Critique : Princesas

Lucile Bellan | 8 novembre 2006
Lucile Bellan | 8 novembre 2006

On s'attendait à mieux en découvrant le film de Fernando Leon de Aranoa. Plébiscité en Espagne, 3 Goya (l'équivalent de nos césars) dont celui de meilleur rôle féminin pour l'actrice principale Candela Pena et un pitch assez alléchant, le résultat s'avère au final un peu décevant. Car pour ce portait de femmes au travers de la prostitution, le réalisateur choisit un traitement aux relents de faux documentaire (la caméra a quelquefois la tremblote). Pas un mal en soit me direz-vous, et bien si, puisque ce réalisme assumé et même revendiqué de l'équipe ne dépasse pas l'image. Sur le fond, l'histoire des deux héroïnes pêche par manque de sincérité. Des personnages réalistes avec des problèmes tout aussi réalistes (l'une met de coté de l'argent pour une opération de chirurgie esthétique tandis que l'autre cherche à ramener son fils en Espagne) ne cessent de tenir des propos trop poétiques (toutes les femmes sont des princesses) et peut-être trop profonds pour être honnêtes. Car les personnages sont avant tout conscients de leur état et dramatisés plus que de nécessaire.

Le réalisateur ne veut pas juger et de ce fait tombe dans le piège de l'absence de regard. Et plus que le film, ce sont surtout les comédiennes (époustouflantes) qui pâtissent de ces défauts. Grâce à elles, une poignée de scènes sont pourtant à retenir de ce long-métrage. C'est ainsi qu'après deux heures de doux ennui, où le ton distant empêche toute identification ou même empathie pour ses femmes, et ce malgré quelques rares et heureuses surprises, le film se termine en queue de poisson. À ne pas forcément retenir donc, pour un portrait de femmes que d'autres ont fait… et en mieux - Almodovar par exemple.

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