Une ode américaine : le drame Netflix de Ron Howard récolte des critiques très mitigées

Geoffrey Nabavian | 24 novembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Nabavian | 24 novembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Une ode américaine a plutôt déçu les critiques qui lui reprochent un traitement superficiel de son sujet, malgré Amy Adams et Glenn Close.

Adapté du livre Hillbilly Elegy, autobiographie de son auteur J.D. Vance et best-seller, Une ode américaine est réalisé par Ron Howard (Un homme d’exception, Apollo 13) et suit le retour dans sa famille d’un jeune homme étudiant dans une grande université (Gabriel Basso, vu dans Super 8). Sa mère droguée (Amy Adams) vient en effet de faire une overdose et une place en désintoxication doit d’urgence lui être trouvée.

Avec une grand-mère qui garde un œil sur cette famille socialement maudite jouée par Glenn Close (Les Liaisons dangereuses), et une musique signée Hans Zimmer (oscarisé pour Le Roi Lion), ce drame prend place du côté de la « Rust Belt », un ensemble de villes américaines marquées par un chômage sans espoir laissé. Un sujet fort, que les critiques trouvent, globalement, bien porté par les actrices, moins bien par le film. Revue de presse.

 

Photo Glenn CloseHeureusement que Grande-Actrice est là 

 

« [Ron Howard,] l’enfant bien nourri du rêve américain s’est transformé pour son 26e long-métrage […] en observateur empathique, mais sans pathos des petits Blancs sans emploi. » Le Monde

« Amy Adams [est] formidable en mère toxique […] paumée et maltraitante. » Le Parisien

« Le réalisateur […] se concentre surtout sur la psychologie des personnages, sur les liens qui unissent ces trois générations […]. Mais Ron Howard ne fait qu’évoquer la dimension sociale que dépeignait [J.D. Vance] dans ses mémoires. » CNews

 

Photo Haley Bennett, Gabriel Basso, Amy AdamsPas facile de trouver un remède au mal social

 

« Le seul sujet intéressant, celui justement du déracinement social, Ron Howard ne le traite pas […]. Heureusement [il] peut compter sur le talent de Glenn Close – mais aussi de la trop rare Amy Adams [...] – pour sauver cette Ode américaine du désintérêt total et pour casser un peu sa joliesse convenue. » La Libre

Chez certains, même les interprètes ne passent pas :

« Tout sonne faux. […] Si la radicale pauvreté de l’offre 2020 laisse la possibilité [à] Glenn Close et Amy Adams [...] d’épater l’Académie [des Oscars] avec leurs abominables postiches de pauvres et accents de ploucs, il est tout de même probable que la médiocrité flagrante de l’ensemble joue en leur défaveur. » Les Inrockuptibles

 

Photo Amy Adams, Gabriel BassoEn route pour les Oscars, malgré tout

 

Avec son récit très americano-centré, Une ode américaine a donc le potentiel pour récolter des nominations aux Oscars en 2021, mais peut-être pas pour les gagner, à moins que certains votants veuillent attirer l’attention sur les oubliés du rêve américain. Il est en tout cas à voir sur Netflix depuis ce 24 novembre 2020.

Il lance d'ailleurs véritablement la saison des Oscars sur la plateforme avant l'arrivée de Mank le 4 décembre, de The Prom le 11 décembre, Le Blues de Ma Rainey le 18 décembre, Minuit dans l'univers le 23 décembre ou encore le très attendu Pieces of a Woman le 7 janvier 2021.

Tout savoir sur Une ode américaine

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commentaires
ceciloule
28/11/2020 à 17:52

Si les critiques américaines n'ont pas été tendres (du tout !) avec cette adaptation d'une autobiographie, ici nous crions quand même moins à la caricature, d'avantage à l'hommage peut-être. Le retour du fils prodigue de Yale aux tréfonds de l'Ohio permet de mettre en lumière déterminisme et ascension sociale, famille dysfonctionnelle et addictions. Les actrices sont méconnaissables et malgré un côté un peu mélo, le film remplit plutôt bien ses objectifs. J'en parle plus longuement sur Pamolico, blog de critiques : https://pamolico.wordpress.com/2020/11/28/hillbilly-elegy-ode-americaine-ron-howard/

floutage de gueule
25/11/2020 à 11:40

tres bon film.... du vrai cinema... vu hier.
perso, je ne comprend pas les critiques des medias mainstreams.

surement que si cette famille etait afro-americaine... la critique serait abusivement dithyrambique.

comment des medias deconnectés de la realité et ne vivant que de pubs ou de subventions étatiques pourraient avoir un avis objectif?

C.Ingalls
24/11/2020 à 23:15

Ron Howard....
Le Top de sa carrière restera Richie Cunningham.

Cooper
24/11/2020 à 21:42

En tout cas la bande annonce me plait bien, je m en vais le voir de ce pas.

alulu
24/11/2020 à 21:23

"l’enfant bien nourri du rêve américain s’est transformé pour son 26e long-métrage..."

Dommage qu'il n'y a pas la suite mais on peut supposer que Le Monde se gausse un chouia de Ron Howard parce qu'il n'est pas du "sérail". En gros, ça critique parce qu'il est sorti de sa zone de confort et qu'il va l'encontre de tout ce qu'il a fait auparavant. En lisant le truc, on se dit que Spielberg n'aurait pas du tourner La liste de Schindler...n'importe quoi.

"en observateur empathique, mais sans pathos des petits Blancs sans emploi."

On ne sait plus sur quel pied danser, tout dépend de l'humeur apparemment. On a reproché à Ken Loach sur ses derniers films, d'en faire des tonnes, de faire dans le pathos.

Kyle Reese
24/11/2020 à 19:13

Dommage, car ce duo d'actrices mériteraient normalement le détour.
Mais bon c'est vrai que Ron Howard et mélodrame social, je sais pas ça ne me semble pas aller ensemble. Il a tenté.

Simon Riaux
24/11/2020 à 18:17

@Mera

Comme on le répète souvent, il n'y a pas de censure sur EL.

On veille simplement à ce que les discussions, débats ou disputes puissent se mener dans un cadre à peu près correct, voire bienveillant. Et du coup, sont bannis les vocables insultants ou utilisés de manière récurrentes par les robots à spams envoyés foutre le feu aux débats.

Le souci vient donc probablement de "l'incendiaire".

Mera
24/11/2020 à 18:11

Quand je balance mon avis incendiaire sur la politique d'Obama envers les pauvres, comme par hasard, ça passe en "spam". Je commence en avoir marre de cette censure...