Cannes 2024 : la Palme d’or pour le délirant Anora, le choc The Substance récompensé

Le Festival de Cannes 2024 est terminé et la Palme d’or a été attribuée à Anora de Sean Baker. Le gore The Substance également présent au palmarès.

Si elle a complètement renversé le box-office mondial en 2023 avec Barbie, Greta Gerwig s’est vu confier les rênes du jury du Festival de Cannes 2024. Le choix de Thierry Fremaux a forcément fait discuter, notamment parce que l’immense Hirokazu Kore-eda (Palme d’or en 2018 pour Une affaire de famille) est l’un des neuf jurés et aurait largement pu prétendre à la présidence. Quoi qu’il en soit, le jury cannois était prestigieux entre les acteurs Pierfrancesco Favino et Omar Sy, les actrices Eva Green et Lily Gladstone, les cinéastes Juan Antonio Bayona, Nadine Labaki et Hirokazu Kore-Eda, ainsi que la scénariste Ebru Ceylan.

Cette 77e édition a mis du temps à se décanter avec peu de films se démarquant dans les grilles de notes de la presse internationale. Chez Screen Daily, aucun film ne s’est véritablement fait étriller par la critique (la pire note est 1,2/4 pour La plus précieuse des marchandises), en revanche, quatre films ont réussi à dépasser la note de 3/4 : Grand Tour de Miguel Gomes (3,0/4), Anora et All We Imagine As Light (3,3/4) et Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof (3,4/4).

Autant dire que le suspense était grand mais c’est bel et bien l’un des quatre favoris qui l’a remporté : Anora de Sean Baker.

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La danse de la joie

PALME D’AN-OR-A

C’est George Lucas qui a présenté la Palme d’or après avoir reçu sa Palme d’or d’honneur de l’immense Francis Ford Coppola. Le réalisateur de Megalopolis (qui n’a en revanche rien reçu pour son film en compétition) a honoré son ami de longue date George Lucas dans un discours émouvant. « C’est un grand ami, un grand frère, un mentor », a répondu le papa de Star Wars, très ému de voir le père du Parrain débarquer soudainement sur la scène.

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Sean Baker est donc monté sur scène pour recevoir sa Palme d’or pour Anora s’agenouillant devant George Lucas. C’est le premier Américain à remporter le Graal cannois depuis 2011 et Terrence Malick pour The Tree of Life. C’était la deuxième fois que Sean Baker était en compétition pour la Palme d’or puisqu’il avait déjà concouru en 2021 pour Red Rocket. La voix tremblante, il a confié que son objectif depuis trente ans était de remporter cette récompense, plaisantant en se demandant ce qu’il allait désormais bien pouvoir faire. « Nous devons nous battre pour garder le cinéma en vie », a-t-il conclu en rappelant que le cinéma se vivait en salles et loin des téléphones et autres distractions.

Le grand favori est finalement reparti avec un Prix Spécial

Pour le reste du palmarès, le jury a décidé de récompenser avec beaucoup d’intelligence, non pas une, mais l’ensemble des actrices d’Emilia Perez réalisé par Jacques Audiard. C’est l’actrice trans (la première à être primé dans l’histoire du festival de Cannes), Karla Sofía Gascón, qui a récupéré le prix d’interprétation féminine au nom de ses consoeurs Zoe Saldana, Adriana Paz et Selena Gomez (absentes). Chez les hommes, c’est le très grand Jesse Plemons, dans une triple performance à la fois hilarante et angoissante dans Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos.

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Un Prix Spécial a été attribué au grand favori de la critique, Les Graines du Figuier Sauvage de Mohammad Rasoulof qui a dédié ce prix à toutes les personnes victimes du régime iranien. Le réalisateur s’est en effet lui-même échappé, quelques jours avant le festival, d’Iran après avoir été condamné à cinq ans de prison pour « collusion contre la sécurité nationale » selon les tribunaux du pays.

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Quand t’es un peu déçu d’avoir que le prix de la mise en scène

Le prix de la mise en scène a lui été remis au Portugais Miguel Gomes pour Grand Tour, ambitieux voyage expérimental au cœur de l’Asie se languissant du temps qui passe dans un sublime écrin noir et blanc. Le prix du scénario a été remis à The Substance de Coralie Fargeat. Un prix qui pourrait sembler mineur vu la réception du film par les festivaliers et la critique, mais qui vient confirmer la belle place du genre sur la Croisette depuis le sacre de Titane en 2021.

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Le prix du jury est revenu au Français Jacques Audiard pour Emilia Perez qui complète donc sa collection de prix cannois, après son prix du scénario pour Un homme très discret en 1996, avoir reçu le Grand Prix en 2009 pour Un Prophète et évidemment la Palme d’or pour Dheepan en 2015. Le jury a également remis le Grand Prix au magnifique et tendre All We Imagine As Light de la cinéaste indienne Payal Kapadia.

L’équipe d’All We Imagine As Light regardant sa réalisatrice gagnant le Grand Prix

Le récapitulatif du palmarès de cette 76e édition :

Palme d’or : Anora de Sean Baker

Grand Prix : All We Imagine As Light de Payal Kapadia

Prix du Jury : Emilia Perez de Jacques Audiard

Prix Spécial du Jury : Les Graines du Figuier Sauvage de Mohammad Rasoulof

Prix d’interprétation féminine : L’ensemble des actrices d’Emilia Perez

Prix d’interprétation masculine : Jesse Plemons dans Kinds of Kindness

Prix du scénario : The Substance réalisé par Coralie Fargeat

Prix de la mise en scène : Grand Tour réalisé par Miguel Gomes

The Substance est reparti avec le prix du meilleur scénario

Caméra d’or : Armand de Halfdan Ullmann Tøndel

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Mention spéciale Caméra d’or : Mongrel de Chiang Wei Liang et You Qiao Yin

Palme d’or du court-métrage : The Man Who Could Not Remain Silent de Nebojsa Slijepcevic

Mention spéciale des courts-métrages : Bad for a moment de Daniel Soares