réinventant. On est dans un effet de mode où par exemple Disney achète Marvel Comics...mais ça passera, on reviendra un jour à un cinéma plus humain. Il y a eu une période où on a eu le western, le péplum ou encore Star Wars puis Alien et plus tard Abyss, ça vient par vague parce que nous changeons d'humeur et de goût. Ce sont des étapes et on doit attendre parfois pour surfer sur la bonne vague. J'ai grandi avec les bédés américaines comme Titan, Strange etc. et quand c'est bien fait, ça vaut vraiment le coup d'œil. Le deuxième Hulk d'ailleurs est beaucoup mieux que le premier ; C'est un business, un super fond de commerce.

 

As-tu vu depuis le film G.I.Joe ?

J'ai trouvé ça incroyable ! C'est du cinéma pop corn mais il y a des putains de scènes d'action de folie avec des effets spéciaux de dingues ; la course-poursuite dans Paris, c'est la plus forte que j'ai vu filmée dans cette ville sur grand écran. J'étais très content d'avoir fait parti de projet ; tous les personnages ont leur place. Qu'on m'ait donné la possibilité de jouer un maghrébin français et pas américain, c'est le plus beau cadeau du monde. Aujourd'hui, j'ai un jouet avec ma tête, un jeu vidéo donc ça aide beaucoup de gens qui me ressemblent, d'espérer et de se dire « Yes we can ».

 

On avait vu un temps Sami Bouajila dans Couvre-feu aux côtés de Denzel Washington et Bruce Willis, puis plus rien aux USA ; comment expliques-tu ton parcours là-bas ?

Si tu fais un film aux USA c'est cool mais on définit un acteur en le voyant dans des films diamétralement opposés. Ce n'est pas un match où on doit faire le plus de films mais il faut pérenniser. Avec G.I. Joe, je prends un tournant car j'incarne un super-héros positif ; j'ai eu des rôles difficiles de méchants mais intelligents comme dans Trahison avec Don Cheadle. Ce n'est pas manichéen à 100%.

 

 

Tu peux déjà nous dire quelque chose à propos de la suite de G.I Joe ?

C'est déjà signé depuis le début pour un n°2, 3 et 4 ; obligatoire. Ils écrivent la suite en ce moment mais s'ils ne le font pas au final, ce n'est pas grave j'ai d'autres projets.

 

 

Remerciements à Jean-Baptiste Péan de Cartel et à Saïd Taghmaoui.

Le jeu Call of Duty: Modern Warfare 2 est disponible dans toutes les bonnes crèmeries vidéoludiques aussi bien sur PC, XBox 360, Playstation 3 et Nintendo DS dès le 10 novembre 2009.

 

 

Visuel de l'édition prestige en version PS3

 

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