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Le film Clayface, centré sur un ennemi culte de Batman, a trouvé son réalisateur dans le nouvel univers DC. Et ça aurait pu être… pire, on va dire.
En 2019, le succès affolant de Joker (plus d’un milliard au box-office et un Oscar du meilleur acteur pour Joaquin Phoenix) aurait pu faire tourner la tête du studio Warner Bros. Ils auraient pu s’emballer, exploiter en quatrième vitesse le catalogue des vilains des comics, et consacrer des films à Mister Freeze, Double-Face ou L’Épouvantail. A l’époque, tout le monde s’y préparait.
À la place, en 2024, il y a eu l’excellente série The Pingouin, dérivée du film The Batman (2022), et le désastre Joker : Folie à deux. De quoi rappeler que la gestion de la marque DC est toujours aussi compliquée, alors même que le nouvel univers chapeauté par James Gunn et Peter Safran (à la tête de DC Studios depuis fin 2022) s’apprête à démarrer avec le retour de Superman en juillet 2025.
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Et les vilains y tiendront une place de premier choix puisque parmi tous les projets développés et annoncés, le film Clayface, consacré à Gueule-d’argile, a trouvé son réalisateur.
SUPERMAN SUPERBAD
The Hollywood Reporter a annoncé en exclusivité que c’est James Watkins qui réalisera le film Clayface, écrit par Mike Flanagan (The Haunting of Hill House, The Haunting of Bly Manor, Midnight Mass). James Gunn et Peter Safran cherchaient un habitué de l’horreur, et ils ont choisi le réalisateur d’Eden Lake (2008) et La Dame en noir (2012), qui a également signé Bastille Day (2016) et un épisode de la saison 3 de Black Mirror. Il avait aussi co-écrit le scénario de The Descent 2 (2009).
En 2024, James Watkins n’était pas passé inaperçu avec le remake de Speak No Evil, édulcoré à outrance pour devenir un très beau succès en salles (plus de 76 millions au box-office, pour un budget de 15 millions). Il est donc parfaitement armé pour œuvrer sur un pur film de studio.
James Watkins a été sélectionné après des mois de recherche, où les noms de Jeff Wadlow (Kick-Ass 2, Action ou Vérité, Nightmare Island, Imaginary) et Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat, Quelques minutes après minuit, Jurassic World 2) ont également été cités. Ça aurait donc pu être pire… mais ça aurait pu être bien mieux.
QUI EST GUEULE D’ARGILE ?
Clayface devient ainsi l’un des premiers films du DCU (DC Universe), après la fin désastreuse du DCEU en 2023 dans le carambolage interminable de Shazam 2, The Flash, Blue Beetle et Aquaman 2. Superman, écrit et réalisé par James Gunn lui-même, ouvrira les festivités au cinéma le 9 juillet 2025. Il y aura ensuite Supergirl : Woman of Tomorrow (sortie le 24 juin 2026) avec Milly Alcock, et le film Clayface (sortie en septembre 2026) réalisé par James Watkins, et produit par Matt Reeves (The Batman).
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Créé par Bob Kane en 1940, Clayface est une sorte de Fantôme de l’opéra : c’est un acteur de seconde zone du nom de Basil Karlo, qui devient un criminel en prenant l’identité et le masque d’un méchant qu’il a interprété dans un film d’horreur. Au fil des années, Clayface a évolué et existé sous plusieurs identités, devenant un chasseur de trésor doté de pouvoirs surnaturels, un scientifique malade, ou encore Lady Clayface avec Sondra Fuller, membre de la Strike Force Kobra. C’est durant cette période qu’il a acquis ses pouvoirs de métamorphe.
Les origines de Clayface ont été réécrites dans la série animée culte Batman de Bruce Timm et Eric Radomski. Renommé Matt Hagen, c’était un acteur de talent qui devait travailler pour un industriel véreux, Roland Daggett, et espérait obtenir des échantillons de la crème pouvant cacher son visage monstrueux. Et lorsqu’il décide de ne plus leur obéir, le pauvre homme se voit forcé d’avaler le produit miracle, qui le transforme en Gueule d’Argile.
A noter que le personnage de Clayface existe déjà dans ce nouvel univers DC : il est apparu dans la série Creature Commandos, avec la voix d’Alan Tudyk.
The Hollywood Reporter parle d’un budget de 40 millions de dollars pour le film Clayface. Ce qui le rapproche d’un Joker (environ 60 millions pour le premier), sachant que les films Superman et Supergirl ont certainement coûté beaucoup, beaucoup plus. L’idée est donc de varier les genres, les ambitions et les risques pour exploiter au mieux le filon DC. Ne reste plus qu’à espérer que ce sera bien fait.
Effectivement le choix du réalisateur n’est pas rassurant, mais on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise s’il est mis dans de bonnes conditions.
Ce qui est plus inquiétant en revanche, c’est cette obsession à vouloir faire un film d’horreur, là où l’histoire de Clayface est avant tout une énorme tragédie. J’espère que cet aspect du personnage ne passera pas à la trappe. Ok pour l’atmosphère horrifique, c’est assez logique, mais que ça n’occulte pas le reste, surtout l’aspect dramatique.
Mike Flanagan n’a jamais été envisagé ? Ça aurait été intéressant de voir ce qu’il en aurait fait.
Le remake américain de Speak No Evil, quelle M… ! Tout ce qui faisait la force du film original a été dilué, édulcoré, aseptisé. L’atmosphère oppressante, l’horreur sourde, cette montée en tension implacable ? Disparus, ou presque.
Faut-il pour autant enterrer d’office le réalisateur ? Peut-être pas. Mais à une condition : assumer pleinement un R-rated digne de ce nom pour le DC, et non une version Blumhouse mollassonne, calibrée pour filer un frisson inoffensif a la ménagères du dimanche soir. L’horreur ne doit pas avoir peur d’aller jusqu’au bout. Cela dit, ce personnage DC n’est peut-être pas le meilleur choix pour ça. Il aurait mieux valu exploiter l’Épouvantail et offrir une tuerie moderne à la Nightmare on Elm Street
J’avais bien aimé La Dame en noir, mais je ne sais pas si ça suffit à juger de ce réalisateur. ^^