Et chronologiquement, tout concorde, Jarrod et Samantha fêtent leur cinq ans de relation tandis que la fille adoptive de Charlotte est âgée de trois ans. Ce qui pourrait faire dire aux mauvaises langues que Sex and the city : le film est alors un épisode « réunion » rallongé. Mais ce serait fermer les yeux sur la volonté de Michael Patrick King de placer le film dans le contexte logique, et donc plutôt qu’un faux épisode de série, nous avons droit à un lucide et bienveillant passage de flambeau à la nouvelle génération. Tout en gardant leurs personnalités initiales, les filles gagnent en maturité et accusent avec un panache impressionnant le poids des années sur leurs physiques et leurs envies.
En plus du portrait toujours aussi bien croqué de femmes d’aujourd’hui, Sex and the city est plus que jamais un effrayant et excitant condensé de mode à l’état pur. Les premières trente minutes laissent donc les fashionistas les plus aguerries les yeux ronds comme des billes et de l’écume au bord des lèvres (même si la référence à Homer Simpson ne fait pas très Manhattan j’en conviens). Si elle ressort les tenues qui ont fait d’elle une icône de la mode, Sarah Jessica Parker en Carrie Bradshaw exhibe avec nonchalance ses plus beaux atours dans une valse folle de chaussures de créateurs et de tenues extravagantes et chatoyantes. Car c’est presque 200 marques diverses qui sont représentées « pour les besoins de l’intrigue », mettant en images de façon exacerbée ce que toutes les femmes aiment le plus au monde : le shopping et les accessoires de luxe. Des valeurs chic et toc que le film ne se gêne par ailleurs pas de détourner avec subtilité et ludicité au profit d’une autre, et ce pourquoi les femmes viennent à New York : l’amour.
Malgré ses 2h15 de métrage, ses chroniques restent toujours passionnantes et divertissantes, tout en ayant comme (seul) défaut de tenir le spectateur en haleine et donc de précipiter parfois un peu les péripéties. En cela, il faut s’attendre à ce que, comme souvent, le comportement de Big reste toujours incompréhensible ou presque. Mais, sans en dire plus, il faudrait être stupide pour reprocher au film de reprendre les ressorts de la série, tant en changer équivaudrait à bafouer l’œuvre originale.