Hypnose : le meilleur sous-Sixième Sens ?

Geoffrey Fouillet | 11 octobre 2022
Geoffrey Fouillet | 11 octobre 2022

La peur a pris rendez-vous avec Kevin Bacon dans Hypnose, un petit idéal de film d'épouvante conscient de ses effets, mais jamais à court d'idées.

Alors que le passage à l'an 2000 semble coïncider avec un regain d'intérêt pour le thriller paranormal, Sixième Sens ayant lancé les hostilités, suivi de près par Apparences de Robert Zemeckis ou encore Intuitions de Sam Raimi, Hypnose occupe une place assez discrète au sein de cette mouvance. Adaptation du roman Échos de Richard Matheson, paru dans les années 1950, le film est aussi l'occasion d'imposer David Koepp comme réalisateur, après un premier long-métrage très confidentiel sorti deux ans auparavant, intitulé Réactions en chaîne.

Mais avant même son passage à la réalisation, son nom était loin d'être inconnu au bataillon. Et pour cause, les enfants de la génération 90 lui doivent les scénarios de certains de leurs films cultes, tels que Jurassic Park, Mission Impossible ou bien Spider-Man. Des phénomènes culturels planétaires qui le positionnent d'emblée parmi les scénaristes les plus populaires de tous les temps en matière de recettes au box-office américain, et aussi les mieux payés au monde. Pour preuve, il suffit d'évoquer sa très lucrative participation au Panic Room de David Fincher, qui lui a valu à l'époque de percevoir la modique somme de 4 millions de dollars.

Quoi qu'il en soit, Hypnose, sans être un succès de la trempe de ses plus grands faits d'armes, se forge une solide réputation à sa sortie, décrochant même le Grand Prix en 2000 au Festival international du film fantastique de Gérardmer. Reste néanmoins une question : Hypnose fait-il autant honneur aux talents du scénariste qu'à ceux du cinéaste ?

 

Hypnose : photo, Kevin BaconPrêt pour le grand frisson ?

 

MIDDLE MEDIUM

Garder l'esprit ouvert, voilà un défi bien difficile à relever pour Tom (Kevin Bacon), sceptique de nature. Un soir, alors qu'il se laisse hypnotiser par sa belle-soeur Lisa (Illeana Douglas), Tom est témoin d'horribles visions. De retour à la réalité, il commence à développer d'étranges capacités, et se retrouve confronté au spectre d'une jeune femme, prénommée Samantha (Jennifer Morrison), dont les apparitions semblent receler une bien sinistre vérité. Autant le dire franchement, c'est le genre d'expérience qui vous change un homme, aussi borné et pragmatique soit-il.

Un basculement dans le fantastique d'autant plus pertinent qu'il intervient au sein d'une banlieue modeste où les résidents vivotent faute de mieux. Tom est l'exemple parfait du héros ordinaire aux rêves de jeunesse déçus. "Je n'ai jamais voulu devenir célèbre, enfin je n'espérais pas être aussi banal", avoue-t-il à sa femme dès les premières minutes du film. L'ironie du récit consiste alors à faire endosser le rôle du prescient, de l'extralucide, au personnage le moins réceptif de tous puisque jamais tout à fait en phase avec son environnement.

 

Hypnose : photo, Kevin Bacon, Kathryn ErbeComment dérailler méchamment du train-train quotidien

 

Le réalisateur reste très fidèle en ce sens à l'esprit du roman d'origine et à celui de son auteur, Richard Matheson, qui avait déjà dressé le portrait d'un héros ouvrier aux prises avec l'inconnu et l'extraordinaire dans son chef-d'oeuvre Je suis une légende. Et Tom suit ce modèle. S'il ne trouve aucune satisfaction à raccorder des câbles à longueur de journée, ce sont finalement ses compétences techniques et son approche du terrain qui vont l'aider à démêler le vrai du faux. Le dernier segment du film, où il retourne sa maison et son jardin à coups de pelle et de marteau-piqueur, en est un symbole éloquent.

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commentaires
Hugo Flamingo
17/10/2022 à 08:38

@JR : je suis tellement d'accord avec toi au sujet du film ''fréquences interdites'', que moi aussi je regarde chaque année. Je trouve que c'est une pépite à la fois scénaristique, qui est aussi visuellement cinématographique, et aussi en termes de jeux d'acteur, et je ne parle pas du montage que je trouve époustouflant.

alulu
13/10/2022 à 20:12

Le coup de l'ongle fait toujours son effet. Kevin Bacon, le type aux trois séries B que je kiffe, Tremors, Hypnose et Death sentence.

Pilipe
12/10/2022 à 11:17

@JR Pareil pour moi, ces deux films sont excellents je trouve. Je les regarde chaque année.

Tnecniv
12/10/2022 à 01:58

@ Ankytos, je suis descendu dans les com pour écrire peu ou prou dire la même chose, en rajoutant qu'à mon niveau, c'est quasiment tout le cinéma de Night Shyamalan auquel je n'accroche pas, au mieux, je trouve ça sympa. J'ai beaucoup aimé Hypnose à l'époque et même en l'ayant revu quelques années plus tard, mais peut-être que je ne suis pas objectif, car je suis assez fan de Kevin Bacon, que je trouve au passage très bon dans City on a hill.

Fab
12/10/2022 à 00:55

Super souvenir ce film, de quoi mettre la flipette avant d'aller se coucher.

JR
11/10/2022 à 20:16

Film que je revois chaque année, avec Fréquence interdite, jolie série B. Et puis Bacon, c'est quand même un des mecs les plus classe du monde.

Ankytos
11/10/2022 à 16:52

Je me souviens que j'avais bien aimé ce film. Je le reverrais bien.
Je précise cependant qu'il s'agit de l'avis de quelqu'un qui n'a pas aimé 6ème sens, que j'ai trouvé plutôt ennuyeux si on excepte le twist de fin - ok cette fin était cool mais cela n'efface pas l'ennuie que j'ai éprouvé durant une scène sur deux. Alors qu'Hypnose, moins "brillant" ne m'a jamais ennuyé.