Trois nuits par semaine : critique Drag Dancing Queen

Geoffrey Crété | 8 novembre 2022 - MAJ : 10/04/2023 18:23
Geoffrey Crété | 8 novembre 2022 - MAJ : 10/04/2023 18:23

C'est l'histoire d'un photographe, Baptiste, qui découvre par hasard le monde des drag queens. C'est l'histoire d'un garçon fasciné par Cookie Kunty, et donc Quentin, le garçon sous la perruque et derrière l'artiste. C'est Trois nuits par semaine, premier long-métrage de Florent Gouëlou, avec Romain Eck, Pablo Pauly et Hafsia Herzi.

Le phénomène RuPaul's Drag Race est passé par là, et tant mieux. En l'espace de quelques années, le drag est passé de culture 100% queer à culture 100% cool pour une partie du grand public, et Trois nuits par semaine en est l'une des preuves – même si l'affiche semble presque tout faire pour ne pas trop l'afficher.

Avec une approche toute simple (un homme découvre le monde des drag queens, et emmène ainsi le public néophyte avec lui), le réalisateur et scénariste Florent Gouëlou ouvre ainsi une petite, mais belle porte. Et il est bien placé pour raconter et comprendre cette histoire. Sorti de la Fémis, remarqué avec son court-métrage Un homme mon fils, il est lui-même drag queen, sous le nom de Javel Habibi.

 

 

Côté pile, Trois nuits par semaine est une histoire d'amour en bonne et due forme. C'est peut-être un peu trop rapide pour fonctionner jusqu'au bout (notamment à la fin, avec une envolée sentimentale qui dénote presque), mais c'est aussi ça, le sujet : la possibilité d'un happy end, et d'une issue heureuse et magique, précisément comme dans toute bonne comédie romantique.

Côté face, le film est une réflexion encore plus intéressante et fine sur la dualité. Quentin peut-il vivre sans Cookie ? Baptiste tombe-t-il amoureux de Quentin ou Cookie ? Comment quatre vies (Baptiste en couple avec Samia, Baptiste amoureux de Quentin, et Quentin qui existe aussi en Cookie) peuvent-elles entrer en collision, sans créer de chaos ? Le talent de Pablo Pauly et Romain Eck est évidemment central dans l'équation, tout comme la mise en scène de Florent Gouëlou qui s'attarde sur le trouble des corps en silence, dans les gestes et les regards.

 

Trois nuits par semaine : photo, Romain EckLovely Head

 

Avec cette thématique riche, et grâce à quelques très belles scènes (dans l'intime comme dans le spectacle, avec une très belle photo de Vadim Alsayed), Trois nuits par semaine réussit son pari. Et après Bros, version hollywoodienne de la rom com classique, ce n'est pas si anodin.

 

Trois nuits par semaine : Affiche fr

 

 

 

Résumé

En assaisonnant la comédie romantique à la sauce drag queen, Florent Gouëlou enrichit son histoire d'amour avec une poignée de questionnements sur la dualité.

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