Critique : Les Chemins de la dignité

Le cinéma hollywoodien est sans aucun doute le seul à nous offrir à intervalles très réguliers des films basés sur des histoires vraies. Histoires éminemment positives qui cherchent généralement à mettre en avant la grandeur d’âme de l’être humain. On n’a rien contre ces films où le courage, la ténacité, l’envie de se surpasser pour atteindre le but fixé (en gros, une allégorie des pionniers américains) constituent le moteur et l’essence même de l’action. Le sentimentalisme exacerbé du cinéma américain peut offrir des films mémorables. Mais encore faut-il que derrière ses idéaux, se trouve un script qui tienne la route et surtout un metteur en scène capable de sublimer un récit souvent conventionnel.

n’a malheureusement pour lui que son histoire édifiante. Le scénario n’est en effet guère convaincant car à trop vouloir raconter toutes les péripéties de la vie de Carl Brashear, il en perd vite sa substance. Le principal fautif de l’échec artistique du film est de toute évidence le metteur en scène, George Tillman Jr qui pour son troisième film ne fait preuve d’aucun talent de conteur.

Seules quelques scènes permettent d’entrevoir ce que le film aurait pu être dans les mains d’un réalisateur plus inspiré. Une des trois séquences de plongée est ainsi plutôt bien filmée et possède un ressort dramatique suffisamment efficace. En dépit de son classicisme et de sa prévisibilité évidente, la dernière partie dans le tribunal relève également le niveau et permet de terminer le film sur une note légèrement optimiste. Mais que le film est laborieux et ce en dépit même d’une distribution alléchante. Robert De Niro et Cuba Gooding Jr. en font certes un peu trop mais donnent un supplément d’âme à leurs personnages qui de toute évidence n’existaient pas sur le papier. On ne s’étendra pas sur l’utilisation sporadique de la magnifique Charlize Theron dans un rôle totalement inutile si ce n’est pour respecter un certain quota de femmes à l’écran.

est donc une vraie bonne idée qui n’a pas pu dépasser le simple stade du synopsis. Pour en avoir définitivement la preuve, il suffit de se rendre compte qu’à aucun moment la véracité de l’histoire et ses multiples rebondissements n’arrivent à émouvoir. Une situation fatale pour un tel film !