Film de viking et trip sous acide : Valhalla Rising, par le réalisateur de Drive

Axelle Vacher | 24 octobre 2023 - MAJ : 24/10/2023 21:44
Axelle Vacher | 24 octobre 2023 - MAJ : 24/10/2023 21:44

Deux ans avant Drive et sa renommée subséquente, Nicolas Winding Refn signait une fable sacrificielle plus poétique encore avec Valhalla Rising.

Propulsé sous les feux du grand public par les néons de l'atmosphérique Drive, Nicolas Winding Refn s'est rapidement illustré comme un cinéaste concevant moins son art selon un prisme narratif qu'esthétique, voire sensible. Disons plus simplement que son cinéma se ressent et s'éprouve plus qu'il ne s'intellegibilise.

Si aujourd'hui, le Danois est principalement reconnu pour ses thrillers compendieux tels que The Neon Demon ou encore Only God Forgives, son Valhalla Rising (ou Le Guerrier Silencieux en France) revendiquait déjà les codes d'un cinéma à l'épure déroutante. Présenté en avant-première au festival de Venise en 2009, le projet se résume grossièrement aux pérégrinations d'un Mads Mikkelsen mutique dans le giron glacé des alpages écossais, et nombreux furent ceux à y lire simultanément critique acerbe et plaidoyer religieux. Certes. Mais encore ?

 

 

fiat lux et autres fables

Le lien à la religion, à ses intrications et à l'éventuelle dénonciation de ses dérives s'impose initialement comme la grille de lecture la plus évidente. Avant même d'étendre l'analyse aux personnages, le paysage choisi par le cinéaste confère au long-métrage une sainteté manifeste. Outre son silence cérémonial, lequel induit un état quasi méditatif au spectateur, les étendues de végétation luxuriante, les montagnes impassibles au sang versé à même la roche et l'usage parcimonieux d'une bande sonore extradiégétique déplacent cet espace-temps à la lisière de l'Au-Delà.

Le carton introduisant le récit ne laisse guère place à l'imagination : "Au commencement, seuls existaient l'Homme et la Nature. Puis, des porteurs de croix vinrent et chassèrent les païens jusqu'aux confins de la Terre." Inutile d'écumer ses vieux cours de catéchisme pour observer l'évident parallèle avec les premiers mots de la Genèse – "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre", et peu ou prou tout ce qu'il s'en suit.

 

Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising : photo, Mads MikkelsenKinky

 

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commentaires
Tuco
25/10/2023 à 17:14

Le seul NWR que je n'aime pas. Me suis royalement emmerdé.

Hasgarn
25/10/2023 à 12:14

Film incroyable de maîtrise technique et narrative.
NWR va jusqu'au bout de son délire et livre un film hermétique et sans concession.

J'adore !

Cidjay
25/10/2023 à 11:41

Perso, je me suis un peu ennuyé devant ce film, même si je salue la performance de mikkelsen, et jai apprécié la beauté des décors naturels.

Kyle Reese
24/10/2023 à 18:51

Ma première rencontre cinématographique avec NWR. Un choc au cinéma, l'impression d'avoir vu un véritable trip halluciné. Film âpre, violent et mystérieux, première rencontre Mads Mikkelsen aussi. On ressent la dureté de l'environnement et de l'époque. Étonnamment Drive est ensuite passé sous mes radars à l'époque, je l'ai vu quelques mois avant de découvrir Only God Forgives, et NWR est devenu et resté un de mes réals préférés depuis, du fait de son esthétisme léché, son coté poseurs aussi qui lui est propre et parce que j'aime les néons. Bref excellent film, je regrette put être juste le fait qu'il me semble qu'il ai été filmé en numérique et ça se voit avec un gros manque de nuance de ton, de définition et les hauts lumières cramés et c'est bien dommage.