Flashpoint : L’Inspecteur Harry de Donnie Yen qui te pète les genoux

Antoine Desrues | 6 décembre 2022
Antoine Desrues | 6 décembre 2022

La collaboration entre Donnie Yen et Wilson Yip a donné certains des films d’arts martiaux les plus spectaculaires des années 2000. Retour sur Flashpoint.

Dans le genre des films qui entrent dans le dur en quelques secondes, Flashpoint se pose là. Fondu au noir, travelling nerveux, et nous voilà sur un ring, aux côtés d’un Donnie Yen très fier d’enlever d’un air énervé sa veste. Il est là pour arrêter un criminel, et il le fait en se jetant sur lui après une prise (forcément) spectaculaire.  

Le dispositif est clair : l’inspecteur Ma (Yen, donc) est un flic aux méthodes expéditives, sorte d’Inspecteur Harry hongkongais lancé sur les rails d‘un polar savamment rôdé, autour de trois frères de la mafia et d’un flic infiltré. A priori, Flashpoint ne brille pas par son originalité, mais l’acteur et artiste martial a toujours su comment pimenter l’ensemble (et au passage se mettre en valeur). Après SPL et avant le triomphe de Ip Man, le comédien a une nouvelle fois collaboré avec le réalisateur Wilson Yip, et en a tiré l’un des films d’action les plus marquants et représentatifs du Hong-kong des années 2000.

 

Flashpoint : photo, Donnie YenÇa va chier !

 

Pour quelques Yen de plus

Pour mieux comprendre ce succès, il est primordial de remettre un peu de contexte. Depuis la rétrocession de Hong-kong à la Chine populaire en 1997, le cinéma local a perdu sa vigueur d’antan. Alors que la censure et les réglementations absurdes du Comité Central se sont imposées petit à petit dans les productions, les grands cinéastes comme John Woo et Tsui Hark ont quitté le navire en allant s’exiler aux Etats-Unis, pour le meilleur et pour le pire.  

Si d’autres, comme Johnnie To, ont cherché à trouver un équilibre entre des œuvres au succès commercial assuré et des propositions plus personnelles et auteuristes, l’inévitable interventionnisme chinois a très vite dû être assimilé. Et dans le domaine, Wilson Yip a affirmé sa malice, celle d’un artisan au savoir-faire indéniable, qui sait brosser le système dans le sens du poil pour mieux y implémenter l'héritage d’un cinéma quasi disparu.  

 

Flashpoint : photoEn infiltration

 

Sur ce point, soyons clairs. Au même titre que la relecture historique très lisse et nationaliste d’Ip Man, Flashpoint est un blockbuster foncièrement inoffensif. Là où les thrillers de Woo et Hark (et même les Category III) ont souvent développé des figures de policiers ambigus et violents, le tabou autour des bavures et des abus de pouvoir des forces de l’ordre a été ici parfaitement implémenté. Avec l’idée saugrenue (et jamais réutilisée) d’une fausse interview du personnage de Donnie Yen, Wilson Yip fait dire à son personnage qu’il n’arrête jamais des innocents, qu’il ne s’en prend qu’aux truands, et que ses méthodes importent peu, tant que le résultat est là.  

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commentaires
fgoloum
08/12/2022 à 00:19

@Leepifer mon premier commentaire à vous pour votre fine analyse. Connaisseur, je m'incline.

Leepifer
07/12/2022 à 05:45

Le film manquait de matière à raconter mais en étant assez court proposait un rythme qui évite l'ennui. Il'se repose sur la présence de Donnie Yen qui cherchait alors à imposer un charisme qui lui manquait alors dans son ascension de méga star en Asie, suite logique après Jackie Chan puis Jet Li, son tour était enfin venu. Les personnages prennent donc le dessus sur la maigre histoire et repose sur la confrontation avec Colin Chou, autre artiste martial émérite, et la démonstration du développement du style MMA de Donnie Yen qui apporte un vent de fraîcheur au cinéma d'arts martiaux moderne. Flashpoint préfigure le très bon Kung Fu Jungle que Yen tournera quelques années plus tard, à l'histoire plus dense et u'e confrontation avec un autre excellent acteur et artiste martial extraordinaire, Wang Baoquiang.
Flashpoint a tout de même été cette marche nécessaire à Donnie Yen pour commencer son règne sans partage sur le cinéma d'action en Asie où il a rencontré un enorme succès dans tous les pays (Thaïlande, Vietnam, Chine bien sûr, Japon etc...).
À revoir avec plaisir non coupable.

galetas
06/12/2022 à 19:55

Beaucoup moins efficace que SPL face à l' immanquable sammo HUNG.

BB Allo
06/12/2022 à 18:11

A part le combat final, j'avais été déçu par le film