Catwoman : le réalisateur tape sur Tarantino, Kassovitz, Michael Bay et George Lucas !

Jacques-Henry Poucave | 7 septembre 2015
Jacques-Henry Poucave | 7 septembre 2015

Cela fait un moment que l’on était sans nouvelles de Pitof, réalisateur français derrière Vidocq et Catwoman. Or, le réalisateur vient de donner une interview surprenante à nos confrères de Vice.

Malgré son succès populaire, Vidocq avait subi les foudres de la critique, avant que son Catwoman ne soit haché menu dans le monde entier, et considéré comme un des pires rejetons des productions super-héroïques. Du coup, si on se doutait que le réalisateur devait en avoir gros sur la patate, on ne s’attendait pas à un entretien aussi vigoureux.
A travers une interview sans langue de bois, Pitof revient sur sa carrière, ses réussites et ses échecs, tout en en profitant pour remettre quelques pendules à l’heure. Il rappelle ainsi que contrairement aux déclarations de George Lucas, c’est bien lui qui a mis en scène le premier film en numérique.

« J'ai beaucoup de respect pour Lucas, mais ce n'est pas un cinéaste. C'est un marchand de poupées. Et puis, il n'a jamais reconnu que Vidocq était le premier film en numérique, pour lui c'est l' Épisode 2. Ce qui est faux d'ailleurs : il a juste tourné un tiers de son film en numérique, le reste est en 35 mm. Mais de toute façon, à part Star Wars, il n'a rien fait du tout. THX 1138 et American Graffiti sont des œuvres mineures et le meilleur épisode des deux trilogies, ce n'est pas lui qui l'a réalisé. »

Evoquant ses influences sur Vidocq, il égratigne au passage le cinéma de Quentin Tarantino.

« Mais je n'ai pas utilisé de références de film pour Vidocq, car je déteste le copier-coller. Tarantino par exemple, me fait complètement chier. Pour moi c'est le David Guetta du cinéma – il n'invente rien. »

Pitof se montre également d’une grande honnêteté en évoquant Catwoman, et admet sans ambages que dès sa conception, le film partait sur de mauvais rails.

« Les Américains sont férus de trouver « le nouveau Frenchy ». Avec le succès du film, les agents ont tapé aux portes, et très vite on m'a amené vers Catwoman. Quand je suis arrivé sur le film, les mecs étaient complément à la ramasse et le scénario était bancal. Il ne savait pas comment vendre le personnage. Catwoman, c'est simple : soit t'en fais une Fantômette pour les petites filles, soit une salope pour les plus grands. »

Le réalisateur précise également qu’il n’a pas souhaité abuser de son autorité sur le plateau, adepte d’une méthode de travail apaisée. L’occasion de rhabiller Michael Bay pour l’hiver.

« Je n'allais pas faire le roquet, comme Michael Bay : c'est un truc de petites bites. »

Mais la sortie la plus spectaculaire de cette interview est réservée aux studios, ainsi qu’à un autre auteur français connu pour ne pas souvent garder sa langue dans sa poche : Mathieu Kassovitz.

« Le cinéma de studio, c'est un cinéma de viol. Les studios t'attrapent dans une soirée, on te propose un projet en te disant que c'est cool, on te flatte sur ton précédent film, sur le fait que t'es Français, et une fois que t'es bien bourré – on te baise. Au bout de neuf mois, t'accouches de ton film. Mais moi je n'ai pas fait mon Kassovitz à pleurer ma race, parce que les studios ne sont pas gentils. J'ai assumé et fermé ma gueule. »

Comme on dit, ça c’est fait. Vous l’aurez compris, Pitof a l’air remonté à bloc, et on espère retrouver cette énergie dans ces prochains projets, qu’il a également détaillés dans les colonnes de Vice, c’est-à-dire par ICI.

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commentaires
Goutdemerde
26/08/2017 à 20:13

Pas besoin d'être un chef pour gouter une soupe. Surtout quand c'est de la merde.

Baudruche
14/09/2015 à 17:18

Et c'est là que c'est ridicule : qu'avons-nous fait, nous, pour pouvoir critiquer Pitof ? Et être à la hauteur de nos propos sur sa filmo et son opinion ?
Je ne défends absolument pas la qualité de ses films, je suis juste abasourdi par la bêtise violente des attaques envers ce type, en mode "deux poids deux mesures".
Toujours cette phrase en tête, de Truffaut : "Tout le monde a deux métiers : le sien, et critique de cinéma".

karlito
14/09/2015 à 12:33

Je ne crois que ce soit une question d'autorisation. Il a le droit bien sûr. C'est juste que son propre travail est loin d'être à la hauteur de ses propos...

Baudruche
14/09/2015 à 10:47

Je ne vois pas pourquoi il n'aurait pas le droit de critiquer Tarantino même si globalement le monde cinéphile le vénère.
Et encore moins pourquoi il aurait besoin d'avoir une filmo flamboyante et trois Oscars du meilleur réal pour en avoir l'autorisation.
Qu'une horde de personnes en profite pour dire "espèce de gros naze, tu fais de le merde, Tarantino c'est un génie comment oses-tu", ça prouve bien que c'est intéressant d'avoir des gens qui vont contre cette pensée quasi unique.

Karlito
14/09/2015 à 00:10

Bah, on peu critiquer quand on n'est pas du milieu ;-P Travaillant dans le domaine créatif (illustration), j'ai bien mes opinions sur tel ou tel illustrateur/trice, mais je ne vais pas les dégommer, je garde mes opinions pour moi par respect pour le travail des autres. Bien sûr qu'il a le droit de dire ses énormités, mais en trant que réalisateur, sa filmographie ne plaide pas pour un avis critique de bon goût, qu'il retourne aux Fx...je dis cela...

Quant à l'imposture de Tarentino. Sérieux, ou est-elle? Il a tendance à péter un peu trop haut depuis un moment (voir comment Rodriguez l'a eu mauvaise à la sortie du combo Planet of Terror/Death proof). J'adore ses dialogues, avec un rien, il arrive à captiver et certains films sont tout bonnement sympa. Je préfère voir ses films que la dernière fournée de super héros. C'est un gars que l'on suit. Aprés, chacun ses goûts. C'est comme Kassowitz, sa filmographie est loin des standards français et même s'il est loin d'être facile, il a le mértie de faire des films qui sortent de l'ordinaire et à prouvé en plus qu'il est plutôt bon acteur aussi.

rigolons un peu
13/09/2015 à 16:44

"Je suis heureux de voir que de plus en plus de gens du milieu commencent à oser dénoncer l’imposture Tarantino."
LOL
qui sont ces gens du métier??? Pitoff??? merci pour cette rigolade

Francisco
13/09/2015 à 11:52

L'imposture Tarantino ?!!! Reservoir Dogs? Django? Jackie Brown? Des impostures?! Si c'est le cas on va pouvoir balancer à la poubelle 99% de la production ciné actuelle....

Francisco
11/09/2015 à 16:18

C'est toujours drôle d'entendre le type responsable de Vidock et Catwoman démonter le cinéma de Tarantino. Ce type a juste posé deux bouses informes quand le second à révolutionné le polar. Tarantino est peut-être dans la citation mais il sublime tous ses modèles.

Boo
11/09/2015 à 15:45

Tout intérêt n'est pas bon à prendre, mais bon, autant s'en satisfaire, c'est toujours ça de pris pour nourrir ses illusions. "Uwe Boll style"
En tout cas vous répondez à la moitié de mes interrogations, ce qui confirme bien le creux de la réflexion.

Dirty Harry
11/09/2015 à 13:32

@ Boo : Pitof n'a rien fait de probant, c'est un technicien sans personnalité qui se sert de la caméra comme un Jordy découvrant un yo-yo. Il me permet même d'entrevoir ce qu'il y a de couillu chez Michael Bay c'est dire...Et mon avis de cinéphile a son prix car je suis spectateur, je paye mes tickets et suis doté d'une grille hiérarchique de valeurs concernant le jugement esthétique alors c'est comme le parachute : je m'en sers sinon je m'écraserai. Et comme je ne travaille que pour moi-même donc je laisse la courtisanerie aux autres (et le conformisme...). Je suis heureux de procurer un tel intérêt ceci dit (bien que la contradiction que j'ai relevé chez Pitof qui ne veut pas jouer les "grosses bites" mais se retrouve écrasé par la machine exécutive et ne comprend pas pourquoi - comme la majorité des réals français qui partent et reviennent d'Hollywood car ils pensent être "arrivé" - me semble justement bien pointée.). Remarquez je n'ai rien dit sur le fait que Pitof critique ses collègues, car je ne suis pas loin de penser pareil (voyez comme n'importe qui peut être à la fois d'accord et pas d'accord avec Pitof...)

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