Salto : c'est la fin du "Netflix français", apparemment

Salto, la plateforme de streaming française lancée en octobre 2020 par les groupes TF1, France Télévisions et M6, pourrait bientôt tirer sa révérence.

Sans pouvoir rivaliser avec les concurrents et géants internationaux, Salto s'est fait une petite place dans le paysage du streaming français (enfin, c'est ce qu'on croyait). Avec quelques titres à son catalogue pour attirer l'attention des plus curieux (les séries Small Axe, Chucky, Fargo, Parks and Recreation, Ils étaient dix ou le phénomène Yellowstone par exemple) et le soutien d'une bonne partie des chaînes de la télévision numérique terrestre, il y a eu un léger espoir d'atteindre la prospérité (mais en fait non).

C'est seulement après à peine plus de deux ans d'existence que la plateforme est en passe de s'éteindre. D'après Puremédias, le vendredi 20 janvier, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, ordonnera la cessation des activités et la dissolution de la société.

"À la poubelle Salto !"

Une décision en réaction d'un accord infructueux entre le trio d'actionnaire et un potentiel acheteur, la société espagnole Agile, d'après L'informé, sur le rachat de Salto aurait motivé cette décision. Une situation qui engendrerait deux scénarios probables. Le premier permettrait au service de recouvrer une partie de ses dettes estimées à 85,6 millions d'euros (pour un chiffre d'affaires de 17,1 millions d'euros) en orchestrant une dissolution avec cession de ses actifs. L'espoir d'être récupéré par un tiers est une solution viable et Amazon et Canal+ ont tous deux manifesté l'envie de s'en emparer en novembre 2022 (bien qu'ils soient maintenant occupés, l'un par un partenariat avec Warner Bros Discovery et l'autre par l'acquisition d'OCS).

Quant au second chemin envisagé, il s'agit de la fin pure et simple de la plateforme de SVoD. Une fin qui interviendrait dans l'hypothèse où personne n'hériterait des contenus et des 800 000 abonnés. Il faut dire que Salto a constamment été sur la sellette et la non-fusion de TF1 et M6 n'a rien arrangé. Si cela avait été conclu, France Télévisions aurait cessé pour 45 millions d'euros sa participation. Qui sait par conséquent ce que deviendra le service.

La réponse devrait arriver sous peu, mais pour toujours plus induire l'idée d'un dénouement funeste, ses effectifs ont plié bagage de leurs locaux, donc ça n'augure rien de bon.