Kursk : critique étanche

Simon Riaux | 16 septembre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 16 septembre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Kursk repasse ce soir sur OCS Max à 22h35

Quand Luc Besson confie au Thomas Vinterberg de Festen la mission d’adapter la tragédie funeste du Kursk, notre curiosité est bien évidemment piquée. Malheureusement, cette histoire de naufrage ne reste pas toujours à flot.

KASSE-KURSK

En août 2000 un sous-marin nucléaire russe subit une explosion. Le bâtiment se retrouve, à une faible profondeur, capable de recevoir les secours et de communiquer sommairement. Mais les autorités russes vont refuser l’aide internationale et laisser les survivants mourirKursk revient sur la double et insupportable attente : celle des soldats et officiers enfermés dans un redoutable tombeau d’acier, et celle de leurs familles, sidérées par le silence du gouvernement russe.

 

photo, Léa SeydouxDes autorités peu conciliantes

 

Thomas Vinterberg n’en est pas à son coup d’essai, loin s’en faut, et sait peut-être mieux que quiconque laisser tensions et conflits envahir progressivement l’image. Ici, il n’en manque pas pense-t-on tout d’abord, et il sait toujours maintenir notre attention malgré les allers-retours entre la surface et le sous-marin, complexes à gérer en termes de rythme.

C’est d’ailleurs la partie consacrée au désarroi des proches, et de Léa Seydoux en premier lieu, qui s’avère la plus réussie. Elle donne à ressentir quelque chose de la puissance passée, des ultimes conséquences d’un écroulement (celui de l’URSS) survenu une décennie plus tôt. De la puissance soviétique, ne demeure que la poigne impavide propre à tout régime totalitaire, capable d’exiger de ses membres une inhumanité glacée.

 

photoUne situation de plus en plus désespérée

 

MA 6-T VA KOULER

Mais pour ces brefs instants de vertige où Thomas Vinterberg donne à ressentir l’horreur absolue de la situation comme la bascule progressive d’un pays vers un avenir inquiétant, son cinéma se retrouve le plus souvent court-circuité par l’ADN même du projet. Car si le réalisateur n’a pas son pareil pour capter la lente friction qui peu à peu fragilise et entraîne la combustion du milieu qu’il étudie, dans le cas présent, Kursk souffre d’un hors-champ envahissant.

En se refusant de représenter Vladimir Poutine ou au moins à incarner les décisions prises par son gouvernement, le métrage renvoie au loin ses questionnements moraux, et ne peut plus s’appuyer que sur un ressort émotionnel. Mais, là aussi, Thomas Vinterberg n’appartient pas au gang des lacrimaux, et ne sait pas toujours comment générer du spectacle des deux huis-clos qu’il confronte. Et justement, ces deux espaces, qui scindent la narration, scindent également la puissance dramatique, comme si nous devions attendre une réunion impossible, un sommet de la tension que le film refuse d’atteindre.

 

Affiche US

Résumé

Jamais désagréable à suivre, le récit semble néanmoins coincé dans un sous-régime permanent, comme si Thomas Vinterberg n'osait jamais embrasser la complexité horrifique et l'horreur humaine de ce qu'il décrit.

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Lecteurs

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commentaires
Mozzarella
11/11/2018 à 01:35

Ça aurait été cool qu'il montre que les russes avaient fait exploser des mines sous marines tout autour du sous-marin pour empêcher les autres nations d'approchées. De plus, le Kursk était un des plus grand sous-marin de la flotte russe (154m) et cette grandeur, on ne la vois pas dans le film. Il y avait même une piscine à bord.

Sharko
09/11/2018 à 18:28

Ils avaient engagé un acteur pour Poutine mais au dernier moment ils ont supprimé toute la partie politique. La Russie étant le nouvel Eldorado du cinéma(Valerian a bien marché là bas).

Tom's
09/11/2018 à 18:15

l'affiche manque Bruce Willis dessus aie c'est laid et sent la vod ca

powermat
09/11/2018 à 18:03

est ce que l'histoire raconte que le koursk est coulé par un sous marin américain ? de la démonstration militaire à un général chinois des nouvelles torpilles russes pouvant aller à 500km/h sous l'eau ?...

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