The House That Jack Built : le nouveau Lars Von Trier serait odieux, malsain, sadique, et scandaleux
Si le réalisateur danois voulait choquer, c'est un pari réussi. Ce dernier parvient a écoeurer la majorité des spectateurs cannois.
Il avait pourtant prévenu. Le réalisateur connu pour ses films polémiques et controversés, à l'intar d'Antichrist présenté à Cannes en 2009, avait averti en tout début de séance que sa nouvelle oeuvre The House That Jack Built n'était pas faite pour tout le monde. Pas étonnant puisque celle-ci raconte la vie d'un tueur en séries, incarné par Matt Dillon.
Pervers, dur, sadique voire trop odieux : le film a provoqué de vives réactions lors de sa projection à Cannes. Un soit-disant paroxysme de l'horreur qui n'a pas plu à l'ensemble des spectateurs, outrés et furieusement remontés, et qui ont fait part de leurs ressentis sur les réseaux sociaux.
C'est compliqué de tuer sans se faire juger de nos jours
Le premier à prendre la parole est un journaliste de Variety, Ramin Setoodeh qui « n’a jamais vu une chose pareille à un festival. Plus de 100 personnes sont sortis de la projection, dépités de voir des mutilations sur des femmes et des enfants. » Avant de renchérir par « j’ai entendu une femme lâcher un ‘c’est dégoûtant ‘ avant de sortir. »
I’ve never seen anything like this at a film festival. More than 100 people have walked out of Lars von Trier’s ‘The House That Jack Built,’ which depicts the mutilation of women and children. “It’s disgusting,” one woman said on her way out. #Cannes2018 pic.twitter.com/GsBGCoyHEG
— Ramin Setoodeh (@RaminSetoodeh) 14 mai 2018
Les autres spectateurs ne sont pas en reste non plus. « Prétentieux, vomitif, pathétique, écoeurant ou encore honteux » sont les qualificatifs que l’on retrouve dans à peu près chacun des tweets postés.
I've just walked out of #LarsVonTrier premiere at #Cannes2018 because seeing children being shot and killed is not art or entertainment
— Charlie Angela (@CharlieAJ) 14 mai 2018
" Je viens tout juste de sortir de la première de Lars Von Trier à Cannes car voir des enfants se faire tuer et tirer dessus n'est pas de l'art ou un quelconque divertissement"
Talked to someone who walked out of the Lars von Trier film at Cannes: "He mutilates Riley Keough, he mutilates children... and we are all there in formal dress expected to watch it?"
— Kyle Buchanan (@kylebuchanan) 14 mai 2018
" J'ai parlé à quelqu'un qui est sorti en plein milieu du film de Lars Von Trier à Cannes qui m'a répondu : "Il mutile Riley Keough, il mutile des enfants... Et nous, nous sommes là à regarder dans nos beaux costumes ? "
why can’t Lars von Trier just make a normal fcking movie for once. pushing limits is one thing but he’s just a complete sadist expressing his narcissism and contempt for the world through his art.
— Luke (@lmaldarella) 14 mai 2018
"Pourquoi Lars von Trier ne peut pas juste réaliser un putain de film normal pour une fois. Pousser les limites est une chose mais ici il devient juste un sadique qui exprime son narcissisme et méprise le monde au travers de son art."
Lars Von Trier sur le tournage de Melancholia
The House That Jack Built, dont le trailer a été dévoilé hier, suit le chemin d’un psycopathe dans sa course aux meurtres et sa quête du mal. Une histoire métaphysique sur le bien et le mal, ou tout simplement une ode grotesque et barbare au massacre et à la violence gratuite ? Pour ça, on vous laissera juger par vous-même.
Néanmoins il y a tout de même quelques réactions « bienveillantes » à cette projection.
#TheHouseThatJackBuilt : Après le deuil, la mélancolie et la nymphomanie, l’analyse d’un psychopathe bourré de TOC en 5 segments et un épilogue sidérant. Incroyablement ambitieux, dérangeant et fascinant. Chef d’œuvre !
— Robin (@Piwi_47) 14 mai 2018
#TheHouseThatJackBuilt est littéralement un film de psychopathe dans lequel Lars von Trier se permet une réflexion quasi métaphysique sur le bien et le mal, l’art et l’existence humaine. C’est gore, complètement barré mais Matt Dillon y est génial. #Compétition #Cannes2018 pic.twitter.com/LDjsnZkYNO
— Wyzman Rajaona (@WyzmanRajaona) 14 mai 2018
#TheHouseThatJackBuilt est exactement ce qu'on pouvait attendre de Lars Von Trier explorant la figure du tueur en série : c'est malsain, sadique, provocateur, drôle et cauchemardesque - génial ?
— Dom Maury Lasmartres (@Silence_Action) 14 mai 2018
#Cannes2018
The House That Jack Built n'a pour l'instant aucune date de sortie précise en France.
15/05/2018 à 14:18
débat vieux mais toujours intéressant je trouve ... montrer la violence brut sans y chercher une quelconque morale est elle une forme d'art.
j'ai tendance à penser que oui tout comme le cinéma dépeint la misère (effectivement sa violence ne gênent pas les cravatés ) ,la peur, l'amour ... enfin bref le meilleur et le pire de l'Homme.
Par contre je suis d'accord ,qu'on aime ou pas j'attends de LvT qu'il fasse du LvT ... avec son petit sourire en coin en guise de bras d'honneur.
15/05/2018 à 13:40
@Pifpafboum, quand je note "Lars fait du Lars", ce n'es en aucun cas un défaut, je ne suis pas un grand fan de son cinéma, et lui comme moi nous en portons très bien. Je verrai son film puisque comme tu le dis il a une vrai vision, j’espérerai donc que ce ne sois pas provocateur et gerbant sans réelle raison, comme cela peut parfois arrivé.
15/05/2018 à 13:23
Oups pardon deux jours une nuit (faute de frappe)
15/05/2018 à 13:22
@roukesh Il faudrait peut être arrêter de dire que tel réal fait son réal, c'est comme si tarantino faisait son tarantino ou que fincher faisait son fincher.... ce qui te permet d'apprécier ou pas un un réalisateur avec une vision, une identité qui lui est propre, après tu peux préférer les yesman bien lisse et chiant à mourir mais je crois qu'il très important aujourd'hui dans un monde de plus en plus aseptisé de proposer aux gens quelque chose d'autre, quelque chose qui dérange et qui fait réagir, c'est justement ça l'art. Je rejoins dirty harry, je crois en effet que pour LVT, c'est une victoire complète, il n'a pas ailleurs jamais chercher à plaire à tous. et effectivement, il à l'air en forme.
Quand aux avis, on constate aussi à quel point ils sont intéressants" et on censés regarder ce genre de chose dans nos costumes Hugo boss"... Je crois qu'à partir de ce moment, tu comprends à qui tu as affaire et tu peux te demander ce qu'ils foutent à un festival ou encore pourquoi travaillent-ils dans ce milieu. on peut aussi remarquer que sur les 3 tweets sans interets/LVTestunméchant, la plupart sont américains à contrario des tweets positifs qui sont apparemment français, ce qui me rassure quand à la progression de la pensée unique dans notre pays.
Sinon, la BA donne envie, pour moi ce sera oui, hâte de lire la critique de la rédaction.
15/05/2018 à 13:21
Le film doit être fantastique
Il nique tout le système
Malsain, Sadique, Provocateur, Horrible QUE DU BON !
Heureusement qu'il est là Lars
Heureusement qu'ils sont là les Gaspar Noé, Verhoeven, Haneke, Cronenberg, Laugier
15/05/2018 à 13:21
Les même "beaux costumes" qui trouvent la loi du marché ou deux une nuit géniaux. À Cannes on déteste la violence mais on vénère la misère
15/05/2018 à 12:49
Quelle hypocrisie de ceux et celles qui ont quitté la salle. Ils savent très bien le cinéma de Lars von Trier, surtout celui des dernières années depuis Antichrist, est extrême voire insoutenable.
Quant à l'autre qui dit qu'il regarde des scènes gores dans son costume chic, dira t-il la même chose devant le Stéphane Brizé ? "Nous regardons des ouvriers précaires se battre pour leur boulot alors que nous sommes assis dans des costumes très chers "
15/05/2018 à 12:42
@Dirty Harry, non au conformisme d'accord, mais la provoc' pour la provoc', ça ne sert à rien non plus. Donc Lars qui fait du Lars, pourvu que cela serve un propos...
15/05/2018 à 12:14
Que du bon ! Lars revient et il est en forme...(et pour lui, chaque personne qui quitte la salle de projection est une médaille, on dirait qu'il a fait pire qu'Antichrist). Quand à la personne qui se demande pourquoi ne fait il pas de films "normaux", c'est la pire insulte faite aux artistes que de vouloir les faire rentrer dans le rang, dans un conformisme plan-plan.