Saint-Jean-De-Luz 2021 : un palmarès dément qui crée l'événement

Christophe Foltzer | 10 octobre 2021 - MAJ : 11/10/2021 10:30
Christophe Foltzer | 10 octobre 2021 - MAJ : 11/10/2021 10:30

Cette édition 2021 du Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz s'achève donc, et on peut dire qu'elle aura riche en émotions jusqu'au bout.

Dans les salles évidemment, puisque les films proposés, par leur variété et leurs qualités respectives nous ont offert un panel d'émotions riches en intensité, de certaines que l'on croyait perdues ou émoussées par presque deux années de pandémie. Hors des salles aussi, puisque, comme à son accoutumée, la ville de Saint-Jean-De-Luz, ses habitants, son comité d'organisation, nous ont accueillis comme si nous étions nés ici. Et ça, ça mérite tous les prix.

Néanmoins, qui dit compétition dit récompenses et, cette année, le jury présidé par Thierry Klifa a adoubé l'engagement social et politique, l'écoute et l'attention à l'autre dans un geste qui semble un peu contre-courant de son époque, ce qui lui donne toute sa valeur. Voici donc le palmarès de cette édition 2021.

 

photo, Jo DeseureUne vie démente

 

Prix du jury jeune, parrainé par POROSUS : Une vie démente, d'Ann Sirot et Raphaël Balboni

Prix du public, parrainé par France TV : Une vie démente

Prix SFCC de la critique : L'évènement d'Audrey Diwan

Prix d'interprétation masculine : Niels Schneider et Sofian Khammes pour Sentinelle Sud

Prix d'interprétation féminine : Jo Deseure pour Une vie démente

Prix de la mise en scène : Une vie démente

Grand prix parrainé par Blue Efficience : L'évènement d'Audrey Diwan

Un palmarès amplement mérité donc. Mais le festival nous réservait encore une petite surprise, histoire de ne pas nous quitter comme ça. Un très beau premier film pour conclure cette très belle édition.

 

Photo Anamaria VartolomeiL'évènement

 

LES HÉRoïQUES

Pour son premier long-métrage, Maxime Roy n'a pas choisi la facilité. S'attaquant à une histoire qui le touche de près, prolongeant son dernier court-métrage en date qui en représentait le prototype, il nous fait suivre la douloureuse reconstruction de Michel, ancien toxicomane, alors que tout bouge autour de lui. Vivant en sous-sol, il doit non seulement gérer sa relation compliquée à son père, à son premier fils, son ex-compagne, mais en plus il s'occupe du bébé qu'il vient d'avoir en veillant à ne pas retomber dans ses vieux démons.

Doté d'une réalisation soignée et sensible, Maxime Roy colle au plus près de son acteur principal, François Creton, troublant d'authenticité, concentré d'intensité qui menace à chaque instant d'exploser, pour nous livrer un film qui, plutôt que de se vautrer dans un dolorisme attendu, cherche au contraire à déceler la moindre parcelle de lumière et à la mettre en valeur.

 

photo, François CretonFrançois Creton

 

Une sensibilité que l'on retrouve aussi dans son scénario et l'ambiance qu'il parvient à créer à partir de pas grand-chose. Une sensibilité, encore, qui est le mot d'ordre de ses comédiens plus installés, dans des rôles secondaires, tous touchants, cabossés, émouvants, Richard Bohringer en tête.

Si l'on peut trouver que le film utilise un peu trop les bons sentiments qu'il essaye d'exprimer, cela ne remet pas le moins du monde en cause sa grande qualité, son apparente simplicité pourtant très travaillée qui touchera tous les publics dès le 20 octobre dans les salles de cinéma.

Et c'est ainsi que nous terminons réellement notre périple au Pays basque. L'occasion pour nous de remercier toutes les personnes qui ont rendu ce très beau voyage possible. La ville de Saint-Jean-De-Luz, évidemment, mais aussi Laurent Renard, Elsa Grandpierre, l'équipe du cinéma Le Select, le Grand Hôtel de la Poste, toute l'équipe du festival et, bien entendu, l'inoxydable et toujours aussi passionné Patrick Fabre.

Tout savoir sur Thierry Klifa

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