Critique : Rocky II

Laurent Pécha | 13 mars 2008
Laurent Pécha | 13 mars 2008

Par son côté réaliste et humain, Rocky avait su conquérir les foules et séduire les critiques et la profession (oscar du meilleur film). Rocky II s'évertue à reprendre les ingrédients de ce succès et si l'on est forcement moins surpris par la forme sans doute moins aboutie qu'auparavant, l'émotion est toujours présente. Et même peut être encore plus, puisque cette fois le personnage de Rocky tente de reconquérir une dignité qu'il a eue durant un laps de temps éphémère. Alors que dans le premier opus, il n'était pas connu et ne risquait pas grand-chose, si ce n'est de se sortir de sa situation misérable, ici il a de nouveau tout à prouver, mais avec le handicap d'être connu et reconnu. Ce décalage entre sa vie précaire et tristounette et le moment de gloire auquel il a goûté, fait de Rocky II un drame humain souvent bouleversant.

L'histoire d'amour entre Rocky et Adrian est également plus touchante, car Rocky cherche constamment à prouver sa passion. Cette preuve passe alors forcément par la seule chose qu'il est capable de bien faire, la seule chose qui lui permet de retrouver une certaine dignité : la boxe. Ainsi, si dans le premier film, Rocky se battait surtout pour s'en sortir, pour devenir quelqu'un, ici, il décide de se battre pour Adrian. Une formidable leçon d'amour ! Sous ses airs de film de boxe, Rocky II est en fait un singulier film romantique.

La brillante interprétation des comédiens, à commencer par le couple principal, est pour beaucoup dans la réussite du projet. Pour son deuxième film en tant que réalisateur, Stallone fait preuve d'un sens du cadre et du montage vraiment étonnant, le combat de boxe final n'ayant pas grand-chose à envier à celui de Rocky. Tout est ainsi réuni pour atteindre ce que peu de suites ont réussi à faire : tenir la comparaison avec le film original.

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