L'Impact de l'Intelligence sur la Création de Contenu Numérique

Artcile publié dans le cadre d'un partenariat

Le sujet de l'intelligence artificielle au cinéma divise, notamment en pleine crise à Hollywood. Mais devons-nous forcément craindre l'IA ? On explore quelques pistes de réflexion.

Depuis Metropolis de Fritz Lang en 1927, il y a quasiment un siècle, le sujet de l'IA a été le cœur d'innombrables œuvres cinématographiques. La plupart du temps, l'intelligence artificielle est un ennemi à vaincre, une entité qui veut anéantir l'homme et ses tendances auto-destructrices pour le remplacer  par un système harmonieux et bien réglé. Certains cinéastes ont tenté une approche moins manichéenne en recherchant les opportunités vertigineuses de la collaboration avec l'IA. Blade Runner de Ridley Scott a révolutionné le traitement du sujet avec ses réplicants.

Minority Report, A.I. : Intelligence Artificielle, Westworld : les œuvres qui s'attaquent au sujet sont nombreuses et augmentent chaque année. En 2023, Mission : Impossible - Dead Reckoning Partie 1 a fait de son antagoniste une intelligence artificielle capable d'anticiper tous les mouvements de Tom Cruise. À l'inverse, The Creator fait de l'IA une alliée, et des humains les méchants de l'histoire.

Le sujet est passé brutalement de l'autre côté de l'écran au début des années 2020. Le monde du divertissement découvre les opportunités qu'il peut tirer de cette technologie qui va boulverser sans le moindre doute les techniques de production. Alors que la grève des scénaristes à Hollywood est désormais terminée, celle des acteurs, effrayés par l'idée d'être remplacés, continue.

Avant de changer le monde, l'IA va changer le cinéma et les séries. À la fin du mois de juin, un court-métrage entièrement réalisé par IA, The Frost, a vu le jour. Sans caméra, sans acteur. Et en octobre, Disney a été pointé du doigt alors que la compagnie a remplacé des figurants par des images (mal) faites avec de l’IA.

Someone found a row of AI background actors in Disney’s ‘Prom Pact.’ pic.twitter.com/BJBzErF16y

— Complex Pop Culture (@ComplexPop) October 12, 2023

L'IA, un outil à apprivoiser

C’est un fait, le monde du cinéma va connaître des métamorphoses. Essayer de retarder cette évolution parait difficile. De nombreux cinéastes, qui sont pourtant les premiers concernés, nous encouragent via leurs films à communier avec l’IA, Gareth Edwards en tête. Dans l’accord trouvé entre scénaristes et studios à la fin de la grève, il est spécifié que les scénaristes ont le droit d’avoir recours à l’IA pour écrire des scénarios, si leur entreprise les autorise à le faire.

En revanche, il est bien précisé qu'une IA ne peut pas être considérée comme la source d'un projet, et ne peut donc pas remplacer le métier de scénariste. Grâce à leur grève, les scénaristes ont obtenu une réglementation qui fait de l'IA une assistante dans l'écriture, sans les remplacer. Peut-être que la grève des acteurs les aidera à trouver un accord similaire mais on s'interroge sur le sort des figurants.

La meilleure amie de l'homme

L'IA est Déjà là

Derrière ces événements très médiatisés, il y a une réalité pratique. L'IA est déjà omniprésente dans le monde de l'animation et des effets spéciaux. La France qui se classe 3ème exportateur mondial d'animation est probablement le pays qui a su le mieux tirer partie des gains de productivité collossaux offerts par l'IA. Des entreprises technologiques comme Nvidia ou Epic (et son moteur Unreal Engine), sont devenus des poids lourds du divertissement.

Conséquence de cette révolution : la convergence des outils de productions entre les industries du cinéma et du jeu vidéo. Artistes et techniciens fréquentent les mêmes écoles et utilisent les mêmes outils. Les nouveaux métiers liés à l'utilisation de l'IA se multiplient, et avec eux des structures proposant une formation en intelligence artificielle certifiée.

L'assistance de l'IA alliée à la puissance de cacul des dernières machines permet désormais à des équipes réduites de se positionner sur de gros projets et de rivaliser avec les grosses productions. Si tant est que l'on donne à ces équipes le temps minimum nécessaire pour faire leur travail correctement, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faudra sans doute compter avec beaucoup d'accidents et d'ajustements mais rien ne pourra arrêter un processus encouragé par l'insatiable besoin de contenus des plateforme de streaming. Elles doivent satisfaire des abonnés toujours plus nombreux et elles peuvent compter sur l'IA, encore elle, pour mieux cerner leurs désirs.