The Room : comment “le Citizen Kane des mauvais films” est devenu culte
20 ans après sa sortie, The Room trône toujours au panthéon des nanars. Mais comment le « Citizen Kane des mauvais films » est-il devenu aussi culte ?
“You’re tearing me apart Lisa !”, “Oh hi, Mark” et autres “You’re just a little chicken, cheep cheep cheep” sont autant de répliques bien connues des amateurs et amatrices de nanars, qui ont forcément vu, au moins une fois, The Room, le film incroyablement mauvais de Tommy Wiseau.
Encore projeté partout dans le monde, lors de séances festives et ritualisées, The Room trône au panthéon des nanars, vingt ans après sa sortie. Tommy Wiseau s’offre régulièrement des bains de foule, acclamé par un public chauffé à blanc par la véritable expérience collective qu’offre une séance de The Room. Comment ce film, souvent qualifié de « Citizen Kane des mauvais films », est-il devenu aussi culte ? Et comment l’un des pires films jamais réalisés a offert à son réalisateur l’une des plus improbables success-stories d’Hollywood ?
Désastreux artiste
Pour expliquer le culte autour de The Room, il faut revenir à la genèse du film et à la rencontre, dans un cours de théâtre à la fin des années 90, de Tommy Wiseau et Greg Sestero. Ce dernier raconte tout – ou presque – dans son roman The Disaster Artist, coécrit avec le journaliste Tom Bissell et publié en 2013. Le contenu du livre est par ailleurs certifié 99,9% vrai par Tommy Wiseau, qui entend garder les 0,1% restants secrets…
Enchaînant les castings, sans succès, les deux aspirants acteurs deviennent amis, et même colocataires à Los Angeles. Face à la difficulté de percer à Hollywood et refusant d’être cantonné aux rôles de méchants pour lesquels on lui propose d’auditionner, Tommy a une idée. Puisque personne ne veut lui donner sa chance, Tommy va écrire un rôle à la mesure de son talent, puis réaliser et produire son propre film. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Seulement, le résultat est loin de l’ambition du projet.
Le triangle amoureux le plus dramatique de l’histoire du cinéma
Bien qu’il revendique des influences telles que Tennessee Williams, Alfred Hitchcock, Orson Welles, Marlon Brando ou encore James Dean, le scénario de Wiseau est aussi mauvais que sa façon de jouer. Si le pitch est simple, le scénario semble écrit par une personne n’ayant jamais vu un seul film de sa vie. Véritable drame, un rien misogyne et plein de clichés, The Room raconte l’histoire de Johnny (Wiseau), un banquier que sa petite-amie Lisa trompe avec son meilleur ami Mark (Sestero).
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09/02/2023 à 17:36
Morte te rire, la meuf ne parle vraiment toujours que des même trucks. Quand c'est pas Lebowski, c'est Wiseau, ou Freddy lol
""""Cinéphile""""
06/02/2023 à 14:39
@Albert et @Axlmzo : coquille corrigée, merci !
06/02/2023 à 06:38
Du coup c’est 0,1% qu’il garde secret
05/02/2023 à 16:45
100 - 99.9 = 0.1, pas 0.01
04/02/2023 à 15:47
Je me tape ces temps-ci "Dr Who contre les Daleks" et "Les Daleks envahissent la Terre", deux séries Z qui donnent pas leur place (du grand art).
04/02/2023 à 14:43
Préfère "Plan 9 from outer space" le vrai "Citizen Kane" des navets (compte tenu d'l'époque où il a été tourné).
04/02/2023 à 11:24
Le film est chroniqué sur Nanarland avec en prime une interview de Tommy Wiseau et Greg Sestero (n'étant pas abonné je ne sais pas si l'article ci-dessus en parle, si c'est le cas désolé). Très drôle. Et on prend la mesure du côté farfelu du personnage.