Preuve que Bryan Cranston est définitivement arrivé dans les hautes sphères hollywoodiennes : il critique ouvertement un blockbuster dans lequel il a joué, quelques années après sa sortie.
Lors d’un podcast avec Nerdist, Bryan Cranston a ainsi expliqué pourquoi Godzilla de Gareth Edwards ne fonctionne pas d’un point de vue dramatique. Une raison simple : la mort de son personnage, Joe Brody.
« Ce personnage qui meurt à ce moment-là c’était une erreur. Je l’ai su dès la lecture du scénario. Quand je l’ai lu, je me suis dit ‘Oh, page 50, ce personnage qui était le coeur émotionnel de l’histoire, qui guidait le public dans l’action jusque là… Il meurt ?’ Quel gâchis.«
« Ils n’ont pas vraiment bien géré ça, c’est ma seule critique parce que je pense que le film est fun, et ça a été un succès. Je leur ai dit que même si je ne faisais pas le film, le personnage ne devrait pas mourir à ce moment-là. C’est juste un mauvais récit, mais c’était trop tard pour changer. J’ai été le dernier à être engagé parce que je tournais encore Breaking Bad et ils ont repoussé plusieurs fois le tournage parce que Breaking Bad repoussait sans cesse. »
Cranston propose même sa version de l’arc narratif du père du héros, incarné par Aaron Taylor-Johnson :
« Ce personnage aurait du être avec son père. Ils auraient commencé à se reconnecter et seraient partis dans ce voyage ensemble pour rentrer chez eux, pour qu’il retrouve son petit fils. Et juste quand ils se lient et qu’on commence à croire qu’ils pourraient avoir une relation, le père se sacrifie pour sauver son fils. Et c’est comme ça qu’il aurait du mourir »
Une version typiquement hollywoodienne qui prouve que même s’il a senti des faiblesses évidentes dans le scénario du blockbuster, Bryan Cranston ne devrait pas s’essayer à l’écriture. D’autant que deux petites années avant, il était à l’affiche de Total Recall, Rock Forever et John Carter.
Mais puisque la vie continue, l’acteur incarnera le scénariste Dalton Trumbo, victime de la Chasse au sorcière de McCarthy dans le Hollywood des années 40, dans Trumbo, tandis que Godzilla devrait prendre un chemin bien plus spectaculaire dans sa deuxième aventure.
N’empêche qu’il a raison.
Quand Binoche y passe, on se raccroche à Cranston, qui y passe aussi ensuite. A partir de là, quand tu sautes de point d’attache toutes les 30 min, difficile d’avoir quelque chose à faire des persos principaux restants.
C’est intéressant. J’avais eu le même avis. Sa mort a cassé le scénario. Il y avait enfin un personnage plus inspiré. Depuis, on se retrouve dans un film typique d’action. D’autant plus que le fils manquait cruellement de charisme… Il y aussi la surprise de le voir mourir aussi. Mais le fils ne prends pas le relais émotionnel. Il y avait un déséquilibre flagrant. Bon, ça reste Godzilla et pas Apocalypse Now non plus 🙂 Tiens, un mélange des deux aurait donné un sacré scénario…
C’est exactement ça ! Pareil je me suis dis que le fils et le père allaient renouer les liens , que Cranston serait le véritable héro , et paf il meurt d’un coup et la phénomène je me suis dis non c’est pas possible il va réapparaître , et non! Place au jeunisme et histoire bateau sans rebondissement émotionnel . J’ai lâché le film a la mort de Cranston et me suis ennuyé tout le reste.
Quand ce perso meurt il laisse derrière lui le personnage insipide de son fils qui ne parvient jamais à occuper l’histoire et nous embarquer
C’était effectivement une erreur magistrale
Même si c’éait une erreur, ils auront au moins essayé de surprendre, et ne pas servir la soupe habituelle et larmoyante. Cela dit, sur le coup là, c’était sans doute préférable…