Destination Finale 5 : critique de mort-vivant

Simon Riaux | 3 février 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 3 février 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

En dix ans et cinq films, nous nous sommes habitués à la régulière moisson de membres broyés, concassés, découpés ou pelés promis par la franchise Destination Finale. Alors ce Destination Finale 5 a tout de la promenade pépère maintenant.

TORTURE PORN

La saga s'est taillée une place comparable à celle occupée par tout bon film porno dans l'esprit d'un vigoureux puceau, le spectateur se focalisant sur la performance brute et répétée ad lib, plus que le pseudo enrobage scénaristique livré en sus. Mais si ce Destination Finale 5 brandit fièrement ses « nouvelles règles », suffisent-elles à relancer l'intérêt, après un Destination Finale 4 dont même les morts n'avaient plus grand chose d'excitant ?

 

photo, Emma Bell, Nicholas D'Agosto, Miles FisherDe bonnes gueules de victimes de films d'horreur

 

Non, car la recette « on tue les mêmes et on recommence » est appliquée avec opportunisme, allant cette fois jusqu'à oublier le plaisir du spectateur. En effet, il faudra consciencieusement se retaper toute la collection des vieux topos de la série, vision, révélation, présage, logique enchaînement des morts... Ces dernières sont d'ailleurs plutôt insignifiantes, déjà vues ou peu spectaculaires, et toujours entachées de CGI voyants. À l'exception notable d'une séance de gym et d'une initiation à l'acupuncture qui tourneront particulièrement mal, et rappelleront (enfin !) la cruauté des deux premiers opus.

 

 

photoChers lycéens, ne faites prenez pas accrosport à l'épreuve d'EPS pour le bac

 

PSYCHO-KILLER, RUN RUN RUN AWAY

 

La mort n'allant pas si bien au film, le scénario est-il, quant à lui riche en nouveautés ? Si greffer un épilogue digne d'Hollywood Night sur un script faiblard est un gage de qualité, alors vous devriez prendre votre pied devant Destination Finale 5. Car les fameuses « nouvelles règles », en plus d'arriver bien trop tard, n'auront pour conséquence que d'ajouter un psycho-killer foireux à une galerie de personnages tristounets, quand l'originalité de la série était justement de bénéficier d'un boogeyman invisible, omnipotent.

 

 

Affiche française

Résumé

À nouveau, l'analogie avec la pornographie se révèle évidente. Apprécieront l'épisode ces spectateurs qui, après une première salve de corps aux muqueuses malmenées, en demandent encore, sans conviction ni passion, seulement parce que cette brusque contraction d'un plaisir répété à l'infini les satisfait, aussi médiocre soit-elle.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire