Barry Levinson

Julien Welter | 29 janvier 2005
Julien Welter | 29 janvier 2005

Au festival fantastique de Gérardmer, les plus belles rencontres ne se font pas forcément dans une salle de cinéma. À ce propos une rencontre avec Barry Levinson, cela ne se refuse pas, même si on est fatigué ou que l'on rate un film pour cela, tant l'opportunité de bavarder avec un homme ayant une carrière aussi riche, s'avère attrayante. Le problème étant peut-être que dans les festivals, on a vite fait de se retrouver à vingt journalistes.


Quand on est vingt, il y en a toujours un pour être sur le coup et lui parler de son poste de président.
« J'ai accepté car j'avais le temps étant actuellement à la phase finale de financement de mon prochain film. L'idée de voir un grand nombre de films nouveaux du même genre était également une motivation. »

A vingt, il y en a toujours un pour avoir l'idée de soulever la question embarrassante de sa non-affiliation au genre (du moins pas aussi forte que par exemple que le précédent président du Jury Paul Verhoeven).
« Il y a des films d'horreur qui portent sur le fantastique et d'autres sur la nature humaine. Sleepers était horrible et terrifiant à l'échelle humaine. »

Malgré les vingt, un journaliste d'Ecran Large est toujours là pour poser la seule question qu'il avait préparé, c'est-à-dire quel est son film fantastique préféré.
« Celui qui m'a fait le plus peur est le premier. C'est La Momie avec Boris Karloff dont la démarche est toujours effrayante. Le film est en même temps mystérieux et exotique. »

Parce que l'on est vingt, la discussion dérive souvent, sur ses activités télévisuelles.
« J'avais écris Homicide mais je me suis rendu compte qu'il serait mieux à la télévision. Je l'ai produit, j'ai fait le casting et j'ai tourné le premier épisode pour asseoir le style. C'était le premier show à avoir été tourné en 16mm, caméra portée.

Sur les vingt, il y en a quand même un pour aborder franchement son direct-to-video, Envy.
« Christopher Walken est un des plus grands acteurs américains. Un des plus talentueux avec lequel j'ai pu travailler. »

Parmi les vingt, il y en a toujours un pour parler politique en évoquant Des hommes d'influence.
« Le film me paraît plus à propos aujourd'hui qu'en 1997. Beaucoup de choses présentes dans le scénario ont eu lieu récemment et notamment l'épisode du soldat Jessica Lynch qui ressemble beaucoup à ce qui arrive à Woody Harrelson. Un héros dont on découvre qu'il ne l'est pas tout à fait. On dit alors à la presse qu'il ne peut parler parce qu'il est sous sédatifs. On manipule de plus en plus la presse au cours de ces dernières années. »

Comme on est vingt, il y a toujours quelqu'un pour essayer d'obtenir des informations hors-sujets, comme son lieu de naissance ou s'il était sportif.
« J'ai grandi à Baltimore que j'ai exploré dans quatre films (Diner, Tin Men, Avalon et Liberty Heights). Je continue à faire des films très personnels qui se situent dans cette ville. Et oui, enfant, j'étais fasciné par le base-ball. Le Meilleur était un challenge pour parler de ce sport de manière mythologique. »


Au sein des vingt, il y a toujours un idéaliste pour lui demander s'il est important pour lui de parler de la société américaine dans ses films.
« Je le fais inconsciemment. Une idée me paraît intéressante et je veux la faire partager. Je ne veux pas être polémique mais faire un film qui engage, divertit et approche des sujets intéressants. »

Chez les vingt, il en a toujours un pour s'inquiéter de ses rapports avec les studios.
« Cela devient de plus en plus difficile pour quelqu'un comme moi de travailler au sein des studios. Ils sont de moins en moins intéressés par des histoires sur des personnages. Ils sont plus friands de films « Grands Huit ». Je pense que la télévision a de meilleurs personnages. Les films sont plus sur le style que sur la substance et à cause de la nature même des blockblusters, les œuvres plus humaines ne font plus recettes. »

Dans les vingt, il y en a toujours un à la masse pour demander s'il avait remarqué que Harry Potter avait emprunté beaucoup d'éléments à son Young Sherlock Holmes (Le secret de la Pyramide).
« C'est probablement le cas. Le style est plus flamboyant mais il y a de fortes ressemblances. Vous avez peut-être raison. J'aurais dû l'appeler Harry Potter ! ».

Propos recueillis par Julien Welter.

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