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Le grand réalisateur Oliver Stone a critiqué l’industrie hollywoodienne dans son ensemble, avant de décrire son aversion, profonde et particulière, pour John Wick : Chapitre 4.
La mise en scène de la violence au cinéma, Oliver Stone en sait quelque chose. Le réalisateur s’est notamment inspiré de ses propres expériences, en tant que soldat lors de la guerre du Vietnam, pour tourner les longs-métrages Platoon, Né un quatre juillet ou encore Entre Ciel et Terre. Mais c’est sûrement Tueurs Nés qui a provoqué la plus importante controverse, par rapport à sa représentation de crimes graphiques à l’écran.
Écrit (puis renié) par Quentin Tarantino, le film-scandale Tueurs Nés racontait l’histoire de Mickey & Mallory Knox, deux tueurs en série fous, en cavale à travers les États-Unis. Si ces vingt dernières années, Oliver Stone s’est plutôt concentré sur des biographies de personnalités politiques, il reste toujours passionné par ces questions polémiques. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est consterné par ce que proposent aujourd’hui les grosses productions hollywoodiennes en la matière.
the wick and the furious
En juin 2023, Oliver Stone était l’invité d’honneur du Festival international du Film de Transylvanie. C’est à cette occasion que Variety s’est entretenu avec le cinéaste, et lui a demandé son opinion sur les films d’action actuels:
« J’ai regardé John Wick 4 dans l’avion. Beaucoup de bruit pour rien. C’est incroyable à quel point ce film est dégoutant. Je ne comprends pas ce que les gens y voient. Oui, je regardais peut-être G.I. Joe quand j’étais gamin, mais là, Keanu Reeves tue trois cents, quatre cents personnes dans ce putain de film. En tant que vétéran, je peux vous dire qu’on ne croit à aucune de ces morts. Je sais bien que c’est un film, mais là on dirait plutôt un jeu vidéo.
Woody Harrelson dans Tueurs Nés
Le projet a perdu pied avec la réalité. Peut-être que le public aime les jeux vidéos, mais moi ça m’ennuie. On peut faire combien de crashs de voitures ? On peut faire combien de cascades ? C’est quoi la différence avec Fast and Furious ? Les projets s’enchaînent et se ressemblent. Que ce soit un super-humain Marvel ou juste un être humain comme John Wick, il n’y a aucune différence. On n’y croit pas. »
Stone livre ici une analyse tout de même un peu radicale et sévère : on sent dans John Wick 4 un amour sincère pour le cinéma d’action, et une attention généreuse aux chorégraphies des combats et des cascades. Mais au vu de la réflexion sociétale qui était menée dans Tueurs Nés sur la médiatisation de la violence et la sacralisation des tueurs de masse, on comprend aussi que le nombre effarant de victimes anonymes dans John Wick interroge le réalisateur. Malheureusement pour Oliver Stone, Lionsgate ne compte pas de sitôt ralentir l’exploitation de Baba Yaga : on aura ces prochaines années le droit au prequel The Continental, au spin-off Ballerina, et même à un John Wick 5.
Mauvaise foi? Jalousie? Envie de faire le buzz?
C’est incroyable comme les grands réalisateurs descendent le boulot des autres. Surtout quand les autres font des films qui marchent auprès du public.
Il a raison, c’est le boss.
@Francken : Eh oui, comme je l’ai déjà dit, John Wick, c’est comme du porno !
Ils ont juste remlacé les teubs par des flingues.
« mais là on dirait plutôt un jeu vidéo. »
Bienvenue en 2023, Oliver.
E.T le gentil extraterrestre n’existe pas alors?
Eh oui, comme je l’ai déjà dit, John Wick, c’est comme du porno !
On peut ne pas être en accord avec ce que dit Stone, je ne partage pas totalement sa vision, mais j’essaie de comprendre ce qu’il veut dire, et c’est intéressant. C’est vrai qu’il y a une tendance qui s’accentue, je trouve, ces dernières années, d’un cinéma d’action et de blockbusters complètement déconnecté de l’aspect émotionnel et de tout enjeu humain. La franchise Fast & Furious et la saga John Wick en sont déjà bons exemples, mais ce ne sont pas les seuls. Les films enchaînent les moments spectaculaires ou les grosses explosions, ça casse des centaines de voitures ou de rotules, mais ça ne raconte plus grand chose, mais VRAIMENT plus grand chose, ça tourne en rond en reproduisant continuellement les mêmes schémas, et ça fait juste grimper les compteurs des morts à l’écran ou des explosions… Pourquoi au final ? L’émotion, le frisson, sont quasi absents, au profit de la sensation de sa satiété et de la satisfaction face au trop-plein absorbé.
Oliver Stone a raison d’en parler et dire ce qu’il pense s’il est interviewé sur le sujet.
Son Tueurs nées est culte pour moi mais les John Wick ne rentrent pas dans la même catégorie de films, ils sont là pour comme du pur divertissement ni plus ni moins sans rien derrière et c’est très bien fait. Ça ne se veut pas crédible mais réaliste dans la façon de filmé néanmoins. C’est de la série b gonflée au stéroïdes, du comics book pulp. Je ne comprend pas pourquoi Stone ne comprend pas ça. C’est l’équivalent d’un Commando, bien plus stylé.
Après oui la violence tout ça, je suis bien d’accord, Tueurs Nées était parfait pour mettre le sujet sur la table, le rapport de l’humain à ça mais voilà comme titre de Sebastien Telllier « J’aime aussi l’amour et la violence »
La violence au cinéma ou dans les jeux vidéo, dans la vrai vie je l’exècre. Mais la violence au cinéma permet un certain effet cathartique.
on se demande qu’elle est la fontaine de jouvence de cet acteur Sold out…
On Y croit pas, en plus l’acteur est plus sexagenaire que quinqua debutant mdr!
@Saiyuk, j’allais dire comme Francken. Ce n’est pas un souci lié aux réalisateurs uniquement, mais à la population mondiale dans son ensemble. Tout le monde donne son avis sur tout aujourd’hui, et est lu par un plus grande monde grâce aux réseaux sociaux. Et dès que tu es un peu connu, comme c’est le cas de Stone, la presse relaie tes propos.
Je t’avouerai que moi-même, j’ai pris l’habitude sur Facebook de partager mon avis sur les films que je vois, et comme beaucoup de mes amis m’ont dit apprécier mes avis, sans toujours les partager, je le fais d’avantage encore maintenant (et on me dit de plus en plus les apprécier). Maintenant, ça ne reste qu’un avis personnel, sans plus de poids que ça. Mais pour moi qui suis un Mr Toutlemonde, on n’en fait pas un article de presse (logique), pour Oliver Stone ça fera le tour des médias.
Sans doute qu’ils donnaient leur avis sur les films aussi avant, mais entre eux. Il n’y avait pas la presse toujours à la recherche d’un nouvel article, ni les réseaux sociaux.