Dumb & Dumber de : critique

Geoffrey Crété | 7 décembre 2014 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 7 décembre 2014 - MAJ : 09/03/2021 15:58

En 1994, le film caca-prout trouvait son Citizen Kane avec Dumb & Dumber. Après un prequel dont nous nierons poliment l'existence jusqu'à la fin de nos jours, la perspective d'une suite directe, si longtemps après, nous excitait autant qu'elle nous inquiétait. La magie allait-elle encore fonctionner ? Ne serions-nous pas trop vieux pour ces conneries ? C'est là que le miracle se produit.

 

Après une traversée du désert de plusieurs années, les frères Farrelly misaient gros avec Dumb & Dumber De. Donner une suite à l'un de leurs plus grands succès deux décennies plus tard, après un Trois Corniauds passé totalement inaperçu était risqué et dangereux. Nos craintes sont immédiatement balayées par la première séquence, lien avec l'opus précédent qui donne le ton : Les deux abrutis sont en forme, ils sont toujours drôles et plus idiots que jamais.

Nous passerons sur le scénario-prétexte, dont le film ne s'embarrasse jamais vraiment, pour aller directement à l'essentiel : Jim Carrey et Jeff Daniels sont grands, Jim Carrey et Jeff Daniels sont excellents. Les gags tous plus débiles les uns que les autres s'enchainent et atteignent leur cible avec une facilité déconcertante. Cela fait bien longtemps que nous n'avons pas autant ri de situations aussi stupides. Et cela fait le plus grand bien. La mécanique de comédie des Farrelly retrouve l'éclat de sa jeunesse et tout le film transpire l'amour du travail bien fait.

 

photo, Jeff Daniels

 

TOUCHANTES RETROUVAILLES

Ce qui surprend le plus, c'est que Dumb & Dumber De n'est pas opportuniste. Bien sûr, il est un enjeu stratégique pour les Farrelly et Jim Carrey, en perte de vitesse depuis un moment, mais ils ne se contentent jamais d'appliquer une formule dans un but cynique et bassement financier. Dumb & Dumber De se fonde sur la sincérité et la bonne humeur, l'envie de se retrouver tous ensemble pour s'éclater une dernière fois, le besoin de donner à son public ce qu'il attend. Et, de ce strict point de vue, nous sommes plus que servis.

 

photo, Jim Carrey, Jeff Daniels

 

Film protéiforme, Dumb & Dumber De n'épargne personne, dépeignant toujours l'enfant sale qui est en nous, critiquant ce que devient l'Amérique (et donc l'Occident) et jetant un regard tendre sur les années qui passent. Tendresse, tel est le premier mot qui nous vient à l'esprit lorsque l'on sort du film. On a donc d'autant plus de mal à comprendre les critiques tièdes auxquelles il se confronte. Evidemment, Dumb & Dumber De ne plaira pas à tout le monde, et il est indispensable de connaître le premier film pour en comprendre toutes les subtilités, mais il a tellement de coeur, de sincérité et de qualités, que nous lui pardonnerons volontiers ses quelques longueurs. Il parvient même à émouvoir, une fois sortis de la salle, lorsque nous réalisons que c'était peut-être la dernière fois que nous assistons à semblable spectacle. Rien que pour cela, remercions les frères Farrelly, Jim Carrey et Jeff Daniels. 

 

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