Critique : Bus Palladium

Eric Provot | 15 mars 2010
Eric Provot | 15 mars 2010

Christopher Thompson a été scénariste et acteur mais il n'avait jamais franchi le pas de la réalisation. C'est chose faite avec  Bus Palladium pour lequel il opte pour un récit un peu  casse gueule : les débuts d'un groupe de rock. Un sujet qui attire les clichés (les groupies, la drogue...) mais la force du cinéaste débutant  est de surfer avec eux, n'en faisant jamais le centre de son histoire. Il évite également le piège mégalo du traitement « bigger than life ». Pas de concert dans des stades, juste des salles à taille humaine. Et ce n'est plus tant un film sur le rock qui se déroule mais plutôt un film «de potes». Il lorgne d'ailleurs, notamment dans sa structure et ses scènes d'ouverture et de fermeture, vers Le Péril Jeune. Une bande avec ses problèmes, ses affrontements d'égos et sa hiérarchie.  Et Thompson de nous faire entrer immédiatement dans leur intimité grâce à un procédé connu mais efficace : le caméscope utilisé par un membre de la troupe. Un rythme effréné se met alors en place. Les événements vont vite. Trop vite pour le groupe. Il est emporté dans le tourbillon de la célébrité. Et le spectateur avec lui.

Malheureusement, au bout d'une heure, le rythme perd de sa superbe au profit du triangle amoureux qui s'est formé entre les deux leaders et la groupie-muse. Heureusement, Christopher Thompson a eu le bon goût de réunir un casting des plus réussis.  Marc-André Grondin joue le sage de la bande, petite variation dans son habitude des rôles rebelles. Petite car il reste tout de même un rockeur. Déjà vu à son avantage dans Nos 18 ans, Arthur Dupont joue Manu, le chanteur et élément perturbateur du groupe.  Le jeune acteur regorge de potentiel et apporte une vraie consistance à son personnage. A ses côtés, on découvre Elisa Sednaoui, alias Laura, à l'origine du triangle amoureux et grand élément perturbateur dans la vie du groupe. Mannequin à l'origine, elle prouve, dès son premier film, qu'elle et son côté mystérieux (quelle voix sensuelle) peuvent déjà prétendre à une belle place dans le paysage cinématographique français

Ajoutez à cela une épatante bande-son, mélange de chansons originales du groupe et de tubes des années 70-80, et vous obtenez un très sympathique Bus Palladium qui compense son manque d'originalité par une nostalgie communicatrice.

 

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