La Crypte : critique en pleine Descent

La Rédaction | 9 mai 2017 - MAJ : 14/11/2021 11:28
La Rédaction | 9 mai 2017 - MAJ : 14/11/2021 11:28

C'est une situation aussi absurde que courante : deux films ayant un sujet ou un concept similaires, voient le jour au même moment ou presque. Avec en option, une course effrénée pour être le premier à sortir et briller, condamnant l'adversaire à devenir "l'autre film" aux yeux du public. Parfait exemple avec La Crypte, avec Cole Hauser, Lena Headey et Piper Perabo, qui ressemble un peu trop à The Descent de Neil Marshall.

THE REDESCENT

Aux alentours de 2005, il y a donc eu La Crypte de Bruce Hunt (réalisateur de deuxième ou troisième équipe sur Matrix et Dark City, qui signe ici son premier film) et The Descent de Neil Marshall. Si ce dernier a été auréolé d'un beau succès critique et public, porté par l'enthousiasme en festival jusqu'à un beau succès en salles, le premier, sorti en janvier 2006 en France, est passé relativement inaperçu. Plus terrible encore : il a coûté cinq fois plus cher que The Descent (invraisemblables 30 millions de dollars au compteur, expliqués par la construction d'un gigantesque réservoir d'eau pour tourner), mais en a engrangé bien moins en salles (environ 33 millions, contre 57).

Histoire d'enfoncer le clou, La Crypte n'est même pas la malheureuse victime d'un concours de circonstance, susceptible de gagner le cœur des amateurs de genre, friands de (re)découvrir de bons petits films avec un œil bienveillant et généreux. Il est plutôt de la catégorie des navets indolores, ni effrayants ni drôles, qui lorgne sans talent ni inventitivité vers PredatorPitch Black ou bien sûr l'inévitable Alien. Alors même que The Descent ne réinventait rien mais réorganisait des motifs familiers avec décor parfait et intrigue plus que solide, pour créer un beau cauchemar à la dramaturgie forte, La Crypte se plante sur à peu près toute la ligne. 

 

Photo Piper Perabo

 

DANS LA CAVE ABANDONNÉE

Il y est question d'une mystérieuse caverne cachée sous une abbaye, découverte par de malheureux soldats durant la Guerre Froide en Roumanie, lors d'une introduction un peu plate au quota de frissons bien maigre. Trente ans plus tard, c'est un groupe d'archéologues bien curieux qui décide d'explorer les lieux, avec experts en escalade, en biologie, en survie, en caméra, et autres babioles. Il ne faudra pas longtemps avant que de la bande ne soit confrontée à de laides créatures.

Difficile d'avoir la moindre sympathie pour ce patchwork mou du genou. Il suffit de voir les premières apparitions des bestioles pour hésiter entre le sourire et le rire jaune, avec l'étrange impression que l'entreprise penche sérieusement et douloureusement vers la série B trop chère pour son propre bien. Musique grotesque, découpage médiocre, dialogues lourds : La Crypte creuse très, très vite sa tombe.

 

Photo Eddie Cibrian

 

Un constat d'autant plus amer que le budget a été mis pour avoir à l'écran beaucoup d'eau et de rocaille, une grande partie de l'action ayant lieu autour de l'eau - pire condition de tournage possible. Des moyens démesurés vu la condition proche de la mort clinique du scénario, peuplé de personnages à peine esquissés en trois dialogues. Bien trop de personnages au fond de ce trou pour offrir à quiconque une vraie présence, et tracer une route digne d'une intrigue respectable.

La photographie est à peu près soignée, quoique bien loin de rendre justice à l'aspect inquiétant des lieux, très vite assimilés à un grand studio un peu trop éclairé pour être honnête. Quant à l'amateur de tripes et hémoglobine, qu'il soit prévenu : rien à se mettre sous la dent dans La Crypte, très sûrement pénalisé de ce côté par son budget conséquent et donc, propice à lisser les choses. Il pourra en revanche divaguer sur les affreux effets spéciaux, à l'image de ces scorpions immondes.

Il y a bien le plaisir d'y entendre une Lena Headey pré-Game of Thrones, qui a bien plus brillé dans le cinéma de genre avec The Broken. Dans le rôle de la blonde qui montre son ventre mais qui est une femme forte, la Coyote Girl Piper Perabo se paye au moins le luxe de décrocher la meilleure scène d'action du film. C'est bien peu pour se satisfaire de ce film qui s'offre une tagline tellement honnête qu'elle finit par attendrir : "N'y descendez jamais".

 

 

Affiche officielle

Résumé

Ça ressemble à The Descent mais ça n'a pas grand chose à voir avec. Peu importe la comparaison : La Crypte est un cauchemar de pacotille.

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commentaires
cedrepourpre
02/07/2023 à 00:36

voici une question qui résume parfaitement ce navet : comment est il possible de parler avec un tuba dans la bouche? ce film ne vaut meme pas tous les commentaires que j'ai pu lire à son sujet et encore moins le temps que j'y ai passé, si tu lis ce commentaire c'est qu'il est déja trop tad pour toi et j'en suis autant navré que pour moi, deux heures perdues a tout jamais

frère tuck
11/05/2018 à 11:08

Ce qui fait le plus flipper c'est The Remonte. Un pote, il te descend en une soirée, packs de bières, vodka, ricard et quand ça remonte, l'exorciste à coté c'est que dalle. Le salopard, il t'éclabousse de tout ce qui peut être liquide dans le corps humain, par devant, par derrière, même sa fiente glisse dans ses chaussettes. C'est pas un foie qu'il a, c'est The Blob et quand il est HS, qu'il s'est écroulé comme une merde dans son vomie, il garde toujours un œil ouvert.....c'est sa signature, on sait qu'il va bien.

Manontherun33
10/05/2018 à 21:00

The descent, un film d'horreur? il faut rire, non? Alors par contre, La crypte n'est absolument pas un film d'horreur. Les deux sont totalement différent même s'ils reprennent la même histoire.

Shepard
10/05/2018 à 14:04

@Decker

La Crypte a coûté 30 millions. C'est un gros, gros budget pour un gentil navet. Rien que ça, c'est désolant. On n'est même pas face au petit film modeste qui se débrouille avec 3 bouts de ficelle.

Decker
10/05/2018 à 14:02

The Crypt me semble plutôt être un film d'aventure tendance horreur, alors que the Descent est un film d'horreur. D'où le charme très bis qui se dégage de The Crypt, un peu comme le film Pyramide. On n'a pas vraiment peur, le film est un quasi navet, mais on peut facilement s'y laisser embarquer en rangent préalablement son cerveau au vestiaire tout en se focalisant sur les bonnes idées qu'offre finalement un film peu prétentieux, à l'atmosphère efficace.

grrr
10/05/2018 à 12:28

Bon, ben team #Shepard : j'ai vu les 3
The descent domine de la tête et des épaules (8/10), The descent 2 montre une vraie baisse de régime (6/10) mais peut encore prétendre à être un "La crypte +" et La crypte, ben... c'est gentillet mais rapidement oubliable (5/10).

Shepard
09/05/2018 à 21:45

Alors pour avoir vu les 2 (les 3 mêmes, si on compte The Descent 2), je conseille très largement The Descent. C'est un film d'horreur, avec des personnages et une histoire, et une mise en scène, et une musique notamment, excellents. La Crypte a moins d'arguments de ce côté. Et frôle le nullissime, sauf si on est de très bonne humeur.

Manontherun33
09/05/2018 à 21:27

Alors pour avoir vu les 2, il vaut mieux voir la crypte. Je ne parle pas simplement du casting mais aussi pour la mise en scene, la photographie, pour tout. The descent est le stéréotype du film a petit budget nullissime comme il en existe beaucoup malheureusement. Après, il ne faut pas rêver non plus, Ca reste des films digne de série B.

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