Le comédien Donnie Yen explique pourquoi la saga Star Wars se plante en Chine

Pour nous qui vivons avec la saga Star Wars depuis 40 ans, le calcul est simple. Aussi bon soit chacun des films, le public se déplacera en masse pour aller le voir, parce que justement c'est Star Wars. Et combien d'entre nous justifie l'achat de notre billet par "Hey, c'est Star Wars. Pas le choix." ? Seulement voilà, ça ne se passe pas de la même façon partout sur le globe.

Et c'est vrai que l'on a beaucoup de mal à imaginer qu'un pays entier ne soit pas dingue de l'univers créé par George Lucas tant il a défini de codes du cinéma moderne. Et pourtant.... Si la saga est un carton en Occident, ce n'est pas du tout le cas en Chine où la franchise n'est pas vraiment populaire. On se rappelle pour mémoire que Solo : A Star Wars Story n'avait récolté pendant son premier week-end d'exploitation qu'une petite dizaine de millions de dollars de recettes, faisant ainsi le score le plus bas de toute la franchise.

Donnie Yen, pas si aveugle que ça en fait

Et on se rappelle également la volonté de Disney de planquer plus ou moins que le film faisait partie de la saga en rebaptisant Solo : A Star Wars Story en Ranger Solo. Mais cela n'a pas suffi, le film s'est planté et a confirmé au passage le désintérêt certain du public chinois pour la saga des étoiles, à l'inverse d'un Avengers par exemple qui, lui, ne rencontre aucun problème.

Face à cette énigme, que l'on pourrait qualifier de culturelle, le site JoBlo est allé demandé directement à l'acteur Donnie Yen, méga star en Chine et Chirrut Imwe dans Rogue One : A Star Wars Story, s'il n'avait pas une explication à ces échecs répétés :

"Le public chinois n'a pas grandi avec la culture Star Wars, donc, malheureusement ça ne fonctionne pas là-bas. Les films Marvel sont beaucoup plus faciles à comprendre. Pour Star Wars, il y a tout un univers à appréhender. Pour Marvel, c'est plus facile de connecter les films au public parce que cela passe par les costumes, la musique, les idoles, les stars, on comble le fossé plus facilement."

Donc, comme on le pensait, il s'agit bien de différences culturelles, ce qui est quelque part rassurant au moment où l'on pensait que la culture mondialisée avait gagné la bataille. Mais Donnie Yen rappelle qu'il n'y a pas que cela puisque, ce qui ne marche pas dans un sens, est tout aussi valable dans l'autre.

"Quand vous parlez de films américains, vous parlez avant tout de cinéma occidental : sa structure, son financement, sa distribution, son marketing. C'est le standard en or, une véritable bible que je suis toujours en train d'apprendre. Les cinéastes chinois apprennent sur le tas mais en même temps ils ont un avantage. Nous regardons et nous étudions ce cinéma. Mais à l'inverse, je ne pense pas que suffisamment de réalisateurs occidentaux ait passé le temps nécessaire à analyser le marché asiatique. C'est pour cela que beaucoup de films américains se plantent chez nous."

Une réalité qui pourrait cependant bientôt lorsque l'on voit les co-productions de plus en plus fréquentes entre les deux continents. Et il ne fait aucun doute que la Chine est en train de (re)devenir un acteur essentiel du marché. De là à ce que nos films soient calibrés pour eux...

L'avenir se cache-t-il dans les étoiles ?