L'Histoire de ma femme : critique jalouse de Léa Seydoux

Salim Belghache | 17 mars 2022 - MAJ : 23/03/2022 11:17
Salim Belghache | 17 mars 2022 - MAJ : 23/03/2022 11:17

Au commencement de L'Histoire de ma femmeun simple pari de Jakob (Gijs Naber) et son ami arnaqueur Kodor (Sergio Rubini) : le grand capitaine au long cours néerlandais doit se marier avec la première femme qui entre dans le café dans lequel ils se trouvent. Ainsi, la vie de Jakob va radicalement basculer grâce à cette rencontre avec une certaine Lizzy (Léa Seydoux) : belle et insaisissable. À partir de cet élément déclencheur aussi bateau que symbolique dans sa portée, la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi entame l’exploration romanesque d’un couple traversé par les tourments du temps, aux doutes sur les sentiments de l’autre et la perte de cet amour.

Les gars veulent serrer des meufs, les meufs serrer des gars

Dans son précédent long-métrage Corps et âme récompensé de l'Ours d'or au festival de Berlin en 2017, la réalisatrice hongroise s’était déjà penchée sur les problématiques du couple de manière étonnante dans une proposition fantastique remplie de mystère dans laquelle deux personnages se retrouvaient dans le même rêve. Dans le cas de L’histoire de ma femme, il s’agit de l’adaptation du roman éponyme de son compatriote Milán Füst faisant état d’une histoire d’amour épique traversée par le lyrisme et les tourments.

Une base qu’a reprise la réalisatrice en exécutant un film-fleuve, focalisé sur l’inquiétude de ne pas être aimé de son protagoniste Jakob sans cesse dans l’incertitude. Car comme annoncé plus tôt, Jakob est un marin dont le sel de sa vie est le large et non pas la terre ferme et les dernières soirées mondaines.

 

L'Histoire de ma femme : photo, Gijs Naber, Léa Seydoux"J'écris mon amour."

 

C’est le contrepoint de Lizzy, véritable femme de la ville qui profite des années folles du début du 20e siècle en appréciant l’effervescence des groupes de femmes et d’hommes distingués, en exemple la présence régulière de Dedin (Louis Garrel) également homme de la ville, bien loin des marasmes marins de Jakob.

Ce travail au long cours sur la temporalité d’un amour a pour ambition d’apporter un regard contemporain sur la crainte de l’adultère du point de vue d’un homme et des conséquences machistes que cela implique sur sa femme. Jakob n’est que frayeur pendant que Lizzy reste un soleil stable de montagne agrémenté d’un froid mystérieux que justement son mari tente de comprendre durant presque trois heures de film.

 

L'Histoire de ma femme : photo, Gijs Naber, Léa Seydoux"Tu m'aimes mais je te fuis."

 

Le temps de l'amour

Disons-le tout de suite, il n’aura déjà échappé à personne lors de sa projection au Festival de Cannes 2021, la durée astronomique du film d’Enyedi (2h49). Ce parti pris de la durée étirée jusqu’à l’os ne joue effectivement pas en la faveur du long-métrage convoquant davantage l’ennui que l’enthousiasme au visionnage.

Bien trop long, L’histoire de ma femme comporte dans sa majeure partie très peu de moments d’éclats et de frayeurs, plus proche de l’étude du couple que de la grande épopée. Toutefois, allons plus loin sur la question du temps qui a ici intéressé profondément la cinéaste hongroise. À défaut de jouer sur la virtuosité et le rythme, cette dernière pose une question simple et complexe à la fois : comment filmer le temps de l’amour ?

 

L'Histoire de ma femme : photo, Gijs Naber, Léa SeydouxC'est le temps de l'amour, le temps des copains et de l'aventure

 

De la même manière que Julie (en 12 chapitres) du réalisateur norvégien Joachim Trier, l’intrigue de L’Histoire de ma femme est découpée en sept chapitres marqués par l’apparition d’un carton sur l’image. Cette démarche plus littéraire ou du moins plus scénaristique que visuelle remplit la mission d’exécuter les ellipses temporelles de notre passion sentimentale et fragmente ainsi avec douceur les grandes étapes du couple.

Cette simple inscription graphique s’associe dans le même temps au montage minimaliste optant pour une économie dans le découpage pour mieux profiter des plans souvent cadrés en plan large dans lequel l’œil du spectateur peut s’abandonner. Sauf que, de manière regrettable, cette grande proposition tombe dans la préciosité déconcertante et l’académisme forcené, ne répondant en conséquence pas entièrement à la problématique de la durée.

 

L'Histoire de ma femme : photo, Gijs Naber, Léa Seydoux"Tu veux faire quoi maintenant ?"

 

Le temps c'est quand même de l'argent

De la même manière, le soin de la fantastique direction artistique inhérente à L’Histoire de ma femme écrase in fine l’approche réflexive de cette étude du couple. Ce défaut fondamental s’incarne par une dimension picturale prégnante dans la composition des cadres plus proche de la préciosité culturelle que de la pure nécessité.

Le film est comme une ravissante robe inaccessible que le commun des mortels ne peut évidemment pas s’offrir. Et le paradoxe est là puisque ce maniérisme agréable dans un premier temps, nous sort du film et dénature quelque peu des situations bien trop pauvres dans son apport épique. Attestant cela, les séquences de sexe, bien qu’elles soient tout de même assez crues, manquent cruellement de chair et d’incarnation véritable puisqu'à chaque fois notre œil est placé bien trop loin de l’action, ce qui n’aide pas à profiter de toutes leurs puissances.

 

L'Histoire de ma femme : photo, Gijs Naber, Léa SeydouxQuand tu regardes le film partir sans toi

 

La conséquence est alors simple : nous sommes souvent mis à distance de cette beauté tout autant que de l’énigme qu’incarne Lizzy pour Jakob. À la fin, on se pose même une question : était-il utile de nous raconter, une nouvelle fois, l’histoire déchue d’un couple par le prisme d’une vision masculine ? D'autant plus que ce choix est désormais daté, voire désuet, au temps des grands changements contemporains sur les représentations des corps peints par la distinction entre le male gaze et le female gaze.

Un choix encore plus surprenant et déconcertant avec la présence d'Ildiko Enyedi derrière la caméra. Alors tristement, comme l’histoire de Lizzy et Jakob n’a rien de spéciale et souffre de son ancrage bien trop datée des années 20, elle nous empêche cruellement de s'y attacher, nous laissant désespérement à quai.

 

L'Histoire de ma femme : Affiche officielle

Résumé

L'Histoire de ma femme patine dans sa durée qu'il porte comme un fardeau avec en plus de cela un personnage masculin fade et tout bonnement antipathique. Jamais convaincant dans son portrait de l'obsession amoureuse, le nouveau long-métrage de Ildikó Enyedi reste à terre au lieu de nous embarquer dans un grand voyage rythmé par les tempêtes et les fracas.

Autre avis Alexandre Janowiak
Ildiko Enyedi livre une grande fresque séduisante, ample et profonde sur l'amour et sa perversité avec L'Histoire de ma femme mais parvient rarement à passionner à cause d'un classicisme fatigant et d'une longueur excessive.
Autre avis Simon Riaux
Imprévisible et surréaliste, cette immersion dans un amour rêvé, raconté et fantasmé tient autant du baume que du venin. Long et fascinant, le film impressionne par l'intelligence et la délicatesse des sentiments qu'il évoque.
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commentaires
Christian B
20/03/2022 à 08:45

Franchement, elle n'est pas extraordinaire, cette actrice. Peu de talent, un jeu d'acteur plat. Hollywood l'embauche uniquement pour son charme "à la française". Au delà de ça, c'est creux.

inspecteur clouseau
19/03/2022 à 22:52

Impressionnant le cv et la carrière. Moi, j'ai un BTS élevage de poules et je travaille donc dans un poulailler.
Bon, en fait, si j'ai bien capté, celui/celle qui défend Léa Seydoux est la même personne et cela depuis le début (même pour LSD et monolithe lubrick). Et cette personne est un/une groupie de Léa Seydoux car elle la défend de toute ses forces et ses pseudos ne trompent pas ( LSD comme les initiales Léa Seydoux (Défense?)) ou les déclinaisons de Berck (Berk plage, Beurk,...): en effet, plusieurs scènes du Journal d'une femme de chambre (avec Léa) ont été tournées sur la plage de Berck en 2014. Il/elle connaît donc sa carrière et même plus ( lieux de tournage, gêne de Seydoux par rapport aux origines et la fortune de sa famille).
Au vu de sa verve pro-Seydoux, c'est un/une groupie d'elle à fond les ballons, voire une personne de son entourage pourquoi pas? Cela pourrait même être Léa elle même à la manière d'un Robert Pattinson ayant récemment avoué qu'il prenait lui même des pseudos pour se défendre sur les forums de ciné face aux haters.
ça serait marrant, ça!

Inspecteur Clouseau (issu aussi de l'école de la vie et qui adore aussi le poulet yassa)

Monolithe
19/03/2022 à 19:21

@monolithe
Ahaha non! Je ne suis pas une féministe
Je suis un mâle libéral avec pleins de diplômes de grandes écoles qui plus est travaillant dans la finance…donc très loin de Caroline et ses melanchoneries sans parler de Sandrine
Je n’ai rien dit ni de Kev Adams ni de Jay Courtney (je ne sais même pas qui c’est en fait)
Je constate juste que vos propos sur LS sont inexacts diffamatoires et bas du front et que l’image que cela donne de vous est conforme en tout point au portrait à charge que Caroline dresse de la gente masculine de base (des ducons sexistes)
Quant à LS …vêtue d’une robe Louis Vuitton et ayant fait un numéro entier de Vogue son existence ne croisera jamais la vôtre …ni la mienne et heureusement pour elle
Quant à Gal …outre son invraisemblable beauté elle joue normalement pour une actrice de son rang …sauf à ce que ses origines juives soient un problème pour vous

john cartney
19/03/2022 à 19:09

Où l'art et la manière de se dévoiler en affirmant le contraire.
En fait, t'es une militante féministe proche des idées de Caroline de Haas, hein?

Sorry, je préfère Sandrine Rousseau ;)

Si on avait tapé sur cette endive de Jay Courtney ou cette courgette de Kev Adams, ça t'aurai pas dérangée plus que ça! Mais pas touche à Léa Seydoux, ni à Gal Gadot.
Dans nos propos, il n'y avait rien de sexiste, de raciste, d'ordurier, de haineux, d'abject, de collaborationniste, enfin tout ce que tu as dégueulé dans tes posts dans la journée. C'est nous qui devrions te coller un procès au luc pour diffamation.
La haine, c'est toi...
l'humour, la dérision et le cynisme, tu connais pas par contre?
Ciao bella! (oh merde, c'est sexiste!)

Vive Caroline
19/03/2022 à 18:11

Léa Seydoux a bien évidemment du talent sinon elle ne jouerai pas dans autant de films
Le rapport avec sa famille a été démenti à de multiples reprises et pour tout dire c’est plutôt une source d’embarras pour elle qu’autre chose
Rassurez vous sa vie est probablement bien plus intéressante que la vôtre
Mais je résume votre position :
Elle n’a aucun talent et elle est aussi belle qu’un monolithe
Du coup sa carrière ne repose que sur sa famille (qui de la Hongrie a James doit avoir un bras hyper long)
Et du coup des Brocolis a Vogue et Louis Vuitton ils ont tous la berlue
Heureusement que vous êtes là pour remettre les pendules à l’heure
C’est vrai j’étais pas féministe voir totalement anti Caroline de Haas …mais à lire vos insanités je finis par la comprendre et qui sais peut être un jour par la soutenir !

john cartney
19/03/2022 à 17:57

Un vrai p'tit discours de militant extrémiste, c'est beau. J'en ai la larme aux yeux. Berk, t'es un futur acteur dramatique du cinéma français, aucun doute là-dessus.
En quelques mots, on a droit aux mélanges hétéroclites et paradoxales du religieux (anathèmes), du droit (propos diffamatoires) et de la vision genrée de la société ( sexisme et mâle bas du front).
Tu mériterais 15 vision obligatoires du film. C'est pire que Guantanamo, je te préviens!
Et je le redis: Léa Seydoux n'a aucun talent.
Et puis ça aussi, rien que pour toi: dans le monde professionnel, pour réussir, il faut se créer du réseau. ça tombe bien, Léa Seydoux en avait de par sa famille!
Heureusement que t'es pas féministe, hein, j'aurai trop peur d'un procès :)

Berk berk berk
19/03/2022 à 17:32

@mamaoune et Cartney
Donc d’après vous LS à zéro talent et ne doit sa position qu’à ses relations …..

Je serais une féministe je vous jette un anathème direct pour propos diffamatoires et sexistes de bons mâles bas du front

john cartney
19/03/2022 à 16:21

@Monolithe lubrick
Pas faux!
Mais le monolithe avait un pouvoir d'attraction, ce que n'a pas Léa.

Et ben, mamoune, tu prends cher aujourd'hui! N'en jetez plus!
Hé Berk, calmes-toi, tu vas nous faire un infarctus! On voit tout de suite le plus cinglé des deux. Et surtout, des gens comme toi sont incapables de déceler le second degré.
Ce Mamoune dit est probablement vrai, que ça te plaise ou non. Quand tu t'appelles Seydoux, c'est plus facile d'entrer dans le monde du cinéma et de faire pression pour jouer dans un film, surtout si ton père le finance et que ton oncle le distribue. D'ailleurs, c'est très français ce genre de situations: on le rencontre fréquemment dans le monde du cinéma, de la politique, des affaires, de la télévision.
Moi, mon père était fainéant...je suis devenu glandeur! Je ne le remercierai jamais assez pour cette promotion.

Berk encore
19/03/2022 à 15:42

@Mamoune
Ce cancrelat qui accuse LS de parvenir juste à cause de sa famille… sérieux ?
Tu l’as connaît d’où ? T’es jaloux ? T’es un rate ? Un envieux ?
Le genre de mec qui dénonce à la libération pour faire régler ses comptes
Le chien qui hurle avec les chiens
Le vomit de l’humanité

mamoune
19/03/2022 à 14:03

Beurk:
P'têt parce que t'es plus haineux que moi et que ton post était complètement hors-sol.
J'sais pas réfléchi...arrête de voir des ennemis partout,mec.

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