David Lynch à la cinémathèque : compte rendu et programme.

Nicolas Thys | 18 octobre 2010
Nicolas Thys | 18 octobre 2010

L'événement cinématographique de la semaine avait lieu ce mercredi 13 octobre à la Cinémathèque Française avec l'ouverture d'une rétrospective intégrale des films de David Lynch, qui se poursuivra jusqu'au 31 octobre, et la venue du maître. En attendant le climax de ces deux prochaines semaines, une nuit Twin Peaks Saison 1 le 29 octobre, nous avons pu assister à une rencontre avec l'un des plus grands cinéastes de ces 40 dernières années.

 


 

Et, aujourd'hui, il semblait bien calme. Aucune sortie rocambolesque ou dérive sectaire comme en Allemagne voici 3 ans déjà, mais un artiste posé, chaleureux et agréable. Après la diffusion de six courts métrages réalisés entre 1964 et 1995, attendus en DVD en France pour décembre 2010 et repris le 24 octobre prochain à la cinémathèque, c'est un homme simple, qui s'est présenté au public chanceux sous une salve d'applaudissements. Ses premiers films en disent déjà long sur son cinéma et son univers onirique et cauchemardesques, proche de l'art contemporain avec des références à Francis Bacon, de l'animation avec une importante utilisation de la pixilation et du dessin animé qu'il quittera par la suite séparant sa pratique du dessin de celle du cinéma et de la télévision.

Et l'interview vint. Une heure durant, Lynch, engouffré entre Harold Manning, ami et traducteur et Serge Toubiana, ancien rédacteur en chef des Cahiers devenu directeur de la Cinémathèque, a répondu à diverses questions autour des prémisses de son œuvre. Son enfance plutôt paisible, sa découverte de la peinture, son arrivée aux Beaux-arts de Pennsylvanie, l'achat de sa première caméra Bolex, ses petits boulots, sa bourse de l'American Film Institute pour la réalisation de The Grandmother, son rapport à l'art et au monde. Tout y est passé. Si les questions de Serge Toubiana étaient rarement à la hauteur, les réponses de Lynch sonnaient justes et celles du publics étaient souvent intéressantes et plus précises. Dommage que le réalisateur, souvent sur Paris dans un atelier montparnassien pour réaliser des lithographies, ne reviennent plus pour parler de la suite de sa carrière.

 


 

Seule une autre séance en sa présence eut lieu. Une présentation de Mulholland Drive, un peu retardée parce que l'artiste tenait à voir la nouvelle exposition Blonde/Brune pour laquelle la Cinémathèque a revêtu son toit d'une étrange perruque rousse pour les mois à venir. Et là encore une réelle simplicité, un amour pour son travail et son public, et quelques rectifications apportées sur la genèse du projet. Et toujours, cette idée maitresse : toutes les pièces sont dans le film, au public de les trouver et de les assembler.

A suivre à la cinémathèque, plusieurs conférences le lundi soir autour de son œuvre, et l'ensemble de ses films longs et courts à voir ou revoir. Une seule fausse note : dommage que la saison 2 de Twin Peaks n'apparaisse pas au programme...

Retrouvez le programme complet en suivant ce lien.

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