Terminator : Dark Fate était une (très) mauvaise idée, et c'est son réalisateur qui le dit

Non, Terminator : Dark Fate n'est pas un bon film, et cette fois, ce n'est pas Ecran Large qui le dit.

S'il y a bien quelque chose qu'Hollywood semble avoir du mal à se rentrer dans le crâne, c'est que toutes les bonnes choses ont une fin. Incapable de savoir reconnaître quand mettre un terme à une franchise, la grande machine cinématographique abuse régulièrement de divers projets de suites, prequels, reboots et autres remakes qui, plutôt que de réellement servir et rendre hommage au matériau d'origine, l'aliène tristement jusqu'à le rendre méconnaissable.

C'est par exemple l'une des raisons pour lesquelles Terminator : Dark Fate, sixième et dernier métrage en date du monument SF impulsé par James Cameron en 1984, a accusé un échec cuisant, tant sur les fronts critiques que commerciaux, mais a également achevé d'enterrer tout espoir relatif à l'avenir de la saga.

Cameron et Miller se jettent la pierre.

L'actrice Mackenzie Davis, qui interprétait le personnage de Grace, avait déjà évoqué peu après la sortie du métrage que ce dernier avait usé la franchise jusqu'à la corde, et qu'il était temps pour la saga de s'arrêter. Et ce n'est certainement pas Tim Miller, le cinéaste derrière ce sympathique ramassage, qui dira le contraire. Présent au Comic-Con 2022 à l'occasion du panel "Des réalisateurs parlent de réalisation" organisé par Collider, le réalisateur et scénariste est revenu sur l'expérience Dark Fate, et confirmé ce que l'on savait tous plus ou moins déjà :

"Terminator est un métrage intéressant à explorer, mais peut-être l'a-t-on assez exploré. J'y suis allé en croyant dur comme fer que si je faisais un film qui me donnerait envie, en tant que fan, de le voir, alors il aurait de bonnes performances. Mais j'avais tort."

Pas le meilleur argument commercial, malheureusement.

Pour rappel, Terminator : Dark Fate est le sixième volet de la saga, mais a été conçu comme la suite directe de Terminator 2 : Le Jugement dernier, dirigé par Cameron en 1991. Pensant capitaliser sur le retour de Linda Hamilton (l'interprète de la célèbre Sarah Connor), face à Arnold Schwarzenegger, le métrage devait initialement servir de tremplin afin de relancer une saga en perdition, et potentiellement introduire une nouvelle trilogie.

Ces plans ont finalement été enrayés par les mauvaises recettes de Dark Fate, lequel ne sera parvenu à engranger que 260 millions de dollars de recettes à travers le monde pour un budget estimé à 185 millions de dollars (sans compter les coûts marketing). Cependant, Miller ne condamne pas Terminator pour autant. Selon lui, la franchise pourrait, si les planètes s'alignent, et que l'Univers le veut, se refaire une santé :

Terminator... chaussette ?

"Je pense que si l'on parvient à faire Terminator avec moins de budget, un bon cinéaste, et une bonne tête d'affiche, alors ça pourrait fonctionner. On pourrait même le faire avec des chaussettes-marionnettes. Personnellement, j'aimerais bien faire un Terminator en image de synthèse."

Pas sûr que le coup des chaussettes soit un très bon parti créatif (quoique, dans un monde où existe Terminator : Genisys, ce ne serait pas la pire chose à être arrivée au bébé de Cameron), mais après tout, cela aurait le mérite de garantir un budget facile à rentabiliser. Une machine à laver pourrait même être l'antagoniste principal de ce curieux projet. Tout est possible dans le monde merveilleux d'Hollywood ! Après tout, Joker 2 pourrait être une comédie musicale avec Lady Gaga en Harley Quinn.