Full Metal Yakuza : le Robocop sado-maso de Takashi Miike

Mathieu Jaborska | 25 décembre 2021 - MAJ : 07/09/2022 18:04
Mathieu Jaborska | 25 décembre 2021 - MAJ : 07/09/2022 18:04

Avant Audition, Ichi the Killer et autres Dead or Alive, Takashi Miike faisait son Robocop avec Full Metal Yakuza.

Cela faisait longtemps que nous voulions consacrer un petit cycle au grand Takashi Miike. Magie de Noël oblige, internet héberge trop d'articles sur Love Actually pour ne pas enfin entamer la filmographie du maître.

Les opportunités d'inauguration de cette modeste rétrospective sélective étaient nombreuses. Audition, Ichi the Killer, Dead or Alive... le Japonais a pondu bien des classiques au début des années 2000. Pourtant, nous avons choisi de remonter encore avant, jusqu'à 1997, pour consacrer quelques lignes à Full Metal Yakuza, qui, en dépit de son titre aguicheur, doit autant à Kubrick qu'à La petite maison dans la prairie. Pourquoi ? Parce que c'est une bonne occasion de sensibiliser à la singularité de son cinéma tapageur.

 

Full Metal Yakuza : AfficheMetal as fuck

 

Né sous le signe du V

Bien des cinéphiles occidentaux déviants font remonter leur découverte du cinéma de Miike à Audition (1999), qui a vite acquis son petit culte grâce à un beau parcours en festival et à une réputation sulfureuse. Les plus sensibles d'entre eux se rappellent aussi de l'excellent Bird people in China (1998), aujourd'hui moins cité, car moins méchant que ses successeurs. Toutefois, avant de s'installer dans l'imaginaire collectif mondial avec ce double programme dévastateur, le prolifique cinéaste avait déjà plus de vingt films à son actif !

Il a en effet débuté grâce à la télévision, puis à la vidéo, marché communément appelé V-cinéma au Japon, pour lequel il a longtemps travaillé, et qu'il a contribué à populariser. Le terme est officiellement déposé par la Toei, l'un des grands studios locaux, mais il désigne désormais pour beaucoup cette industrie parallèle dans son intégralité. On sous-estime souvent le pouvoir du V-Cinema, comparé parfois un peu hâtivement au direct-to-video américain. Au début des années 1990, où l'industrie du cinéma traditionnelle était très mal en point, la faute à la crise de la fin des années 1980, il a beaucoup apporté à la culture japonaise en donnant une chance à de jeunes réalisateurs effrontés.

 

Ju-on : photoLe premier Ju-On, pur produit de V-cinema

 

Nombreux sont les acteurs à avoir été révélés par ce système, et les metteurs en scène à s'en être servi de tremplin, comme Takashi Shimizu, qui y a fait éclore sa franchise Ju-On (The Grudge), Shinji Aoyama ou même le protégé des festivals occidentaux Kiyoshi Kurosawa, dont le monumental Cure fut d'ailleurs également chroniqué ici. Mais surtout, il y a Miike, érigé depuis en grand chantre de cette activité roublarde, qui profitait de budgets microscopiques pour se lâcher dans tous les domaines, y compris ceux de la violence, d'où la réputation des films de Yakuza produits de cette manière.

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commentaires
zetagundam
26/12/2021 à 15:40

Le film est disponible en français légalement ?

Sinon, un bon dtv de Miike avec les forces (pitch totalement barré, inventivité) et les faiblesses (rythme en V et sans budget) classiques du réalisateur