Une semaine du tonnerre de Brest !

Box-office français du 26 octobre au 1er novembre 2011

C'est la fête du slip à tous les étages cette semaine. C'est bien simple, de mémoire de « botien » (un néologisme écranlargien pour définir le chroniqueur du BO hebdomadaire. À ne pas confondre avec béotien. Encore que !), on n'avait jamais vu un tableau aussi ras-la-gueule d'entrées. À telle point que notre globe trotter préféré du week-end, le bien nommé Stef, a du plier les gaules et se mettre au vert dans sa Normandie natale et paisible ne voulant pas se taper dans les complexes cinématographiques de la banlieue parisienne, les mêmes gus qui abondent quotidiennement sur sa ligne de RER adorée aux heures de pointe. Bref, ce week-end de la Toussaint a rempli parfaitement sa fonction : remplir les poches de nos chers distributeurs et exploitants de salles au-delà de leurs espérances. Et à nous le sale boulot d'en parler envieux et hagard accompagné d'un sandwich rassis de la veille.

Doit-on s'enthousiasmer du succès des Aventures de Tintin : le secret de la Licorne ? Ça c'est pour la question « j'ai envie de vous faire partager ma mauvaise humeur » de la semaine. Une façon de dire aussi que l'on n'a pas fini d'en bouffer du reporter à la houppette. Quoiqu'il en soit, il s'agit là du sixième meilleur démarrage de tous les temps à 150 000 entrées de Star Wars Ep. 3 qui avait terminé sa carrière à plus de 7 millions d'adeptes de la secte lucasienne. Pour l'anecdote, les quatre premiers sont tous français (et toc !) avec dans l'ordre : Taxi 2, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Les Bronzés 3 et Bienvenue chez les ch'tis (réflexion faite, je retire mon « et toc ! »). Que du lourd en quelque sorte. Il est à noter enfin que la combinaison de salles/copies n'est pas démente au regard, par exemple, de Rien à déclarer sorti en début année avec ses 1 036 copies dès la première semaine d'exploitation.

Les deux autres nouveautés qui apparaissent dans ce top sont d'une part La couleur des sentiments, soit le succès surprise venu d'Outre-Atlantique bientôt bardé de nominations aux Oscars qui devrait atterrir aux alentours des 800 000 entrées. Et d'autre part, le nouveau film signé Mister Clooney « je fais de la politique bien au chaud derrière ma caméra en enfonçant les portes ouvertes de la pensée libertaire et feel good républicaine du moment » qui devrait lui permettre de faire mieux que les 459 392 entrées de Good night, and good luck, son meilleur BO et film à date.

Sinon Polisse, The Artist et Un monstre à Paris deviennent millionnaires alors même que nous n'en sommes qu'à deux ou trois semaines d'exploitation. Sans parler des Drive et autre Bienvenue à Bord (Sic !) qui confirment allègrement leur très bon départ.

Mais le pire c'est ce qui vient après la dixième place où l'on ne trouve pas moins de trois nouveautés à plus de 100 000 entrées. Du quasi jamais vu quand on sait qu'en temps normal on est assuré de figurer dans le top 10 avec de tels scores. D'ailleurs c'est bien simple, il faut descendre jusqu'à la seizième position pour enfin trouver un film qui fasse moins que cette barre fatidique. Ceci étant, sur les trois films en question, deux n'ont pas à rougir de leur perf. Il y a d'abord L'exercice de l'État, le film politique à aller voir plutôt que cette très pâle couleur des sentiments offerte par Clooney, qui réalise 170 924 entrées sur 154 copies (m/c : 1 110) et puis Killer Elite, le Statham de la semaine, qui engrange 161 843 entrées sur 163 copies (m/c : 1 132). Seul donc Poulet aux prunes, le nouveau Marjane Starpi, se gaufre gentiment (eu égard donc à l'euphorie générale) en n'attirant que 131 854 spectateurs sur 198 copies (m/c : 666), très loin des quasi 300 000 tickets vendus en première semaine (même nombre de copies) de Persépolis qui avait engrangé 1 208 587 entrées en fin de carrière.

Au final on est, en termes d'entrées globales, quasiment au même point que l'année dernière à la même période soit 159 830 795 tickets vendus (-2,55%). Quand on sait que 2010 fut une année record...

Allez hop c'est bien beau tout cela mais j'ai mon coca sans bulles qui m'attend pour faire passer le sandwich.