The Deliverance of the children
Qu’est-ce qui peut bien pousser un réalisateur habitué aux drames sur la condition des Afro-américains à s’emparer de l’une de ces histoires de possession qui font vivre la presse de caniveau (et James Wan) ? Probablement la situation de sa victime, Latoya Ammons, mère seule partageant une maison avec ses trois enfants et une mère malade. Incarnée par une Andra Day qui en fait des tonnes, elle devra se battre aussi bien contre un démon lambda (sic) que contre l’assistante sociale à qui elle doit prouver la sécurité de sa progéniture.
A vrai dire, elle affrontera surtout le démon dans la deuxième partie du film : Lee Daniels et ses scénaristes, David Coggeshall et Elijah Bynum, rechignent à mettre en scène un film d’horreur jusqu’à une bonne heure de métrage. C’est indéniablement ce qui fait l’originalité de leur incursion dans un sous-genre aussi balisé : le personnage principal, ancienne alcoolique loin du cliché habituel de la mamoune modèle que personne ne croit, oscille en permanence entre l’ombre et la lumière dans un contexte social sans répit.

A la fois détestable et compréhensible, elle entretient en plus une relation complexe avec sa mère (Glenn Close, assez juste), chrétienne born again dont on devine le passif difficile. Les frictions du quotidien sont captées avec adresse par Lee Daniels, du moins jusqu’à ce que la mythologie de l’exorcisme entre en jeu et révèle sa vraie nature, à savoir non pas une métaphore des violences domestiques, mais bien une affreuse rédemption par le sang et les larmes accordée à son héroïne.

Y’a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?
Le vernis du drame indépendant se craquèle vite quand l’intrigue aborde la possession et l’exorcisme en soi. Et les quelques bonnes idées d’écriture disparaissent derrière le cahier des charges habituel d’un sous-genre dont les codes ont périmé dès sa naissance. Rien ne nous est épargné, de l’ami imaginaire au monologue sur les anciens locataires (épargnés dans la vraie histoire), en passant bien sûr par cinquante nuances d’insultes, de voix modifiés et de contorsions anatomiques.
Malgré ses défauts, à partir des mêmes thématiques, Conjuring 2 ne bâclait pas à ce point ses scènes d’épouvante, plus ridicules qu’inquiétantes quand c’est Glenn Close qui revêt le dentier pointu. Malgré sa prétention de drame horrifique, The Deliverance ne vaut finalement pas mieux que les spin-off de la saga Warner, surtout quand il renie son approche réaliste pour déballer un argumentaire comparable à un mauvais prêche. A quoi bon feindre de s’intéresser à la précarité de ces personnages quand c’est une puissance divine qui leur sauve les miches de mère en fille ? Et surtout, n’oubliez pas la quête.

Peut-être aurait-il été intéressant, pour une fois, de s’intéresser à ce qui pousse des enfants pauvres à se conformer aux croyances de leur mère dans une cellule familiale marginalisée, plutôt que de recracher encore un imaginaire populaire superstitieux afin de mieux jouer les grenouilles de bénitier. Non seulement le cinéaste aurait atteint l’authenticité à laquelle il semble aspirer, mais il aurait évité de réaliser un film d’horreur, exercice qu’il semble détester.
The Deliverance est disponible sur Netflix depuis le 30 août 2024.

Jesus sauve ❤️ (j’ai seulement créé un compte pour écrire cela) J’ai aimé ce film chrétien! Soyez bénis (rageux compris)
C’est long et chiant. Une film Netflix quoi
La mère des 3 gosses est insupportable.
Je viens de terminer de le voir. Ce film est une purge. techniquement son principal problème est le montage. Il manque des éléments cruciaux et l’intrigue passe subitement du coq à l’âne. On ne comprend rien. Autre problème. La vision manichéenne des americains ( on est encore dans la thématique très américaine des noirs contre les blancs; D’une culture face a une autre ) qui passe mal ici et ceci, même avec le rôle de Glen close qui tente maladroitement de servir de catharsis et de pont envers ce qu’outre atlantique, on pense être complètement irréconciliable. Comme si tout était toujours une affaire de couleur de peau. the délivrance a raté son virage, car il aurait pu être un drame efficace plutôt que d’un film d’horreur dépourvu de tout éléments pouvant susciter la peur.