Miranda Otto (Le Seigneur des anneaux)

Louisa Amara | 19 octobre 2010
Louisa Amara | 19 octobre 2010

Miranda Otto a été révélée dans le monde entier pour avoir interprété Eowyn, la princesse intrépide du Rohan, dans Le Seigneur des Anneaux : les Deux Tours, et Le Retour du Roi. Elle était mi-octobre la présidente du festival des Antipodes. Rencontre avec une actrice lumineuse qui a la particularité d'avoir tourné avec trois des cinéastes les plus influents de la planète.

 

Quelles sont vos impressions de présidente du 12e festival des Antipodes ?

C'est la première fois que j'ai cet honneur, j'ai été jurée l'an dernier du festival du film de Sydney, ce qui m'avait déjà donné un avant-goût de ce type d'expérience. C'est un délice de s'immerger dans le cinéma pendant quelques jours, de rencontrer les réalisateurs et acteurs du jury et parler de films toute la journée. On ne le fait pas assez ! Je participe à beaucoup de festivals, j'aime en particulier les plus « petits ». On peut rencontrer plus facilement les gens, échanger des idées. C'est plus calme et agréable. Cette intimité rend ces quelques jours précieux. On y apprend beaucoup. 

 

 

 

Revenons ensemble sur votre expérience dans Le Seigneur des anneaux, qui vient de sortir en Blu-ray.

Oui, ce sera l'occasion de fêter les dix ans de la trilogie. Cela a été une expérience extraordinaire. Il y a tellement de choses à dire ! La première fois que je suis arrivée sur le tournage, il a fallu que je me pince pour y croire. Pour une petite industrie cinématographique, comme celles de l'Australie et de la Nouvelle Zélande, c'était inédit de tourner trois films d'un seul coup. Peter Jackson et son équipe ont su s'entourer des meilleurs artisans, pour les costumes, les bijoux, les armes, venant d'un peu partout. C'est rarissime et remarquable ce qu'on a pu faire tous ensemble.

 

Votre visage restera associé à Eowyn toute votre vie, comment le vivez-vous ?

J'en suis très heureuse. C'est un personnage très fort. Une jeune femme qui se sauve elle-même au lieu d'attendre qu'un prince vienne la secourir sur son fier destrier. En un sens, c'est une femme très moderne et libre. J'ai une petite fille, et Eowyn pourrait devenir un modèle pour elle. Ella n'a que cinq ans, ses petits camarades lui disent déjà que sa maman est une princesse !  Je lui montrerai la trilogie quand elle sera plus grande, je suis sûre qu'elle adorera.

 

 

 

Vous avez tourné avec de grands réalisateurs, dont Peter Jackson, Steven Spielberg...

Terrence Malick aussi, j'ai beaucoup de chance.

 

Quels sont les points communs entre Peter Jackson et Steven Spielberg ?

Ils ont une barbe ! (rires). Leur point commun principal, je pense, est leur générosité et leur douceur. Les réalisateurs difficiles, pas sûrs d'eux, qui crient tout le temps n'ont pas leurs qualités d'écoute et leur professionnalisme. Avec Peter et Steven, on est relax. Ils nous accordent tout leur temps et restent ouverts aux propositions. Sur le tournage, Peter Jackson aime prendre beaucoup de prises pour travailler dessus au montage. Il donne assez peu de direction aux acteurs et nous laisse proposer. Spielberg accumule aussi les prises, mais il nous dit très gentiment : "oui c'est bien, mais pourquoi pas essayer autre chose ?"

 

 

 

Vous avez eu effectivement la chance d'être dirigé par Terrence Malick, qui tourne très peu, comment est-il ?

Terrence Malick est un homme adorable. J'ai beaucoup aimé parlé des heures avec lui de la façon dont il voyait le film (La Ligne rouge) et mon personnage en particulier. C'est fascinant de discuter cinéma avec lui. Il a la particularité de parler parfois durant la scène pour nous aiguiller, un peu comme au théâtre. Il prend le temps.

 

Reste-t-il des cinéastes avec lesquels vous aimeriez travailler ?

J'aurais adoré travailler avec Billy Wilder et Stanley Kubrick, qui sont mes réalisateurs préférés. J'admire beaucoup le talent de Paul Thomas Anderson et Martin Scorsese.

 

Avec toutes ces rencontres, vous souhaiterez peut-être passer à la réalisation ?

Oui j'ai eu plein de bons conseils par ces grands réalisateurs ! Je ne me sens pas encore prête à porter un projet pendant plusieurs années, mais un jour peut-être. Mon prochain projet est de jouer dans une pièce de théâtre à Sidney. Cela va avoir lieu dans très peu de temps. Je ne joue pas assez souvent au théâtre. Car autant j'adore le cinéma autant sur scène, personne ne peut nous sauver, c'est à nous d'assurer alors que sur un tournage le réalisateur peut tout modifier au montage. Sur scène, c'est beaucoup plus risqué. J'ai hâte d'y être !

 

 

 

Auto-portrait de Miranda Otto

Remerciements à Anne Pourbaix (A&K Communication).

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.