Critique : Un... deux... trois, dansez

Vanessa Aubert | 15 mars 2006
Vanessa Aubert | 15 mars 2006

À l'heure des Star Academy et autres jeux de télé réalité, les bienfaits de la danse semblent être galvaudés et remplacés par des appels surtaxés.
Heureusement, Marylin Angelo est là. Pointant son objectif outre-Atlantique, elle montre aux yeux de tous un phénomène inattendu dans les quartiers de New York : le Ballroom Dancing. Véritable Graal pour les petits new-yorkais, cette compétition entre plusieurs écoles de la Big Apple se base uniquement sur la réussite des élèves dans l'execution des pas de danses de salon. Rumba, tango, fox-trot, tous les genres souvent peu considérés par la jeunesse dans l'Hexagone sont ici réactualisés par des gamins de primaire.

Ce qui aurait pu être un documentaire attendrissant sur l'adresse et la docilité de jeunes enfants se révèle un film inventif grâce principalement aux comédiens en herbe eux-mêmes. La réussite de Un…deux…trois, dansez tient en majorité à la chance (ou au génie ?) de la réalisatrice à avoir trouvé de vraies perles de caméra. Les jeunes danseurs ont chacun un caractère propre et bien défini permettant d'installer de vrais personnages dans une narration tendant presque vers le suspense. Leurs réflexions valent des dialogues bien écrits et apportent au-delà de l'enseignement de la danse un véritable apprentissage sur la vie.

On se surprend à aimer ses 1h45 de ciné-réalité qui offrent un aperçu de ce qu'est New York aujourd'hui et qui seront les new-yorkais de demain. C'est sans remarque de ses camarades qu'un élève, dont la religion lui interdit de danser, sera DJ pour participer à sa manière à la compétition. C'est sans gêne que les apprentis parlent de leur quotidien entre drogue, chômage des parents et premiers coups de cœur. Une leçon sur l'acceptation de l'autre qui résonne bizarrement aux oreilles de Français dont le pays semble baigner dans des actes de racisme ultra médiatisés. Alors, comme un documentaire n'est jamais qu'une partie de la réalité, on n'ira pas jusqu'à dire que les États-Unis peuvent parfois être un modèle, mais on remarquera juste que cette initiation à la danse est une idée formatrice et que Marylin Angelo a su en retranscrire habilement et avec humour toute l'humanité d'une génération en devenir.

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